Route 117: Les politiciens se lancent encore la balle
À la suite de la rencontre à l’Assemblée nationale le 18 février, plusieurs sont retournés dans la Rouge déçus de la rencontre avec le ministre des Transports François Bonnardel. Quant aux élus sur place, ils ont obtenu une certaine assurance de la part du ministre.
Les maires de la Rouge présents, Francine Asselin-Bélisle, Céline Beauregard, Luc Saint-Denis et Denis Charette avaient l’appui des députés libéraux Christine Saint-Pierre et Gaétan Barette qui n’a pas été bien tendre face au gouvernement de la CAQ. Pour lui, le projet des quatre voies inscrit au PQI en 2018 reste la seule solution viable pour la sécurité sur la 117 entre Labelle et Rivière-Rouge. Voici ce qu’il a répondu à un journaliste au point de presse, faisant écho à l’annonce du ministre lors de son passage le 30 janvier à Saint-Sauveur.
« Vous savez, en politique quand on évoque qu’il y a d’autres solutions, ça veut dire la plupart du temps que ce qui a été écrit dans les documents officiels n’est pas la première option. C’est lui, par ses propos non rassurants, non engageant qui fait en sorte que ces gens-là sont ici aujourd’hui. »
Que pense la députée caquiste de Labelle, Chantale Jeannotte, des propos de M. Barrette? Elle indique d’emblée que la décision pour l’option finale n’est pas arrêtée puisqu’il y aura une consultation auprès du conseil des maires de la MRC d’Antoine-Labelle avant tout.
« Il y a des avantages et des désavantages en plus des enjeux dans les options considérées », dit-elle ajoutant que les quatre voies, celles par la ligne de haute tension, demande l’expertise du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) et que cela pourrait prendre trois ans avant le premier coup de pelle. « Nous, on vise la meilleure solution dans les meilleurs délais. »
Nombreuses questions
Pourquoi la CAQ ne va-t-elle pas de l’avant? Gaétan Barrette avait ceci à dire au ministre Bonnardel. « Au moment où l’on se parle, on est encore à la réflexion qui a déjà été faite. Je voudrais bien que le ministre vienne dire à tous ceux qui ont réfléchi et travailler sur ce projet, incluant les gens qui nous entourent, qu’ils ont mal fait leur travail. » Il a enchainé en accusant la CAQ de faire de mauvais choix budgétaire.
« Le coût n’est même pas une considération, mentionne Chantal Jeannotte. C’est l’argent des contribuables, on ne prendra pas une décision à la légère. »
La députée ne s’avance pas sur les autres options, sauf une. « Une autre option, c’est la séparation des voies avec l’ajout de voies de dépassement avec une large bande au centre. Ça, on n’a pas besoin du BAPE. On est conscient que si l’on ne fait pas le job, on aura dépensé des millions et il pourrait y avoir encore des morts. Ce n’est pas ce que l’on veut ».
Le comité ad hoc qui s’est déplacé de la Rouge à Québec était composé de parents de victimes, commerçants, membres de syndicat et élus, notamment Marc Coiteux, Cindy et Luc Léveillé, Gaétan Gargantini, Johan Sarrasin, Steve Bouchard, Manon Guénette, Élizabeth et Vicki Émard.
Des citoyens inquiets de la décision à venir
Il n’y a pas que les députés qui ont pris parole à l’Assemblée nationale lors du passage d’un groupe de citoyens, gens d’affaires, syndicalistes et élus des Hautes-Laurentides le 18 février. Pour ces derniers, le déplacement de cinq heures de route valait la peine pour que le ministre des Transports, François Bonnardel, sache que l’élargissement de la 117 à quatre voies entre Labelle et Rivière-Rouge est un souhait régional.
Marc Coiteux, qui a perdu la tante de sa conjointe le 2 janvier 2018 près du pont Ouellet à Labelle, a interpellé le ministre au point de presse pour que les quatre voies se réalisent au plus vite. « Pour éviter que la fréquence de décès de trois par année sur cette portion de la 117 continue de se répéter, car ça devient insupportable, et j’ajouterais pour que l’on ne soit pas ici dans 10 ans pour en parler à nouveau. »
Pour lui, la CAQ tient la population dans la noirceur, ce qu’a réfuté la députée de Labelle Chantale Jeannotte à L’Info, alléguant que son gouvernement travaille sans relâche pour les régions, derrière le radar, même si ce n’est pas apparent.
À L’Info, au lendemain de cette rencontre à Québec, M. Coiteux a mentionné que l’an dernier, la CAQ a déposé un PQI (Programme québécois d’infrastructures) 2019-2020 « qui reprend exactement les mêmes termes que le PQI de 2018, c’est-à-dire l’élargissement à quatre voies de la 117 entre Labelle et Rivière-Rouge. Ce n’est pas des options, c’est: voici ce qui est à l’étude, ce qui est en train d’être financé, qu’il y a une réserve dans le budget », dit-il.
Réactions mitigées
Le maire de Rivière-Rouge, Denis Charette, a aussi pris la parole au point de presse. Présent en tant que maire, mais aussi comme figure pour les élus de la Rouge, il a réitéré le vœu de ces derniers et de la population de voir les quatre voies se réaliser. « Notre objectif ici c’est d’assurer le ministre et M. Legault que nous allons être sur leurs épaules, nous allons assurer une vigilance », a-t-il affirmé.
À L’Info, M. Charette a souligné avoir été entendu par le ministre des Transports. « En ce qui me concerne, je suis satisfait de la rencontre. L’écoute était là, autant des Libéraux que de la CAQ. On nous a assuré que nous serions parties de la décision finale. »
Les propos du maire Charette n’ont pas rassuré l’homme d’affaires Johan Sarrazin qui a perdu deux membres de sa famille le 2 janvier 2020 lors d’un accident sur la 117 à Labelle. « Je n’ai pas la même vision que le maire. Mon impression est que croire en leur bonne foi, c’est jouer le jeu de la manipulation politique […] Ç’a été une mascarade », déplore-t-il.
Sylvain Pagé croit aussi aux quatre voies
L’ancien député péquiste dans Labelle, Sylvain Pagé est aussi un membre fondateur du Comité SOS 117. L’homme a été de tous les dossiers de la 117, toujours au-delà de la partisanerie, affirme que les quatre voies demeurent la solution la plus viable.
Il souhaite que l’actuel gouvernement prenne en considération qu’une route à quatre voies sera là « pour une centaine d’années » et que la sécurité est au rendez-vous.
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