Quatre candidats présents… et un absent

Jeudi dernier à la Place Lagny à Sainte-Agathe, dans le cadre des élections du 28 avril prochain, se tenait un débat entre les différents candidats de la circonscription Laurentides-Labelle.

Près de 70 citoyens se sont déplacés pour assister à cet exercice de démocratie destiné aux électeurs et conçus pour servir et informer. Sont présents, la députée sortante Marie-Hélène Gaudreau (Bloc Québécois), Emrick Vienneau (Parti libéral du Canada) Michel Noël De Tilly (Nouveau Parti démocratique) et Michel Le Comte (Parti vert du Canada), Daniel Paquette (Parti conservateur du Canada), quant à lui brille par son absence. Ainsi donc quatre candidats ont accepté l’offre de débattre.

Sur leur bulletin de vote, les électeurs de Laurentides-Labelle verront le nom de 6 candidats. À ceux déjà nommés, s’ajoute celui d’Amélie Charbonneau du Parti populaire du Canada (PPC), on explique son absence par le fait que traditionnellement seuls les partis qui ont fait élire au moins un député lors des dernières élections participent au débat.

Le débat annoncé sera articulé autour de plusieurs grands thèmes: économie, inflation et relations avec nos voisins du Sud; habitation, aînés et politiques sociales et se terminera en abordant le thème de l’environnement, de la technologie et de la démocratie.

Ce qu’ils ont dit

Pour amorcer la soirée, chacun des quatre candidats dispose de deux minutes pour se présenter au public. Une occasion pour les personnes présentes de faire connaissance avec ceux qui souhaitent les représenter à la Chambre des communes.

On entre ensuite dans le vif du sujet en abordant le premier thème: l’économie, l’inflation et les relations avec nos voisins du Sud. Il n’y aura pas de véritable débat, d’échanges d’idées ou de confrontation, les politiciens présents ont plutôt opté pour une formule où le monologue est privilégié comme véhicule pour passer leur message.

Parmi les moments forts, citons quelques interventions:

À la question adressée au candidat du Parti libéral à savoir comment le parti prévoyait s’y prendre pour supporter les travailleurs des Laurentides en ces temps d’incertitude économique, M. Vienneau a tenté de rassurer les électeurs: «On doit prendre le taureau par les cornes, au parti on croit qu’il faut combattre, protéger et construire. En imposant nous-mêmes nos contre-tarifs compensatoires, on utilise cet argent pour protéger nos travailleurs.»

Toujours sous le thème de l’économie, Marie-Hélène Gaudreau rétorque à une sortie de Mark Carney qui accusait le Bloc Québécois de ne pas prendre la menace de la guerre tarifaire au sérieux. «Si l’on regarde la posture de notre parti, qui d’autre que notre chef a mentionné qu’avant de faire cavalier seul pour affronter un énergumène (Trump), il fallait faire front commun. C’est-à-dire que c’est l’ensemble des représentants de la députation de chaque parti qui devra aller négocier avec Trump.»

En matière d’habitation, alors qu’on lui demandait à combien on devra évaluer le coût d’un logement abordable, le chef du NPD a nuancé : «aucun ménage ne devrait débourser plus de 30% de son revenu pour se loger.»

Il a aussi été question des ainés, lors d’une de ses interventions, le chef du Parti vert en a profité pour dire à quel point il détestait l’expression «Pension de vieillesse», ce qui a semblé faire l’unanimité à la table des candidats. «On souhaite investir de plusieurs façons afin d’aider les personnes âgées à rester le plus longtemps possible à domicile de rester autonomes le plus longtemps possible.»

En mode séduction

On a ensuite laissé 2 minutes à chacun des candidats pour convaincre les électeurs présents à cocher leur nom sur le bulletin de vote.

C’est la députée du Bloc Québécois qui s’est lancée la première: «Au Bloc, nous n’oublierons jamais nos valeurs, notre langue, notre culture au détriment de gens qui ne nous connaissent pas ou qui nous ignorent.»

Pour sa part, Michel Le Comte (PV) a insisté sur ses ambitions politiques qui ne datent pas d’hier et a fait cette promesse «Je vous promets que si vous votez pour moi, je ferai une bonne job, j’aurais envie d’ajouter qu’on dit qu’on vote de la même façon d’une élection à une autre, cette fois-ci osez changer.»

Emrick Vienneau (PLC) a insisté sur le caractère historique de ces élections: «Probablement les plus importantes depuis des générations, face à un président américain qui est impétueux, imprévisible, instable… c’est l’avenir même du pays qui est en jeu, la question de l’urne c’est de déterminer qui est la meilleure personne pour faire face à Trump et défendre nos intérêts, pour moi c’est clair que c’est M. Carney.»

C’est Michel Noël De Tilly (NPD) qui a conclu ce segment. «Au NPD, nous sommes contre l’américanisation de notre système de santé, les soins de santé publique sont une valeur canadienne. Le NPD est le parti qui donne la voix aux électeurs progressistes. Pour prendre soin de nos ainés, créer de bons emplois et aider les familles à joindre les deux bouts et offrir à chacun un logement sain et abordable. Je tiens à vous offrir mes services afin de vous représenter et de vous défendre au Parlement pour que chacun ait le droit de réaliser ses rêves et de vivre dans la dignité.»

À la question posée par L’Info du Nord qui allait comme suit:  «Si vous étiez devant un électeur qui connait peu ou pas votre chef, comment le décririez-vous?  c’est M. Le Comte (PV) s’est lancé le premier : «Jonathan (Pedneault) est un combattant et rassembleur, et Élizabeth (May) c’est notre doyenne et elle est très appréciée par tous les parlementaires, une femme qui cherche le consensus.»

Au tour du candidat du PLC, M. Vienneau décrit Mark Carney, comme un être authentique, il ne joue pas à la rock star. «Je l’ai rencontré dernièrement et notre entretien s’est déroulé en français!» insiste-t-il.

«Jagmeet Singh c’est quelqu’un d’authentique, de sincère, une personne qui aime les gens, ce n’est pas quelqu’un qui va se cacher», a pour sa part exprimé le candidat du NPD.

Finalement, la députée sortante Marie-Hélène Gaudreau décrit son chef, Yves-François Blanchet comme «un homme éloquent, responsable, digne de confiance… et Québécois.»