Avortement et champignons magiques

  • Publié le 19 juill. 2023 (Mis à jour le 12 avr. 2025)
  • Lecture : 2 minutes
Rédaction Médialo


Il y a une dizaine de jours, une descente de police a lieu au commerce Funguyz à Barrie, en Ontario. Arrestations, perquisitions des produits, et tout le tralalala. La raison? L’entreprise vend des champignons dits « magiques », interdits par le droit criminel canadien.

Jusqu’ici, rien de trop original, quoique quiconque opérant une business vous le dira : c’était peut-être beaucoup d’efforts pour pas grand-chose, cette ouverture de magasin. Bien voilà, justement, où l’affaire devient particulière : une fois les flics partis, dépôt d’accusation complété et produits saisis en main, le commerce… ouvre ses portes de nouveau, ipso facto.

Le modus operandi se répète, cette fois à Montréal, au tout nouveau magasin de la chaîne controversée : quatre arrestations, perquisitions de produits et tout le tralala, au cours d’une descente policière ayant duré pratiquement trois heures.

Alors que l’enquête est toujours en cours, l’un des copropriétaires, Hector Hernandez, barbe l’autorité lors d’une entrevue accordée à La Presse : « On s’attend à ce qu’il y ait une descente de police, c’est arrivé à tous nos commerces. »

Et la suite? « On va rouvrir tout de suite après », de lancer l’impétueux homme d’affaires.

Or, à charge de redite, la vente, production et possession de champignons magiques sont illégales sur l’ensemble du territoire canadien. Bien qu’il soit possible, depuis l’an dernier, d’y recourir à des fins thérapeutiques, l’accès y est ardu.

Malgré l’interdiction, donc, Funguyz compte déjà 11 commerces ontariens, et tentera de s’établir ici et là, au cours des prochaines semaines, dans la Belle Province. L’intention? Manifestement de se rendre à procès – le leur! – afin de contester la constitutionnalité de l’interdiction en question. Appelons ça, en quelque sorte, une certaine forme de désobéissance civile. Inhabituelle, certes, mais non inexistante en droit canadien. À vrai dire, si ça se trouve, l’actuel droit à l’avortement découle lui aussi, à sa façon, directement de cette pratique de tenir tête à la Loi.

Le docteur Henry Morgantaler et autres collègues affirment publiquement, au début des années 80, qu’ils continueront à pratiquer des avortements malgré les dictats du Code criminel. Pourquoi? Parce que la femme devrait pouvoir, compte tenu de certains droits prévus à la Charte canadienne, décider au nom de son propre corps.

Accusé, il poursuivra la lutte jusqu’en Cour suprême, qui lui donnera ultimement raison en ordonnant au législateur de retourner faire ses devoirs.

Est-ce à dire qu’il s’agit de la seule manière de défendre les droits fondamentaux? Non, puisqu’il est également loisible d’attaquer directement a priori, donc sans accusation préalable, tout article d’une loi nous semblant inconstitutionnelle. Cette manière de faire, cela dit, prive souvent le contestataire d’une visibilité autant gratuite que spectaculaire. Parlez-en aux vendeurs de champignons magiques…

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