Des compressions qui font mal dans les Hautes-Laurentides

  • Publié le 29 sept. 2025 (Mis à jour le 29 sept. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Photo Adobe Stock
Photo Adobe Stock

En ce début d’année scolaire, les compressions budgétaires pèsent lourd dans la région, sur le personnel comme sur les élèves et leurs parents.

Enseignants à bout de souffle, parents démunis, élèves en difficulté… En parallèle des chiffres et des annonces de réinvestissement, les récentes compressions budgétaires en éducation impactent durement la réalité de la communauté des Hautes-Laurentides.

Des enseignantes en larmes
Afin de mesurer les impacts des compressions budgétaires de manière concrète, L’info s’est entretenu avec une enseignante employée dans une école primaire de Mont-Laurier. « Il faut comprendre que le réinvestissement annoncé ne signifie pas que les sous sont immédiatement réinjectés dans le système. Les centres de services doivent répondre à des critères, parfois impossibles à atteindre, pour récupérer une partie des sommes », a déclaré celle qui désire rester anonyme sous peine de sanction de la part de son
employeur. Notons qu’au moment d’écrire ces lignes, le CSSHL n’avait pas encore réagi à cette affirmation.

Concernant les différents secteurs touchés par les coupures, « on parle d’élèves privés de l’accompagnement dont ils ont besoin : techniciennes en éducation spécialisée en moins, service d’orthopédagogie amputé, coupures dans les sorties, la culture, les arts, l’achat de livres, l’aide alimentaire, etc. », explique l’enseignante. Le moral de ses collègues est également au plus bas : « Personnellement, j’en ai vu plusieurs en larmes après seulement 3 semaines. » En plus de se sentir dépassées, les enseignantes commenceraient aussi à en avoir sérieusement ras le bol : « Elles qui sont habituées à travailler sans compter leurs heures, j’observe qu’elles commencent à prendre conscience que le bon fonctionnement du système ne peut pas reposer sur leur infinie générosité et leur dévotion. »

Laissé pour compte

Caroline St-Amant, maman d’un garçon de 7 ans fréquentant l’école primaire Jean-XXIII de Mont-Laurier, s’est également confiée à L’info. Son fils, Logan, vit avec un double diagnostic : un trouble du spectre de l’autisme (TSA) et un trouble déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH). L’an passé, grâce à l’assistance constante d’une TES, Logan a pu évoluer au sein d’une classe régulière et ainsi réussir sa première année haut la main. « Académiquement, il est capable. Il a seulement besoin d’aide d’une éducatrice pour gérer ses émotions et l’accompagner de ce côté- là », explique Mme St-Amant. « Cette année, on m’a dit qu’on n’avait pas le budget pour ça. » Deux semaines à peine depuis la rentrée, les appels téléphoniques de l’école se multiplient. « Ça ne se passe pas bien. Il manque de soutien en classe, il a besoin d’aide. » Mme St-Amant, inquiète, s’est alors présentée à une rencontre avec différents membres du personnel afin de déterminer si Logan pourrait bénéficier du même service que l’an passé. « Tout le monde m’a répondu que ça n’allait pas être possible. Il y a une seule TES pour tout le premier cycle et elle s’occupe de trois classes. »

Caroline St-Amant et son fils, Logan.

« Il manque de soutien en classe, il a besoin d’aide. »

– Caroline St-Amant

La maman a alors proposé d’intégrer Logan en adaptation scolaire dans une classe avec d’autres élèves TSA. « On m’a dit que ça ne cadre pas puisqu’académiquement, il réussit au régulier. Sauf que s’il était capable l’an passé, c’est parce qu’il avait l’aide d’une TES. » Mme St-Amant est alors repartie de la rencontre bredouille, sans même un plan d’intervention. Une plainte a depuis été acheminée à l’école pour manque de ressources. « Je suis prête à porter plainte plus haut s’il le faut. Ça prend quelqu’un, parce que Logan n’est pas le seul à avoir de la difficulté », exprime-t-elle. « Ils ne coupent pas à la bonne place. »

Pendant ce temps, au cégep…
La semaine dernière, une publication sur la page Spotted Mont-Laurier a enflammé les réseaux sociaux. « Au Centre collégial de Mont-Laurier, en plein automne, les étudiants endurent une chaleur accablante de vingt-huit degrés, nuisant à leur concentration et à leur énergie », pouvait-on y lire. Si certains n’y voyaient que des jérémiades, d’autres se sont confiés à leur tour, révélant entre autres devoir assister aux cours armés de doudous et de manteaux d’hiver durant les mois plus froids. « Sans oublier que nos profs apportaient des chaufferettes pour pas qu’on gèle ! », a même ajouté une ancienne étudiante du Centre collégial, Audrey-Eve Corbeil. Avec les nouvelles compressions budgétaires, la question se pose à savoir combien de temps cela prendra pour régler ce problème qui dure vraisemblablement depuis plusieurs années.

Articles les plus consultés

Après un deuxième tour de vote, les membres de la Caisse Desjardins de la Rouge ont opté pour la fusion avec la Caisse Desjardins de Mont-Tremblant.
(Photo Medialo - Ronald McGregor)
Actualités
Économie

Les membres votent pour la fusion des Caisses Desjardins

Les membres de la Caisse Desjardins de Rivière-Rouge ont voté pour la fusion avec celle de Mont-Tremblant.
(Photo Sûreté du Québec)
Actualités
Faits divers

La Sûreté du Québec arrête un homme armé à Rivière-Rouge

La Sûreté du Québec a arrêté un homme qui circulait dans la ville de Rivière-Rouge armé du pistolet à plomb. Il serait derrière l'incident du 12 septembre.
Que de plaisir pour le chien, le maître et le spectateur de voir le premier courir après le frisbee!
(Photo Raynald Morand)
Actualités
Sports

Frisbee Canin Laurentides se taille une place à l’échelle mondiale

En plus d'être le 14e club au classement mondial, Labelle tient le Updog en Couleurs les 27 et 28 septembre à Labelle. Beaux chiens en compétition!