Philippe Bélisle, l’infirmier qui fait rire pour la cause : un spectacle au profit de L’Eucalyptus

Philippe Bélisle à l'écriture de son spectacle.
Photo gracieuseté – Philippe Bélisle
Philippe Bélisle à l’écriture de son spectacle. Photo gracieuseté – Philippe Bélisle

Infirmier depuis près de trente ans, Philippe Bélisle a troqué sa blouse pour un micro le temps d’une soirée au profit de L’Eucalyptus, un projet de maison de soins palliatifs à Mont-Laurier.

Le 9 octobre dernier, la salle du Cœur immaculé de Marie à Mont-Laurier a fait salle comble. Plus de 500 personnes ont assisté au premier spectacle d’humour de Philippe Bélisle, un infirmier de carrière devenu humoriste le temps d’une soirée — et pour une bonne cause. Tout le montant récolté, soit plus de 15 000 $, a été versé à L’Eucalyptus, une maison de soins palliatifs des Hautes-Laurentides actuellement en phase de développement.

Ce qui distingue cette soirée, c’est d’abord la sincérité du projet. M. Bélisle n’est pas humoriste de profession : il est infirmier depuis près de trente ans, dont vingt passés à l’hôpital de Mont-Laurier et une dizaine aux soins à domicile. « Je voulais parler de ce qu’on vit dans le monde de la santé, mais avec un ton humain, drôle et vrai », explique-t-il. Son spectacle, à mi-chemin entre le récit humoristique et la poésie engagée, revisite ses années de service, ses anecdotes de terrain et ses réflexions sur la vie, la mort, et la vocation de soignant.

Un humour né de la compassion

Depuis longtemps, Philippe Bélisle cultive un goût pour la scène. À l’hôpital, il était celui qu’on appelait pour animer les célébrations à l’interne. « Je faisais des sketchs pour mes collègues, des petits “bye-bye” maison », se souvient-il. Mais c’est un accident cérébral survenu il y a deux ans qui l’a poussé à écrire plus sérieusement. « Pendant ma convalescence, j’ai commencé à écrire des lettres poétiques sur ce que je vivais. C’était une forme de thérapie. »

L’une de ces lettres, présentée à sa physiothérapeute, a tout déclenché : « Elle m’a dit : “Tu as quelque chose de fort, tu devrais en faire quelque chose.” » Peu à peu, Bélisle tisse le fil d’un spectacle complet, mélange d’humour, de tendresse et de vérités parfois dures sur le domaine de la santé.

Parmi les moments forts du spectacle, il cite deux passages : un sur la réanimation cardiaque, et un autre sur l’aide médicale à mourir. « Ces passages-là, je les ai écrits avec mes tripes. Ce sont des scènes qui m’ont marqué profondément. »

Un projet de cœur pour une maison du cœur

Au moment de chercher à qui offrir les profits de son spectacle, l’infirmier s’est tourné vers L’Eucalyptus. « Je voulais donner à une cause locale, à un projet qui débute, pour les aider à partir. »

Karine Sabourin, vice-présidente de L’Eucalyptus, souligne l’importance du geste de l’infirmier. Pour elle, ce spectacle démontre l’attachement du milieu de la santé à la cause. « On travaille tous dans le même domaine, on voit les besoins chaque jour », dit-elle, rappelant que Bélisle et plusieurs membres du CA œuvrent aussi dans le domaine de la santé.

La réponse du public a dépassé toutes les attentes. D’abord prévus à 300 billets, les organisateurs ont dû en imprimer 200 de plus devant la forte demande. La soirée s’est soldée par une salle comble.

Et après le spectacle ?

Philippe Bélisle ne ferme pas la porte à d’autres représentations. « C’est beaucoup de travail, surtout avec mon métier d’infirmier et mon rôle d’entraîneur chez MotivAction », reconnaît-il. « Mais si l’accueil continue d’être aussi chaleureux, pourquoi pas ? »

Il songe déjà à adapter certains passages en conférence pour les milieux de la santé et les écoles. « Je crois qu’on a besoin de parler du métier d’infirmier autrement. Avec humour, mais aussi avec vérité. »

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