Palette de Bine cinq fois primée aux International Chocolate Awards 

  • Publié le 8 sept. 2025 (Mis à jour le 8 sept. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Photo Médialo – Patrice Francoeur
Photo Médialo – Patrice Francoeur

Christine Blais est aux anges, ces cinq médailles confirment que le travail accompli est bien exécuté et qu’il est reconnu par ses pairs.

C’est dans sa fabrique de chocolat qui a pignon sur rue dans le Vieux Village de Mont-Tremblant que les cinq tablettes ont été pensées et produites. C’est dans le volet États-Unis, Canada, Amérique latine et Caraïbes pour les catégories De la fève à la tablette et Artisan-chocolatier que la chocolatière s’est illustrée.

On lui a attribué trois médailles d’argent pour les tablettes Maya Mountain, Piment à l’érable, Vanuatu et Tuttea FrutthaÏ, et deux de bronze pour Pérou Marañón & café, ainsi qu’Hawaïʻi, Oʻahu.

« »Lorsque j’ai commencé à produire des tablettes de chocolat il y a 10 ans, on était peut-être 200 dans le monde à faire ce que je faisais, on est rendu des milliers. Mais malheureusement, plusieurs ferment boutique depuis environ un an, et c’est dû à la crise du cacao. »»

La crise du cacao

La chocolatière précise que cette crise qui sévit met en péril le travail qu’elle fait. « »Les prix explosent, il y a deux ans, la valeur du cacao à la bourse était autour de 3000$US la tonne métrique. »»

Le cacao a atteint un pic de plus de 12 000$US à la fin de l’année 2024, avant de se stabiliser autour de 8000$ à 10 000$US au début de l’année en cours. En date d’aujourd’hui (septembre 2025), il se négocie à 8232$US.

Il faut savoir que les grands industriels de ce monde, soit Nestlé, Ferrero, Mondelez, Hershey’s et Lindt & Sprüngli, accaparent 99% du marché.

« À la base, le cacao est un produit industriel. Si on fait une analogie avec le monde vinicole où il existe des petits vignerons, une chose qui dans le monde du cacao n’existe pratiquement pas », précise la chocolatière. Elle affirme qu’environ 80% de la production mondiale de cacao provient de l’Afrique de l’Ouest, de la Côte-D’Ivoire et du Ghana entre autres. Et le jour où ces deux pays ont décidé, pour des raisons environnementales, d’en produire moins, les prix ont explosé.

« »En ce qui me concerne, c’est le prix que je payais depuis plusieurs années. Je m’approvisionne en cacao de spécialité, un produit de niche. Dès le début de la flambée des prix, les grands industriels ont commencé à s’intéresser à ce type de cacao en les mélangeant avec leur cacao standard. »

Elle explique qu’en tant que petits artisans du cacao, ils se devaient continuer à protéger les petits fermiers qui produisent des fèves de cacao qui ont des notes de saveur totalement différentes de celles qu’utilisent l’industrie pour produire leurs tablettes.

« »Pour ce qui me coûtait environ 12$US le kilo, je dois désormais débourser 20$US. Le prix a pratiquement doublé. En un an, il est très difficile de revirer sur un dix cents. C’est ma matière première, et cette matière je l’utilise souvent à un minimum de 70% dans une tablette. »» Elle précise qu’annuellement elle doit acheter de trois à quatre tonnes métriques et qu’en une seule année, ces coûts ont doublé. Ça se reflète sur leur prix que la clientèle doit débourser à l’achat d’une tablette. « Ma clientèle comprend la situation et continue de m’encourager. »

Il y a de l’amour (et du temps) dans chaque palette

Ici on est loin du produit industrialisé produit à la vitesse grand V. « À partir du moment où je reçois une poche de fèves de cacao jusqu’à ce que je dépose la palette dans son emballage sur un présentoir de ma boutique, douze mois se seront écoulés », précise Mme Blais.

Celle qui produit près de 30 000 tablettes par année constate que si elle en augmente le prix d’un dollar, elle ne couvre pas l’augmentation du prix du cacao. Elle ajoute que ce n’est pas seulement le cacao qui augmente, mais aussi les frais de transport et la main-d’œuvre.

« Ce qui me sauve heureusement, c’est que ça fait dix ans que je pratique ce métier et que les coûts de ma machinerie sont amortis et que je travaille avec une très petite équipe. »

Des projets plein la tête

Loin de se décourager par la conjoncture actuelle, la chocolatière regorge d’idées pour les mois à venir. « Juste pour l’automne, j’ai six nouvelles tablettes à faire découvrir à ma clientèle. » Celle qui a soumis six produits au concours international et en est revenue avec cinq médailles ne peut qu’envisager l’avenir avec confiance.

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