«Lourd silence» au Centre d’exposition de Val-David

Publié le 12 avr. 2024 (Mis à jour le 22 mai 2025)
Lecture : 2 minutes

Martin Dumont

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« Trop de femmes dans trop de pays parlent la même langue : le silence »

Ce sont ces mots de la poétesse indienne Anasuya Sengupta qui ont inspiré cette aventure artistique qui s’anime par des œuvres qu’on pourrait qualifier tant de « coup de poing » que de « coup de cœur ».

« Moi je m’inspire de thématiques sociales. Ma dernière exposition traitait de suicide. Cette fois-ci, c’est sur la violence faite aux femmes. C’est une problématique qui revient avec les époques. Je vois que rien n’est encore réglé, alors j’ai voulu remettre ça de l’avant afin que l’on continue à en parler et que cela s’arrête un jour, témoigne Suzanne FerlandL.

Multidisciplinaire

Artiste sculpteure au départ, Suzanne FerlandL a voulu susciter la réflexion et l’émotion amalgamant des formes et des images déstabilisantes. Autour de sa thématique gravitent ses œuvres composées de matériaux souvent associés à l’univers féminin. « Je touche à la sculpture, l’estampe, la couture, le dessin , le collage, la gravure, mais aussi de l’art interactif, je touche vraiment à plein de choses », témoigne l’artiste.

À travers le dédale des œuvres qui composent ce Lourd silence, c’est le fruit d’un travail continu de 5 ans que les amateurs d’art pourront explorer « J’ai fait beaucoup de lecture, mais aussi une résidence d’artiste à Lisbonne, ç’a été mon point de départ confie l’artiste qui a d’ailleurs laissé des traces de sa démarche artistique dans son exposition. J’en ai encore pour 5 ans à travailler sur ce projet-là », ajoute-t-elle.

Inspirées d’histoires vraies

Une des pièces maîtresse de la collection est une œuvre qui a été réalisée avec la participation de femmes victimes de violence conjugale qui ont reçu les services des organismes la Citad’Elle et l’Ombre-Elle. « C’est une robe qui a été faite à partir des grands titres des journaux sur la violence faite aux femmes », explique l’article. Autour du mannequin qui porte le vêtement de papier se déploient 7 petites cabanes qui représentent les femmes qui ont collaboré avec l’artiste. « Ça illustre que l’on porte la violence depuis qu’on est né », évoque Suzanne FerlandL.

Quelques oeuvres de Résonance solo & Duo de Susan Edgerley et Donal Robertson
Photo Médialo-Martin Dumont

Des expositions complémentaires

Alors que l’exposition de Suzanne FerlandL met de l’avant la violence faite aux femmes, on retrouve au premier étage du Centre d’exposition, Résonance solo & Duo mettant en évidence les œuvres des sculpteurs de verre Susan Edgerley et Donal Robertson que le public pourra rencontrer le 20 avril au Centre d’exposition. « Il y a une complémentarité avec les œuvres d’un couple qui mettent de l’avant l’alchimie de l’amour », mentionne la directrice du Centre d’exposition de Val-David, Manon Regimbald.

« Certains visiteurs reviennent voir l’exposition tant ils sont bouleversés. Ils s’attardent près des œuvres, on voit vraiment qu’il y a quelque chose qui se passe. De savoir qu’il y en a d’autres comme nous, et de voir une artiste qui est capable de l’exprimer et de renverser ce sentiment pour que ça devienne matière à discussion, c’est vraiment génial », exprime Manon Regimbald en guise d’invitation.

Rappelons que l’entrée au Centre d’exposition de Val-David est gratuite.

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