Mont-Tremblant vu de l’espace: des constats encourageants

Les astronautes à bord de la Station Spatiale Internationale ont pris des images étonnantes qui démontrent que les efforts de protection de l’environnement nocturne dans certains territoires du Québec sont désormais visibles depuis l’espace. Mont-Tremblant se démarque en la matière.

Certifié Parc international de ciel étoilé par l’organisme DarkSky International, le parc national du Mont-Tremblant, offre un cadre exceptionnel pour l’observation des étoiles. Le parc s’étend sur 1510 km², il compte 400 lacs et 6 rivières, et accueille environ 450 000 visiteurs par année. Il abrite une faune variée parmi laquelle on a répertorié 45 espèces de mammifères, 206 espèces d’oiseaux, 39 espèces de poissons, 14 espèces d’amphibiens et 7 espèces de reptiles.

Selon le communiqué de presse émis par La Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic, les efforts déployés au cours des 20 dernières années ont clairement un impact mesurable à l’échelle planétaire. « La pollution lumineuse est un enjeu planétaire et son augmentation annuelle atteint 10 % en moyenne en Amérique du Nord, selon une étude publiée dans Science en 2023. » lit-on dans le même communiqué. On y apprend aussi que cette pollution altère les écosystèmes nocturnes, perturbe les oiseaux migrateurs, voile le ciel étoilé et peut même affecter même la santé humaine.

En mode solution

Pour atténuer ce phénomène, il est primordial d’adopter des pratiques d’éclairage extérieur plus responsables, comme un éclairage plus sobre et dirigé vers le bas, et en adoptant une lumière de couleur plus chaude, celle-ci génère moins d’impacts négatifs qu’une lumière blanche.

Prise en janvier 2025, la photo de la Station Spatiale Internationale démontre une transformation du paysage nocturne du territoire québécois. Cette transformation coïncide avec l’adoption massive des DEL blanches dans l’éclairage public et privé. Énergétiquement efficace, ce type d’éclairage est aussi responsable d’un suréclairage croissant.

En contraste, une trentaine de municipalités des Cantons-de-l’Est ont fait le choix de réduire la pollution lumineuse en optant pour un éclairage sobre et de couleur ambrée, réduisant ainsi leur empreinte lumineuse.

« Ces images sont la preuve visuelle que les efforts de la Réserve internationale et de toute la région portent leurs fruits. On peut même le voir de l’espace ! »

– René Doyon

Au Québec, trois territoires ont reçu une prestigieuse certification de l’organisme DarkSky International qui atteste des efforts considérables du milieu pour la protection de la nuit. En 2007, c’est toute la région entourant le mont Mégantic et incluant la ville de Sherbrooke qui devenait la première Réserve internationale de ciel étoilé au monde, un modèle qui a su inspirer d’autres initiatives de ce genre un peu partout sur la planète.

C’est ainsi qu’en 2022 et en 2023, l’Oasis de nuit étoilée du Mont-Bellevue et le Parc international de ciel étoilé du Mont-Tremblant ont respectivement reçu leur certification. Ces territoires sont de véritables havres de protection nocturne. « Ces images sont la preuve visuelle que les efforts de la Réserve internationale et de toute la région portent leurs fruits. On peut même le voir de l’espace ! » se réjouit René Doyon, directeur de l’Observatoire du Mont-Mégantic et de l’Institut Trottier de recherche sur les exoplanètes.

De nouvelles sources lumineuses intenses, souvent jaunes ou violettes, sont apparues dans la nuit québécoise. Elles proviennent de l’éclairage intérieur des serres de culture qui créent des halos lumineux équivalents à des villes entières.

Il existe heureusement des solutions, comme l’utilisation de rideaux occultant, déjà adoptés dans les réglementations par certaines municipalités ici au Québec et en Ontario.