Déli-Champi, une passion qui unit

  • Publié le 21 oct. 2024 (Mis à jour le 22 mai 2025)
  • Lecture : 3 minutes

« Je viens d’Abitibi où on vient au monde avec une carabine dans les mains et des patins dans les pieds », partage Lucien Brien. « La nature a toujours fait partie de ma vie. Mon père était agronome et il nous a initié jeune à aller dans le bois. J’ai fait la même chose avec mes enfants. » Né à Amos, il a emménagé à Montréal à l’âge de 20 ans et y a mené une brillante carrière en tant qu’animateur de radio, parolier et concepteur-rédacteur pour des émissions et des campagnes publicitaires.

C’est en 1985 que M. Brien, nouvellement retraité, a commencé à s’intéresser à la mycologie. Selon lui, la forêt mixte des Hautes-Laurentides donne lieu à une extraordinaire variété grâce à ses milieux humides et secs, à ses conifères et à ses résineux. « Il y a à peu près juste la truffe qu’on n’a pas. On a vraiment parmi les meilleurs des comestibles », affirme M. Brien.  De nature gourmande, il a rapidement concentré ses recherches sur les comestibles, qui représentent moins de 10% des champignons.

Photo gracieuseté.

Une affaire de famille

Le passionné a commencé à offrir des randonnées aux mycocurieux après quelques années d’étude rigoureuse. Les groupes ont passé au fil des ans de 7 ou 8 personnes à une généreuse trentaine, nécessitant le renfort des membres de la famille. C’est que l’unicité de Déli-Champi l’a rendue victime de sa popularité : « C’est une affaire de famille. Il y a mes sœurs et moi, mes filles, puis ma cousine Nathalie qui vient passer un mois chez moi l’été. J’ai aussi un petit-fils de 14 ans qui est venu faire des randonnées avec nous. » En plus de s’étendre sur quatre générations, le projet familial se distingue par son approche sympathique et la savoureuse dégustation concluant chaque expédition. « Dans chaque municipalité des Hautes-Laurentides, on a des contacts qui nous appellent chaque année », affirme Louise Brien, qui a organisé des randonnées du Lac-Supérieur jusqu’à Notre-Dame-du-Laus.

Avant de s’installer elle aussi à Sainte-Véronique, Mme Brien demeurait à Montréal. « J’étais prise dans un tourbillon de métro, boulot, dodo. J’avais 28 ans, et je devais casser la routine empoisonnante qui m’empêchait d’être heureuse en ville, qui ne me convenait plus. Je n’ai jamais regretté. » Une fois dans les Hautes-Laurentides, la mycologie est rapidement devenue une passion partagée. « Les champignons sauvages sont un beau prétexte pour apprécier encore plus notre environnement, c’est vraiment une richesse », déclare-t-elle.

Lucien Brien apprécie beaucoup travailler avec ses filles et ses petites-filles, bien qu’elles aient parfois une manière différente de voir les choses. « Je trouve ça passionnant. Elles m’aident parfois quand les mots m’échappent, et physiquement, elles sont beaucoup plus allumées et rapides que moi. Je ne gambade plus dans le bois comme le petit chaperon rouge! C’est surtout pour l’identification que je suis utile, j’apporte mon expérience. Elles m’ont aussi aidé à transformer notre présentation, notre façon d’opérer. Des fois, ça me pousse dans les brancards un peu, mais je m’adapte. » Selon lui, c’est cette collaboration qui a fait grandir l’entreprise : « Ça a rendu la formule super attrayante, les participants sont contents à chaque randonnée et c’est une grande partie de notre récompense de voir comme les gens sont heureux. Ils découvrent tout un monde. » Ce à quoi Louise Brien répond : « Ils découvrent un bonhomme aussi! Les participants tombent sous le charme. » Admirative, elle ajoute : « Une chose que j’aime de papa, c’est qu’il a toujours apporté une attention particulière aux enfants et aux ados pour les intégrer et s’assurer qu’ils participent pleinement. C’est toujours sympathique, convivial et inclusif.

Il y a des amitiés qui naissent, entre les participants qui ne se connaissaient pas et avec nous. »

M. Brien en pleine concoction de son fameux mélange « Lucien super extra plus AAA », avec lequel se conclut chaque dégustation.

Versatile champignon

« C’est phénoménal, les champignons! C’est tellement essentiel à la vie sur Terre, à la biodiversité. Si les champignons n’étaient pas là, les animaux, dont nous faisons partie, ne seraient pas là », déclare avec conviction Lucien Brien. Chaque année, après la saison de la cueillette, il entretient sa passion en se tenant informé des nouvelles tendances et des avancées en matière de mycologie. « Maintenant, la médecine utilise les toxines des champignons pour aller cibler des cancers. C’est incroyable », poursuit-il. La saison froide lui permet aussi de se consacrer à la rédaction (notons que M. Brien a publié trois ouvrages sur les champignons) ainsi qu’à la création de recettes forestières. « La diversité des goûts et des odeurs est remarquable », souligne-t-il. « Les espèces que je préfère ne sont pas nécessairement celles des chefs, qui veulent un champignon qui paraît bien dans l’assiette. Du point de vue du goût, il y a les marasmes des Oréades, qui poussent en rond de sorcière et qui goûtent la noisette. Il y a aussi les petits champignons d’automne, comme le clitocybe omboné qui a un parfum qui n’a rien à voir avec les champignons de Paris. » De son côté, Louise Brien a une préférence pour la jolie trompette orangée : « Ma préférée est la chanterelle, qui est suave et douce. J’aime en faire une poêlée avec du porto, et en mettre sur un fromage au four ou au barbecue. C’est décadent! »

La famille Brien.
Chaque année, Louise Brien fait la cueillette de plus de 40 variétés de champignons comestibles. Sur la photo, quelques uns des nombreux bocaux de champignons séchés de Mme Brien. Photo Médialo-Mary Radermaker

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