Bilan 2025 des DPJ : Une hausse de signalements dans les Laurentides

  • Publié le 19 juin 2025 (Mis à jour le 19 juin 2025)
  • Lecture : 2 minutes

À l’occasion de leur 22ᵉ bilan annuel, les directrices et directeurs de la protection de la jeunesse (DPJ-DP) du Québec ont mis en lumière la hausse marquée des signalements.

Le bilan pour 2024–2025 révèle que 141 622 signalements, impliquant 105 675 enfants, ont été traités, une augmentation de 5 % comparativement à l’an dernier. Cependant, moins de 30 % de ces signalements (soit 29,3 %) ont été retenus pour une évaluation approfondie, portant sur 35 264 enfants. Cela indique que beaucoup de familles rencontrent des défis, sans que la DPJ soit nécessairement l’intervenante la plus appropriée.

Dans les Laurentides, cette tendance est également observable. En 2024–2025, 15 482 signalements ont été traités dans la région, en hausse par rapport aux 14 332 de l’année précédente. 4 580 signalements ont été retenus, ce qui représente un taux de rétention de 29,58 %, légèrement inférieur à celui de 2023–2024 (30,6 %).

Toujours dans les Laurentides, plus de 52 % des enfants pris en charge sont demeurés dans leur milieu familial, tandis que près de 20 % ont été confiés à des tiers significatifs.

Par ailleurs, 920 adolescents de notre région ont reçu des services dans le cadre de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA), en hausse par rapport à l’an dernier (776).

 L’appel à la solidarité dans une société fragmentée

« Nous croyons sincèrement que c’est tous ensemble que nous parviendrons à améliorer les choses. La force du groupe, le travail d’équipe de nos intervenants et leur capacité à collaborer avec les partenaires du milieu renforcent l’efficacité de notre mission collective », a affirmé Patrick Corriveau, directeur de la protection de la jeunesse du CIUSSS de la Capitale-Nationale.

Mais cette vision d’entraide se heurte à une tendance bien présente en 2025 : l’individualisme croissant et la perte de liens communautaires. Dans plusieurs quartiers, les voisins ne se connaissent plus, les familles vivent des réalités isolées, et le réflexe de tendre la main se heurte parfois à la peur de déranger, à l’indifférence, ou simplement au manque de temps.

Alors que les DPJ demandent une implication collective, les tissus sociaux qui permettaient jadis de prévenir les détresses se sont effilochés. L’isolement, accentué par la technologie, le rythme de vie effréné et les défis économiques, rend la détection précoce des situations de vulnérabilité plus difficile que jamais.

 Un cas récent: un exemple de mobilisation

Malgré cela, des élans de solidarité continuent d’exister. Lors de la conférence du 22ᵉ bilan annuel, l’histoire de la fillette de 3 ans, récemment disparue et retrouvée vivante en Ontario, a été abordée comme exemple de force de la mobilisation citoyenne. Recherchée pendant trois jours, elle a été retrouvée près de l’autoroute 417 par un drone de la Police provinciale ontarienne.

Un devoir partagé, un avenir à bâtir

La hausse des signalements n’est pas seulement un chiffre, elle traduit une société qui s’inquiète, mais qui peine à agir en amont. En l’absence de liens sociaux solides, c’est souvent la DPJ qui devient le dernier recours.

Les directeurs de la protection de la jeunesse rappellent que la meilleure protection reste la prévention, et la meilleure prévention naît d’une société bienveillante. Celle où l’on connaît son voisin, où l’on ose parler à un parent dépassé, où l’on prend le temps d’agir avant que la détresse ne devienne crise.

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