Route 117 : les travaux se font toujours attendre dans les Hautes-Laurentides

  • Publié le 17 oct. 2025 (Mis à jour le 20 oct. 2025)
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Photo Médialo - Archives
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Malgré des promesses réitérées par les instances gouvernementales depuis plusieurs années, la modernisation de la route 117 dans les Hautes-Laurentides avance lentement.

Entre Labelle, Rivière-Rouge et Mont-Laurier, plusieurs automobilistes ainsi que le regroupement SOS 117 s’inquiètent du manque de progrès concrets sur le terrain, alors que ce tronçon demeure l’un des plus accidentogènes du Québec.

Un projet toujours inscrit, mais en révision

Selon le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTQ), le projet d’élargissement de la route 117 entre Labelle et Rivière-Rouge reste « prioritaire » et figure toujours au Plan québécois des infrastructures (PQI) 2025-2035. Toutefois, le ministère précise que l’échéancier et la portée du projet sont actuellement en révision afin de tenir compte des nouvelles priorités budgétaires du gouvernement.

Le projet d’élargissement concerne une distance totale de 14,7 kilomètres, divisée en trois lots. Le lot 1, à Labelle, a été complété à l’automne 2024. Il comprenait l’élargissement à quatre voies sur un peu plus d’un kilomètre ainsi que l’aménagement d’un carrefour giratoire au croisement du chemin de La Minerve et du boulevard du Curé-Labelle.

Les lots 2 et 3, qui couvrent le reste du tracé entre Labelle et Rivière-Rouge, demeurent à l’étape de planification. Le MTQ confirme que les besoins d’acquisitions immobilières devront être revus une fois la portée du projet redéfinie.

Le coût total inscrit au PQI s’élève à 222,3 millions de dollars, mais aucune date de reprise des travaux n’a encore été annoncée.

Le dossier ralenti par des ajustements budgétaires

Dans sa réponse officielle, le MTQ indique qu’une « révision et une priorisation des projets » ont été effectuées en 2025 pour s’adapter au budget 2025-2026.

Le ministère affirme concentrer ses investissements sur la sécurité, la pérennité et la fonctionnalité des infrastructures. Il ajoute qu’une attention particulière sera accordée aux zones les plus dangereuses lors de la révision du projet d’élargissement.

Une rencontre entre le ministère et les partenaires régionaux a eu lieu à l’été 2025, mais aucun nouveau calendrier n’a été dévoilé depuis.

Renforcer la sécurité entre Rivière-Rouge et Mont-Laurier

Parallèlement au projet d’élargissement, le MTQ poursuit un plan d’intervention visant à sécuriser le tronçon entre Rivière-Rouge et Mont-Laurier.

Ce plan comprend seize sous-projets répartis dans onze secteurs. Parmi les interventions prévues : correction de courbes, aménagement de voies de dépassement, réaménagement d’intersections, installation de séparateurs médians, remplacement de structures et ajout d’éclairage.

Des travaux préparatoires de déboisement ont été réalisés à l’automne 2024 à Lac-Saguay, en prévision d’un projet plus vaste à venir. Celui-ci inclut la correction de deux courbes prononcées, le déplacement de l’intersection du chemin du lac Nominingue, le remplacement d’une structure au-dessus de la rivière Saguay et l’ajout d’un système d’éclairage. Une nouvelle phase préparatoire, incluant la déviation temporaire de la piste cyclable du P’tit Train du Nord, est prévue pour le printemps 2026.

Plus au nord, à Lac-des-Écorces, un tronçon de 1,5 km a été refait en 2023-2024, comprenant l’asphaltage, le remplacement de ponceaux et l’installation d’un système d’éclairage DEL.
Selon le MTQ, ces interventions visent à réduire le risque d’accidents, mais elles demeurent limitées par rapport à l’ampleur du problème.

SOS 117 dénonce le manque d’action

Pour Pierre Flamand, président de SOS 117, la situation n’évolue pas assez vite. « Depuis 2019, on n’a pratiquement rien vu bouger sur le terrain, à part le rond-point à la Minerve », déplore-t-il.

Selon lui, le dossier stagne, faute de financement adéquat. « Il y a plein de projets sur papier : voies de dépassement, correction de courbes, murets de béton… Mais il n’y a pas de dates, pas de budgets. »

Flamand affirme avoir rencontré la ministre Geneviève Guilbault en 2025, avant que celle-ci soit transférée au ministère des Affaires municipales. « Elle m’a dit clairement : il n’y a pas d’argent. »

Il souligne aussi que les Laurentides ont subi une baisse de 64 millions $ dans le budget d’entretien routier 2025-2027 comparativement à la période précédente, tandis que d’autres régions comme Chaudière-Appalaches ont conservé un budget stable autour de 800 millions $. « Ce n’est pas équitable. On se sent délaissés », ajoute-t-il.

Une route meurtrière

La portion de la 117 entre Labelle et Mont-Laurier est tristement connue pour sa dangerosité. Selon SOS 117, 44 personnes ont perdu la vie sur ce tronçon depuis 2011, ce qui en ferait la route la plus meurtrière du Québec. Pour M. Flamand, il s’agit d’un enjeu de sécurité publique qui dépasse les considérations budgétaires. « Combien de morts faudra-t-il encore pour qu’on agisse ? » questionne-t-il.

Flamand cite notamment un accident survenu à l’été 2025 au Lac-Saguay, où un père et ses deux enfants ont péri après avoir perdu le contrôle de leur véhicule sur une chaussée détériorée. « C’est un manque d’entretien : la route est pleine de rainures, et quand il pleut, il se forme des flaques. »

Le débit de circulation sur cette route ne cesse d’augmenter. Selon les données recueillies par SOS 117, 22 000 véhicules par jour, dont 20 % de poids lourds, circulent désormais entre Mont-Laurier et Labelle, soit une hausse marquée par rapport à 2015.

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