Des inondations cauchemardesques dans la Rouge et les Laurentides
À la suite du passage du vestige de l’ouragan Debby dans la Vallée de la Rouge le 9 août, les inondations records sur les voies publiques des municipalités, ainsi que des dommages aux propriétés ont causé de sérieux maux de tête à la population. Les services municipaux de sécurité comme les services incendies et les travaux publics et bénévoles n’ont pas chômé.
L’info a reçu le premier appel d’une inondation à la Régie du Service de sécurité incendie de la Vallée de la Rouge (RSSIVR) à 13 h 03 à une résidence au lac Chaud, à La Macaza. Dès ce moment, tout s’est enchaîné. Le directeur de la régie, Sylvain Charette, raconte la suite.
« À partir de là, nous n’avons pas quitté La Macaza avant les petites heures. Les pompiers ont fait des vérifications, bien que des adresses étaient inaccessibles. »
De l’assistance a été réquisitionnée à L’Ascension afin de prêter main-forte à l’équipe du RSSIVR.
« Au lac Chaud, des maisons étaient enclavées et L’Ascension est venue en aide afin de vérifier ces résidences puisqu’ils passaient par le chemin du lac Lynch. Malheureusement pour eux, le chemin a cédé. Ils se sont retrouvés enclavés et ont été hébergés de vendredi à dimanche matin chez un résident », raconte le directeur.
Les équipes du RSSIVR, qui se relayaient jour et nuit, ont poursuivi leurs tâches en visitant des résidences et en apportant des médicaments autour du lac Chaud, sans oublier tous types de vérifications. Les équipes ont même procédé à l’évacuation d’une trentaine de personnes. « Ça, c’est pour La Macaza », remarque Sylvain Charette.
« Et ça n’a jamais arrêté. Des sauvetages de gens tombés dans l’eau avec leur voiture, un sauvetage en forêt effectué jusqu’à 2 h du matin dimanche… une chose par-dessus l’autre! »
-Sylvain Charette
Le réservoir Kiamika, où le niveau d’eau a été baissé à la suite de la réfection de la digue Morier, a maintenu un niveau sécuritaire, a confié la directrice du parc régionale Kiamika, Marie-Claude Provost.
Pendant ce temps à Rivière-Rouge
D’autres équipes effectuaient essentiellement les mêmes tâches dans le secteur de Rivière-Rouge, du rang 5 à la limite de Labelle. Par exemple, effectuer des déplacements pour rejoindre des gens mal pris dans la forêt sur le VHR. « Parfois c’était impossible de se rendre », souffle Sylvain Charette.
Le pont Côme-Cartier sur la rue du même nom est toute une histoire aussi. L’eau de la rue L’Annonciation s’est écoulée vers le pont à vive allure. Mais il y a plus…
« Il y a un ponceau à côté qui déversait de grosses matières et ça s’est retrouvé par-dessus le pont, sur la route […] L’eau repoussait l’asphalte du tablier qui a créé un amoncellement d’asphalte. On ne voyait plus le pont, on ne savait pas vraiment si le tablier était encore là […] Nos pompiers se tenaient après les camions pour débarquer, car, s’ils lâchaient, ils seraient peut-être partis avec le courant. »
Lundi matin, le 12 août, toutes les voies à Rivière-Rouge étaient de nouveau carrossables, sauf à des endroits précis sur le chemin Francisco et le chemin de la Rivière Nord. Quelques résidences ne sont toujours pas accessibles. Sylvain Charette indique que la RSSSIVR n’a pas été réquisitionnée pour Lac-Saguay.
État d’urgence prolongé
Le 9 août, alors que la pluie s’abattait sans relâche sur Rivière-Rouge, le maire Denis Lacasse déclarait l’état d’urgence en raison des conditions météorologiques extrêmes. Le 12 août, en assemblée de conseil extraordinaire, l’état d’urgence est renouvelé. Ce renouvellement a été adopté (le maire s’abstenant de voter) à l’unanimité. « De renouveler l’état d’urgence déclaré le 9 août 2024, à 20 h 10, sur tout le territoire de la Ville de Rivière-Rouge, pour une période additionnelle de dix jours notamment puisque plusieurs secteurs sont toujours enclavés, que des résidences ont dû être évacuées, que plusieurs propriétés sont toujours à risque de subir d’importants dommages, que le risque d’évacuation est encore présent, que d’autres dépenses importantes doivent être engagées pour sécuriser les lieux et rétablir des voies d’accès et que des travaux majeurs sont à réaliser sur l’ensemble du territoire. »
Labelle, La Minerve et Nominingue
La Minerve a connu aussi des dégâts, mais la Municipalité annonçait le 11 août que « la circulation sur tous les chemins est rétablie. »
La mairesse de Labelle, Vicki Émard, a fait suivre ces mots lundi matin quant à la situation sur le territoire;
« L’équipe des travaux publics de Labelle a travaillé d’arrache-pied pour sauver nos chemins et tant la population que le conseil municipal leur sont reconnaissants. Nos pompiers ont aussi mis la main à la pâte pour éviter le pire. Ce fut un beau travail d’entraide.»
Nominingue a transmis une mise à jour le dimanche au soir à 19 h 30. Là aussi, les travaux vont bon train. Les chemins Chapeleau, Chardonnerets et Grives étaient annoncés comme ouverts.
Secteur Mont-Tremblant
La direction de la Ville de Mont-Tremblant a suivi cette communication lundi matin le 11 août.
« Les équipes du Service des infrastructures continuent de patrouiller l’ensemble du territoire et surveillent activement l’état du réseau routier. Plusieurs chemins présentent des dommages mineurs. Les travaux de réparation sont en cours et s’échelonneront sur plusieurs semaines.
Les interventions du SSIMT à Mont-Tremblant et dans l’ensemble des municipalités desservies se définissent avec la surveillance accrue des rivières et des zones inondables depuis le 8 août et l’assistance pour l’évacuation du camping de la Diable et de la Montagne d’argent. Aucun sauvetage.
Le 11 août au matin, le débit de la rivière du Diable est à 142,40 mcs (mètres cubes seconde), hier il était à 177,40 mcs (le seuil pour les inondations est 95 mcs). La rivière est donc en baisse depuis hier. »
Il reste de l’eau sur la chaussée de deux rues seulement : quatre résidences sont encore isolées sur le chemin de la Plage Vanier et trois résidences sur la rue Labonté. Sur la rue Émond, il n’y a plus d’eau sur la route.
Plus bas
À Sainte-Agathe-des-Monts, les secteurs à risque d’inondations sont régulièrement patrouillés, et aucune situation alarmante n’a été signalée.
À Val-David, bien que la rivière ait atteint un niveau élevé, aucun dommage n’a été recensé.
« Nous à Val-David, on est chanceux, on n’a à peu près rien à signaler », affirme François St-Amour, directeur de Val-David. Saint-Donat a toutefois annoncé sur ses réseaux avoir reçu plus de 130 mm de pluie en moins de 24 heures. Un vidéo circule sur les réseaux sociaux où l’on peut voir un bout de terre qui s’est détaché de la rive et qui flotte sur la rivière Pimbina vers le lac Pimbina.
Au moment d’écrire ces lignes le chemin Provost Nord reste fermé à la circulation, tandis que les autres routes du territoire sont praticables. Au barrage Pimbina, les bateaux et quais ont été retirés, et les niveaux d’eau des lacs Pimbina et Provost commencent à baisser. Les plaisanciers sont priés de ne pas utiliser leurs embarcations pour les prochains jours.
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