Les Gardiens du patrimoine fouillent l’histoire, une fois de plus

Le groupe, presque complet, qui accompagnait les Gardiens du patrimoine archéologique des Hautes-Laurentides dans leurs recherches de l’été 2025.
(Photo Adrien Césario)
Le groupe, presque complet, qui accompagnait les Gardiens du patrimoine archéologique des Hautes-Laurentides dans leurs recherches de l’été 2025. (Photo Adrien Césario)

Cette année est exceptionnelle pour les Gardiens du patrimoine archéologique des Hautes-Laurentides, soit par la somme de trésors comme la preuve de la richesse d’un site au Grand lac Nominingue. Un retour sur les fouilles de l’été avec la Gardienne cofondatrice, Sylvie Constantin.

-Vous êtes sur le même site depuis une dizaine d’années, non?

Sylvie Constantin : « Pourquoi sommes-nous là, au confluent du ruisseau Jourdain et du Grand lac Nominingue depuis 10 ans? Au point de vue géographique, cest un endroit qui offre plein de possibilités au niveau des ressources fauniques, floristiques et aquatiques :  gibiers, petits et gros, comme le caribou (à une époque où il habitait la région jusque dans les années 1880), le castor, lours, lorignal, le cerf, le lièvre, la gélinotte huppée, des baies de toutes sortes comme le bleuet, les canneberges, les noisettes et glands, les herbes de toutes sortes, et les poissons, notamment le doré, le brochet, le corégone et la truite. À proximité, le ruisseau Jourdain amène au lac Tibériade qui permet la communication vers la rivière du Lièvre par la Kiamika. Il y a aussi la rivière Nominingue (ou Mullen) qui se jette dans la rivière Rouge qui aboutit dans la rivière des Outaouais au Sud ou encore, pouvant accéder aux territoires plus vers le Nord. Le passage aussi par rapport au Petit lac Nominingue, par le lac Lesage jusqu’à la rivière de la Petite Nation… jusqu’à la rivière des Outaouais. Des corridors deaux qui donnent accès à dautres territoires et échanges entre nations autochtones et européennes. »

Site
Photo Adrien Césario

-Parlons des recherches effectuées cet été.

Sylvie Constantin : « Des trouvailles incroyables dobjets vieux de plus de 5 000 ans jusqu’à la période de colonisation : haches polies, bifaces, grattoirs, hachoirs, polissoirs, percuteurs, pointes de projectiles, fragments de poteries, couteaux pliants de traite, alènes, perles de verre et pierre à fusil. Assurément que des échanges entre coureurs des bois, européens français et anglais, avec les autochtones ont eu lieu sur place, dans des postes de traite sur la rivière du Lièvre, Montréal, Trois-Rivières ou en Outaouais. »

Pointe silex
Photo Gardiens du patrimoine archéologique
Poterie ancienne
Une belle pièce de poterie découverte cet été par les Gardiens du patrimoine archéologique des Hautes-Laurentides près d’une berge du Grand lac Nominingue.
(Photo Gardiens du patrimoine archéologique)

-Et encore?

Sylvie Constantin : « Cet été, nous avons mis au jour des tessons de vase plutôt exceptionnels, un très beau témoin de la période sylvicole moyen ancien au Québec cest-à-dire près de 2 000 ans. De plus, une épinglette en cuivre à leffigie de Sainte-Anne et une alène également en cuivre. Magnifique lame dun couteau pliant de traite accompagné de pierre à fusil française probablement avant les années 1760. Aussi, une pierre à pistolet pratiquement intacte, non utilisée, des perles tubulaires et rondes, de multiples grattoirs et deux pointes de projectile de type Lamoka, de 2 000 à 4 000 ans faites de matière lithique provenant des Appalaches plutôt rare dans notre région. Sur le site, des centaines de morceaux dossements danimaux gros et petits seront aussi à l’étude, dont une mâchoire de castor. »

Un homme fouille dans le sol
Sylvain Généreux, cofondateur des Gardiens du patrimoine, creuse. (Photo Gardiens du patrimoine archéologique)

-Outre le territoire de Nominingue, les Gardiens du patrimoine étaient où cette année?

Sylvie Constantin : « Depuis les dix dernières années, des milliers dartefacts ont été trouvés et qui font de ce lieu, un grand site de rassemblement des plus importants dans les Laurentides. Du côté du Wabasse, sur la rivière du Lièvre, des artefacts ont été aussi trouvés en grand nombre souvent de façon fortuite. Nous avons mis au jour deux sites en place, mais plusieurs ont subi l’érosion, notamment à cause des barrages. »

Soulignons que les Gardiens du patrimoine archéologique travaillent avec Karine Taché, archéologue à lUniversité de Laval et Francis Lamothe, archéologue, tous deux chargés de projet pour les fouilles. Des étudiants en archéologie sajoutent au projet et participent aux recherches. De plus, ils travaillent en étroite collaboration avec la communauté anishinabeg algonquine de Kitigan Zibi. Le groupe qui accompagnait les Gardiens dans leurs recherches était Sylvain Généreux, cofondateur des Gardiens, Adrien Césario, Raphaëlle P. Marceau, Kunis Drouin, Francis Lamothe, Karine Taché, Tommy Dussault, Geneviève Pothier-Bouchard, Éric Bouillé, Sylvie Constantin, Robert Bélanger, Pierre Généreux et Olivier Pilette.

Laventure archéologique et linvestigation pour de nouveaux sites de fouilles se poursuivent pour lannée prochaine.

Pierre à fusil
Une pierre à fusil.
(Photo Gardiens du patrimoine archéologique)

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