Des pompiers forestiers des Laurentides combattent des feux en Alberta

Ce sont neuf pompiers de Maniwaki et un de Mont-Tremblant qui, depuis près de deux semaines, donnent un sérieux coup de pouce à des collègues pompiers de l’Alberta. Un entretien avec Josée Poitras, experte en prévention et communication de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) qui revient par la bande sur les incendies des Laurentides au 9 août.

L’Ouest canadien connaît une fois de plus d’importants feux de forêt, notamment sur le territoire albertin, précisément à Fort McMurray, où la SOPFEU a dépêché des hommes des Laurentides.

« Ils devraient revenir dans la semaine du 12 août », précise José Poitras du satellite de l’organisme à Roberval au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Les 10 pompiers forestiers sont en mission de suppression de feu de forêt, le même type qui pourrait choir à ceux du Québec.

« Évidemment, ils sont assignés à un feu avec les ressources de l’Alberta […]. Ils sont qualifiés pour intervenir. Nous avons des chefs d’équipe, des chefs de lutte qui sont intégrés avec les équipes de l’Alberta », ajoute Mme Poitras.

Elle affirme que les pompiers d’ici ne sont que déployés dans le secteur de Fort McMurray, une ville de 67 000 habitants située à 450 km au nord-est d’Edmonton. La ville est située dans une forêt boréale et bâtie sur la plus grande réserve de sable bitumineux au monde. La région a connu un immense feu en mai 2016.

À savoir la nature du feu actuel, Mme Poitras ne peut partager de détails puisque l’incendie est en Alberta, mais elle explique que la tâche assignée aux pompiers laurentiens n’était pas du type « feu hors contrôle ».

« Vous savez, quand l’on est aux prises avec des feux multiples, des feux moins menaçants ou qui font rage, et que l’on est capable d’intervenir, souvent on se dit que c’est partie gagnée. Mais outre Fort McMurray, il y avait des feux dans le secteur de Jasper pour les pompiers de l’Alberta. Et, comme au Québec, on doit surveiller si le feu est contenu, il y a la thermovision pour maîtriser le feu, les fumées résiduelles, etc. »

On peut croire qu’un feu, c’est un feu, mais, comme le souligne Mme Poitras, il y peut y avoir du combustible, des valeurs à protéger, de la configuration de terrain à négocier pendant l’intervention…

Activités à mi-chemin de 2024

Quand est-il au 9 août pour l’activité de feux dans la région dans la région administrative des Laurentides (incluant les MRC de Deux-Montagnes, la Rivière-du-Nord, d’Argenteuil, des Pays-d’en-Haut, des Laurentides et d’Antoine-Labelle)? Ce sont 17 feux éteints qui ont affecté 30,8 hectares de forêts à ce jour pour 2024. Beaucoup mieux que l’an dernier à pareille date où des feux ont fait les manchettes.

« Au niveau des causes de feux, poursuit Josée Poitras, soulignons qu’il n’y a pas eu de feu de foudres parce que, on le devine, la région des Laurentides a plus de feuillus que si l’on se trouve en Abitibi avec les résineux. Donc, c’est moins menaçant et, tant que la végétation est arrivée au printemps, il y a des risques de feu de cause humaine. C’est pourquoi nous sommes en mesure de dire que vous avez eu des feux d’opération industrielle qui peuvent provenir, entre autres, de fils électriques. »

Le reste, c’est essentiellement de causes humaines souvent dues lors de nettoyage de terrain privé, de brûlage de feuilles (au lieu de composter) ou de branches, surtout au printemps.

Josée Poitras remarque qu’il faut être vigilant au cours des prochains mois alors que l’homme a des activités qui pourraient causer des incendies, comme, la fermeture du chalet, les feux lors de parties de chasse et autres moments festifs où la prudence est de mise.