Myriophylle: Un portrait plus encourageant pour deux plans d’eau

Publié le 28 février 2022 par Ronald Mc Gregor

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Ronald Mc Gregor

Journaliste - Photographe | rmcgregor@medialo.ca

Sans bruit en décembre, Rivière-Rouge a déposé sur son site le bilan de l’année 2021 concernant la situation du myriophylle à épis dans le secteur Sainte-Véronique. La population du secteur et celle de Nominingue tout près doivent connaitre les grandes lignes. En voici avec des interventions de la biologiste Annie Raymond de la firme A.J. Environnement qui a conduit les travaux de mise à jour.

Les travaux en lien avec le myriophylle à épis ne sont pas encore terminés. On parle de quelques années encore. (Photo L’info du Nord – Archives)

Cette année, Mme Raymond est satisfaite puisque les données montrent que la santé générale des plans d’eau se maintient. Elle félicite les efforts apportés par la Ville. « Ce n’est pas toxique du myriophylle, vous savez? S’il n’y en a pas beaucoup, il faut comprendre que ça fait partie de la biodiversité du système. C’est une plante aquatique comme une autre », explique-t-elle à L’info.

Au 16 septembre 2021, le bilan des données montre que la plante aquatique ne se présente pas homogène dans sa distribution au lac Tibériade. Les travaux sur le terrain ont permis de dénombrer 56 individus. Guillaume Lacroix, étudiant en biologie, a rédigé le bilan, par la suite révisé par Mme Raymond.

« La baie au nord du lac présente une densité en herbiers bien supérieure au reste du lac. Il s’agit de l’endroit le plus colonisé par le myriophylle à épis. On y retrouve trois herbiers d’une densité de 0-10% [sur une superficie de 18 187m²], un herbier de 10-25% [11 162m²] et un herbier de 25-50% [5 454m²]. De plus, un herbier de 0-10% a été repéré à l’extrémité sud du plan d’eau alors que seulement quelques individus ont été repérés sur la rive est du lac. »

Selon le bilan, la faible densité du côté est s’explique par la pente très prononcée qui complique la colonisation de la plante. Sur la rive ouest, on relève un herbier de 0-10%, un herbier de 25-50% et un herbier de 50-75% [74 m²]. « Les zones précédemment bâchées sur les rives nord et sud ont été visitées et ont révélé la présence d’herbiers de 0-10%. Pour ce qui est de la baie nord du lac, l’équipe a noté la présence de tiges dans les interstices entre les bâches et aussi quelques tiges sur les bâches elles-mêmes ».

Et au ruisseau

Au ruisseau Jourdain, exutoire se jetant dans le grand lac Nominingue, le bilan indique que 53 herbiers ont été recensés en 2021, dont 32 de moins de 5 tiges (5 en 2020), 12 de 5 à 10 tiges (9 l’année précédente) et 9 de plus de 10 tiges (4 en 2020). « En outre, poursuit M. Lacroix, un des herbiers de plus de 10 tiges est de grosseur considérable comparativement à ses homologues. Cet herbier avait également été inventorié en 2020 et est situé à environ 500m en aval du lac Tibériade, il s’agit du plus grand herbier de myriophylle à épis du ruisseau Jourdain ».

Alors que la distribution de la plante a légèrement changé, le ruisseau Jourdain a vu une progression entre 2020 et 2021. Le grand herbier au ruisseau Jourdain semble avoir diminué en superficie, dit-on. « De plus, toujours en comparant avec les données de 2020, le myriophylle à épis ne semble pas avoir progressé en distance dans le cours d’eau puisque sa distribution le limite exactement au même endroit qu’en 2020 avec une tige isolée dans un méandre ».

Toujours en 2021, suivant une visite d’A.J. Environnement, une équipe de plongeurs a retiré manuellement des tiges dans les baies ouest et sud du lac et du ruisseau. Après 123,5 heures de labeur, l’équipe croit avoir retiré entre 85% et 90% du myriophylle à épis présent dans les cours d’eau ».

A.J. Environnement croit que la lutte dans le ruisseau et le lac doit se poursuivre au cours des prochaines années. Par ailleurs, lors de la dernière assemblée du conseil municipal de Rivière-Rouge, ce dernier a mandaté la firme d’établir un plan d’action de connaissance des lacs et le dépistage du myriophylle à épis sur le territoire de la Ville. En 2021, la firme a effectué des travaux dans les eaux des lacs Boileau, Tibériade, Lacoste, Lanthier, aux Bois-Francs, Castor, de la Haie et Gaumond. Mme Raymond explique qu’il n’y a aucun myriophylle à épis dans ces plans d’eau. Cette année, même exercice pour d’autres lacs de la Ville dont une fois de plus au Tibériade.

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