Défi 28 jours sans alcool
La dépendance à l’alcool : causes, signes et ressources
Joanie Chouinard, coordonnatrice adjointe des services en dépendance du centre de thérapie Le Parcours à la Maison Lyse-Beauchamp, a récemment partagé à L’info son expertise sur la dépendance à l'alcool, les causes, les signes précurseurs et les ressources disponibles pour les personnes touchées.
Selon Joanie Chouinard, il n’existe pas de cause unique à la dépendance à l’alcool. Chaque individu peut être affecté différemment et pour diverses raisons. Toutefois, certains facteurs sont fréquemment observés. La difficulté à gérer les émotions, qu’elles soient positives ou négatives, constitue une cause courante. En effet, il arrive souvent qu’un individu prenne un verre pour célébrer une réussite ou pour se réconforter après une mauvaise nouvelle. Par ailleurs, l’omniprésence et la normalisation de l’alcool dans notre société jouent un rôle clé. « De façon générale, l’alcool dans notre société est très normalisé et facile d’accès. C’est quelque chose qu’on voit partout, dans les téléréalités, dans les émissions pour adolescents, dans les annonces, même sur les 18 roues », partage Mme Chouinard.
Pour ceux qui souhaitent réduire leur consommation d’alcool, que ce soit dans le cadre du Défi 28 jours ou non, Joanie Chouinard recommande de privilégier des activités qui apportent du bien-être, en particulier lors de moments émotionnels. « Faire quelque chose qui nous fait du bien. Essayer les alternatives qui s’offrent sans alcool, ou tout simplement aller vers quelque chose qui nous fait plaisir comme marcher, voir des amis », conseille-t-elle simplement.
Avec le mois sans alcool qui débute, Mme Chouinard souhaite également rappeler que la consommation, même occasionnelle, comporte des risques. « Il y a quand même des risques, il faut le savoir et rester à l’affût. Même si c’est récréatif, ça peut perturber le sommeil, augmenter l’anxiété. »
Le courage de demander de l’aide
« Demander de l’aide est vraiment un acte de courage », estime Joanie Chouinard. Elle rappelle que plusieurs options de traitement s’offrent à ceux qui souffrent de dépendance à l’alcool et recommande de se renseigner sur les services disponibles, comme ceux offerts par le centre Le Parcours de la Maison Lyse-Beauchamp. « Une intervenante évaluera si la personne est à risque de sevrage et la référera au besoin à un professionnel de la santé. »
Le centre propose une thérapie de trois mois, accompagnée d’ateliers de groupe et de rencontres individuelles. L’approche combine les 12 étapes des Alcooliques Anonymes et la thérapie cognitivo-comportementale afin d’identifier les déclencheurs de la dépendance. Joanie Chouinard précise également que des groupes de soutien peuvent constituer une excellente première étape pour ceux qui ne sont pas prêts à suivre une thérapie interne : « Il arrive souvent que des personnes ne soient pas prêtes à aller en thérapie, alors on les encourage à participer à des groupes de soutien comme les AA, qui peuvent vraiment être aidants. »
Mme Chouinard souligne que la recherche d’une thérapie adaptée est essentielle : « Souvent, on prend plus de temps à magasiner une voiture qu’à magasiner une thérapie, pourtant une thérapie c’est pour prendre soin de sa vie, de sa santé. »
Comment soutenir un proche ?
Aborder un proche pour évoquer sa consommation d’alcool peut être délicat. Joanie Chouinard conseille d’éviter de poser des questions directes sur la quantité d’alcool consommée, ce qui pourrait mettre la personne sur la défensive. « Souvent, les personnes vivant avec une dépendance vivent avec une douleur dont ils ont besoin de parler », explique-t-elle. Plutôt que de juger, elle suggère d’offrir son soutien afin que la personne se sente soutenue : « On conseille d’offrir son écoute, de prendre soin de la personne, de lui demander comment elle va. »
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