Crise du logement dans les Laurentides : entrevue avec France-Élaine Duranceau

  • Publié le 24 févr. 2025 (Mis à jour le 13 avr. 2025)
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« Il faut augmenter l’offre de logement », affirme la ministre France-Élaine Duranceau. Parmi les initiatives mises en place, la ministre mentionne le Programme d’habitation abordable Québec, visant à structurer davantage les projets de construction de logements abordables. « Historiquement, il y avait un seul programme qui n’était plus efficace, car il n’y avait pas d’obligation de délai pour sortir ton projet. »

Elle explique que le nouveau programme impose plus de rigueur, tout en conservant les avantages de l’ancien modèle. En parallèle, des partenariats financiers ont été établis avec des partenaires privés, comme le Fonds de solidarité FTQ et Desjardins, entre autres, afin d’impliquer davantage le secteur privé dans la construction de logements. « On multiplie les options, on met de l’argent. Et là, il n’y a jamais eu autant de logements en construction au Québec financés par le gouvernement. Il y en a 24 000 qui vont être livrés d’ici 2028 », affirme la ministre.

Un cadre réglementaire plus souple

Outre les investissements, la ministre met en avant la nécessité de simplifier les réglementations pour accélérer la construction : « L’autre chose qu’on peut faire, c’est simplifier la réglementation pour s’organiser et pour que les choses aillent plus vite et coûtent moins cher. » Le projet de loi 31, entré en vigueur en février 2024, accorde ainsi des pouvoirs spéciaux aux municipalités pour réduire les délais d’approbation des projets. « Il y a beaucoup de villes qui s’en servent, puis ça peut, dans certaines villes, réduire jusqu’à un an les délais pour l’émission des permis », affirme Mme Duranceau.

L’itinérance toujours en hausse

L’itinérance est tout de même un enjeu grandissant dans la région. Questionnée à ce sujet sur les solutions possibles, la ministre soutient 20 % de cette crise est liée aux coûts élevés des loyers. « Moi, ce que je peux faire, c’est travailler sur l’offre de logements puis augmenter les logements. » Elle cite plusieurs projets en chantier notamment VIV’en LOGIS à Sainte-Adèle, Morpho bleu à Lantier, Le St-Auguste à Val-Morin et d’autres à Morin-Heights, Saint-Adolphe-d’Howard et Mont-Laurier. « Ça a été un travail projet par projet », précise-t-elle.

Concernant la situation à Sainte-Agathe, elle précise : « Ce qu’on a fait, c’est de mettre autour de la table tous les acteurs en matière d’itinérance comme Saint-Jérôme l’a fait. On avait la Ville, la SQ, le CIUSSS et on a rencontré des gens qui s’occupent de projets d’itinérance. »

Le défi du logement abordable

La ministre reconnaît que la construction de logements abordables est un équilibre délicat. « Ce n’est pas n’importe qui peut faire un logement abordable. Il y a des grilles qui sont prescrites par la Société d’habitation du Québec où les loyers vont devoir être en bas de 90 % du loyer médian de la région. » Cependant, elle met en garde contre les défis financiers : « Construire, ça coûte cher en ce moment. À un moment donné, il n’y a personne qui construit pour perdre de l’argent. »

France-Élaine Duranceau conclut en rappelant que la crise du logement ne se résoudra pas avec une seule solution, mais par une combinaison de stratégies. « Moi, ce que je veux, c’est aider les gens. Il n’y a pas une solution. C’est un cumul de méthodes, de programmes et de façons de faire pour accélérer les choses. »

Elle ajoute : « Côté logement, les données s’en vont dans le bon sens. Les mises en chantier augmentent, les taux d’intérêt baissent. Puis, j’appelle tout le monde au niveau municipal à être proactif et dynamique pour être en mode solution pour faire débloquer les projets, qu’ils soient financés par le gouvernement ou qu’ils soient des projets privés, parce qu’on a besoin de tous les sites de logements. »

« Construire, ça coûte cher en ce moment. À un moment donné, il n’y a personne qui construit pour perdre de l’argent. »

-France-Élaine Duranceau

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