Le niveau de l’eau baisse enfin et les résidents respirent

Publié le 8 juin 2022 par Ronald Mc Gregor

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Ronald Mc Gregor

Journaliste - Photographe | rmcgregor@medialo.ca

Depuis quelques jours, les eaux du réservoir Kiamika reviennent à la normale, mais l’histoire s’écrivait autrement les dernières semaines. Un citoyen a pris la plume pour alerter Québec, la députée et L’info. Au 3 juin, quelle situation prévaut au réservoir?

Bien que sur cette photo d’archive l’eau du réservoir Kiamika est à un niveau très bas, ce n’était pas la même histoire il y a quelques semaines alors que des riverains surveillaient la crue des eaux au quotidien. (Photo L’info du Nord - Ronald McGregor-Archives)

Robert Lacombe est titulaire d’un B.Sc. en Urbanisme et vit au réservoir Kiamika depuis déjà quelques années. Le 29 mai dernier, le résident de Rivière-Rouge s’inquiétait de la crue des eaux à ce moment à 269,94 mètres et semblait continuer de monter de 3 ou 4 cm. Lui, comme d’autres voisins, craignait pour leur sous-sol.

Dans son courriel adressé en premier lieu à l’Expertise hydrique du Québec, M. Lacombe explique que « […] malgré tous les avertissements que je vous ai envoyés au cours des dernières semaines, rien ne semble pris au sérieux: pourquoi laisser le barrage déborder? À 269,68, l’eau arrive au niveau maximum avant de passer par-dessus (j’ai personnellement vérifié le 21 mai dernier). Le plancher du sous-sol, construit en 2002, est à 30 cm plus haut que le niveau maximum du barrage, soit à 269.98, justement pour éviter les risques d’inondation. Votre mission est justement d’éviter et de prévenir les inondations. […] ».

Il relève quatre problèmes générés par l’action de la crue: l’inondation des résidences, l’érosion des rives des résidences en bordure du réservoir, les billots, souches et autres débris qui flottent au gré de l’eau mettant à risque les embarcations et la disparition complète des plages de sable.

Réponse de Québec

L’info a communiqué la situation au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). La réponse à trois questions est revenue quelques jours plus tard de Caroline Cloutier, relationniste au ministère.

Que fait le ministère pour empêcher que le plan d’eau monte encore plus et qu’il détruise les sous-sols des résidences? « Le niveau d’eau du réservoir Kiamika a atteint un niveau maximal de 269,96 m le 30 mai 2022, soit 70 cm en deçà du niveau maximal d’exploitation du réservoir qui est de 270,66 m. Depuis le 31 mai, le niveau d’eau du réservoir est à la baisse et selon les prévisions météorologiques actuelles, il ne devrait pas remonter à court terme ».

M. Lacombe suggère d’ouvrir les vannes au bas du barrage au lieu de laisser l’eau faire son chemin comme tel. Il a raison ? « La hausse du niveau du réservoir est attribuable à l’eau emmagasinée dans celui-ci pour limiter les inondations en aval. Dans les dernières semaines, il est entré plus d’eau au réservoir qu’il est possible d’en évacuer sans créer de dommages en aval. Le débit peut soit être évacué par les déversoirs ou par les vannes de fond. Toutefois, lorsque le niveau du réservoir Kiamika dépasse la cote des déversoirs (269,75 m), il n’y a aucun moyen de limiter le débit évacué par les déversoirs. Pour limiter le débit total évacué dans la rivière, les vannes de fond doivent être progressivement refermées pour compenser le débit évacué par les déversoirs et ainsi limiter les inondations en aval ».

Enfin, à savoir pourquoi l’eau a atteint un tel niveau, la réponse est serrée. « Le niveau élevé observé au réservoir Kiamika est attribuable aux fortes pluies des dernières semaines qui ont généré des apports (débit entrant) importants. Le réservoir Kiamika sert notamment à limiter les inondations en aval en emmagasinant une partie du volume de la crue ».

Au 3 juin en après-midi, Robert Lacombe est heureux: la crue du réservoir Kiamika semble maintenant passée.

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