Santé : le recours aux heures supplémentaires et aux agences privées dénoncé dans les Laurentides

  • Publié le 19 juill. 2023 (Mis à jour le 12 avr. 2025)
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Simon Dominé

Le recours au temps supplémentaire (TS), au temps supplémentaire obligatoire (TSO), ainsi qu’aux agences privées, hérisse le poil de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS). Le 13 juillet, le syndicat a déploré « des chiffres accablants » dans les Laurentides.
Ce jour-là, l’alliance qui représente environ 4 400 membres dans les Laurentides a dévoilé le résultat de récentes demandes d’accès à l’information. Au niveau des heures en TS et en TSO, l’APTS a comptabilisé 160 000 heures durant l’année financière 2022-2023 dans les Laurentides. Ces 160 000 heures ne prenaient en compte que la catégorie d’emploi 4, c’est-à-dire les professionnels et techniciens en santé et services sociaux.

Comme l’explique la représentante nationale de l’APTS, Marie-Ève Meilleur, il existe trois autres catégories de personnel (personnel de soins infirmiers et cardio-respiratoires, personnel paratechnique, des services auxiliaires et de métiers, personnel de bureau, des techniciens et des professionnels de l’administration).

Joint par L’info, le CISSSLAU arrivait quant à lui à 145 441 heures de TS et 223 heures de TSO entre le 1er avril 2022 et le 31 mars 2023 pour le personnel affilié à l’APTS.

De pire en pire

À la demande de L’info, Mme Meilleur a comparé le nombre d’heures de temps supplémentaire pour la même catégorie d’emploi avec des années financières antérieures. En 2020-2021? 84 000 heures. En 2019-2020? 64 000 heures. Pour elle, le constat est sans appel : « (…) on peut voir que d’année en année, la situation ne fait que s’empirer ».

« Quand on a mis la main sur ces chiffres, on n’en revenait pas. » – Chantal Daoust, présidente de l’exécutif local APTS des Laurentides

« Savez-vous à quel point ça confirme que nos membres ont plus que jamais besoin d’aide? Ça vient aussi confirmer que nous devons continuer de dénoncer la surcharge et l’épuisement de ces personnes qui se dévouent quotidiennement sur le terrain », a commenté la présidente de l’exécutif local APTS des Laurentides, Chantal Daoust.

D’après le syndicat, le domaine psychosocial, en particulier en relation d’aide, est le premier concerné par cette charge de travail. Pour quelle raison? « D’abord, nous constatons que dans les groupes au cégep et a l’université en relation d’aide, il y a de moins en moins de finissants, ce qui fait en sorte qu’il y a moins de relève puis pour les services psychosociaux, il y a de plus en plus d’ouverture dans le secteur privé, avec un horaire de travail plus attractif, qui tient en compte la conciliation travail-famille et un salaire plus onéreux que dans les services publics », met en lumière Mme Meilleur.

7 M$ au personnel fourni par le privé

L’APTS a poursuivi son exercice en essayant de savoir combien le Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides (CISSSLAU) avait déboursé en 2022-2023 auprès du personnel issu des agences privées. Là encore, pour la seule catégorie d’emploi 4, l’alliance a déniché 130 300 heures qui ont coûté plus de 7 millions de dollars.

Le CISSSLAU comptabilise de son côté 113 203 heures, pour un montant global de 7 441 551 $, toujours entre le 1er avril 2022 et le 31 mars 2023.

Le syndicat estime qu’il s’agit de dilapidation de fonds publics. « Si cet argent était investi au public pour augmenter les salaires et améliorer les conditions de travail – tout en diminuant la paperasse – le réseau serait attirant et on n’aurait pas besoin de détourner de l’argent destiné aux services publics, auxquels la population est en droit de s’attendre, pour financer le privé. Le CISSS et le gouvernement doivent arrêter de faire la sourde oreille et régler la situation. La qualité et la quantité des services offerts aux Laurentiens et aux Laurentiennes en dépendent », a réagi Mme Meilleur.

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