Après un drame sur la rivière le 24 septembre
Est-ce que Labelle doit se doter d’une équipe de sauvetage nautique?
Un pompier de Labelle qui requiert l’anonymat s’est tourné vers L’info du Nord pour souligner un événement qui aurait pu se terminer tragiquement le 24 septembre dernier dans la rivière Rouge à la hauteur du pont. Selon lui, les pompiers ne pouvaient agir et secourir un homme accroché à son ponton dans le tourbillon. Il se demande aujourd’hui pourquoi le service n’offre pas la formation.
L’histoire s’amorce avec un homme de La Conception qui s’est rendu à Labelle avec son ponton. Celui-ci se trouve sur la rivière Rouge. « En m’accostant, je ne sais pas ce qui s’est passé, mais son ponton est parti à la dérive. Il s’est jeté à l’eau pour le récupérer, mais il n’a pas été capable de monter dans l’embarcation. Il a tourné dans le remous au pied des chutes pendu après son ponton, dans l’eau froide », déplore le pompier.
Or, les pompiers de Labelle n’ont ni formation ni équipements disponibles pour effectuer un sauvetage nautique. Un appel a donc été lancé à la Sûreté du Québec et à l’équipe de sauvetage nautique de Mont-Tremblant, plus loin que celle de Rivière-Rouge. « On regardait l’homme se noyer. C’est très frustrant, croyez-moi », lance le pompier. Il ajoute que c’est finalement un agent de la Sûreté du Québec (SQ) qui s’est dévêtu et a plongé pour sauver l’homme, ce que confirme la SQ au journal.
L’homme est sain et sauf ainsi que le policier. L’histoire finit bien, mais, pour le pompier qui a interpelé L’info du Nord, il y a beaucoup de questions. « On fait quoi la prochaine fois qu’une personne se trouvera à l’eau? On regarde? On dit aux autres d’aller la sauver? », lance-t-il.
Manque de formation
Ce pompier dit croire que la Municipalité ne veut pas former son service d’incendie en sauvetage nautique. Le journal a donc posé la question au directeur du service incendie et de la sécurité publique de Labelle, Vincent Forget. Dans sa réponse transmise via courriel, celui-ci explique que la plupart des services de sécurité incendie du Québec n’offrent pas tous les services. C’est pourquoi des ententes intermunicipales de couverture existent, rappelle-t-il.
« Ainsi, la Municipalité a conclu des ententes avec le SSI de la Vallée de la Rouge ainsi qu’avec la Ville de Mont-Tremblant en ce qui concerne le sauvetage nautique. À l’inverse, la Municipalité de Labelle, qui possède des pinces de désincarcération et dont les pompiers sont formés pour les utiliser, offre ce service à d’autres municipalités qui ne possèdent pas de tels équipements. D’autres services incendie, qui ont la formation et les équipements requis, offrent le sauvetage en hauteur, le sauvetage en eaux vives ou sur la glace ainsi que la fourniture d’équipement spécialisé (ex: camion échelle, etc.) », écrit-il.
M. Forget soutient également qu’offrir le service de sauvetage nautique à Labelle « occasionnerait une dépense de plus ou moins 40 000$ et comme ce type d’intervention ne se produit qu’environ à tous les deux ou trois ans, ou même davantage, le conseil a estimé qu’une telle dépense n’entrait pas dans le cadre d’une saine gestion des fonds publics. »
Au prochain conseil?
Le directeur des pompiers confirme par ailleurs que les hommes sous sa gouverne n’ont pas les moyens d’intervenir quand un malheureux se trouve à l’eau. « Pour effectuer du sauvetage nautique, tous les pompiers attitrés à ce service doivent recevoir et réussir une formation de 18 à 26 heures. À ce jour, aucun pompier à Labelle n’a reçu cette formation. La Municipalité doit également acquérir les équipements nécessaires afin d’offrir ce service conformément aux normes applicables en cette matière », déclare-t-il.
Il conclut son courriel en rappelant qu’une municipalité qui offre un service sans avoir les équipements conformes ni la formation nécessaire « met en danger la santé et la sécurité de ses employés ainsi que la population et il n’est pas question pour la Municipalité de Labelle d’aller dans cette direction. Si toutefois, le prochain conseil estime que la dépense qu’occasionne la mise aux normes du service pour offrir le sauvetage nautique est justifiée, il n’aura qu’à l’inclure dans son budget. »
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