Les agents provocateurs

  • Publié le 10 oct. 2023 (Mis à jour le 12 avr. 2025)
  • Lecture : 2 minutes
Rédaction Médialo


Quiconque suit cette chronique de près – et même de loin ! – connait mes inquiétudes quant aux prochains chapitres de notre histoire collective. En plus de l’incontournable réchauffement climatique, fossoyeur d’humanité, se greffe aujourd’hui une propension marquée vers la chute des institutions, l’État de droit et la démocratie au premier chef.

À l’épicentre de ce dernier phénomène, des agents provocateurs, souvent chroniqueurs payés pour déstabiliser nos fondements et socles sur lesquels repose le tissu social. Comme il est fascinant, d’ailleurs, de les voir importer ici les dernières trouvailles américaines, particulièrement de la Floride ou autres États républicains, là où tout s’effondre à la vitesse de la lumière. Leur recette? Tout simple, et vieux comme la démocratie : attaquer de manière frontale et subreptice les libertés publiques, particulièrement celles appartenant aux minorités.

C’est ainsi qu’au moment où l’on se parle, près de 500 projets de loi sont actuellement à l’étude, aux USA, sur les droits de la communauté LBGTQ+. Que Mickey Mouse (pas de farce!) est aujourd’hui la cible de manifestations récurrentes, le tout mené à l’aide de drapeaux… nazis. Et comment? Encore plus simple : en invoquant toutes sortes de bêtises, comme quoi il faut protéger les enfants de ces mêmes diversités, sans quelconque étude à l’appui.

Puisque qu’une fois le train de la destruction en marche, aucune surprise de réaliser que le droit à l’avortement, renversé depuis la décision Roe c. Wade, est maintenant soutiré dans plus de la moitié des États américains.

Le plus triste? Que nos agents provocateurs, made in Quebec, participent à la même opération de sabotage en traduisant, avec un talent mitigé, les âneries de l’Oncle Sam. Vous en doutez? Alors, allez consulter le programme du gouverneur De Santis, et comparez avec les postures des Lisée, Bock-Côté, Martineau, Facal et cie. Précisément la même chose, mais à saveur québécoise. Le plus triste? Que trop de politiciens ne peuvent conséquemment résister à la tentation, énorme, de sauter dans le wagon de la guerre culturelle. On l’a vu avec St-Pierre-Plamondon – pourtant respectueux à l’époque des droits des minorités – se faire du capital politique sur le dos de la communauté LBGTQ+ en invoquant, sans exemple à l’appui, une obscure machination de la « gauche radicale » afin de pervertir notre belle jeunesse.

Morale de l’histoire? Qu’il est temps de se bouger, avant qu’il ne soit trop tard. Et comme la tendance est internationale, les mots, pour finir, du respecté Jacques Attali : « Faut-il pour autant y renoncer ? Faut-il accepter sans réagir la multiplication des coups d’État en Afrique, la prolifération des démocraties « illibérales » en Europe, le triomphe des dictatures en Asie et en Amérique latine ? […] Faut-il se préparer placidement à un coup d’État fascisant à Washington, à l’arrivée de Marine Le Pen à l’Élysée ? Et à une majorité de l’AfD au Bundestag ? Tels sont les faits : la démocratie est en très grand danger, partout. Et on ne la sauvera, peut-être, que si on admet que le danger est très grand et qu’on la rend efficace et juste. »

Merci, grand homme.

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