La saison de motoneige tarde à démarrer dans les Hautes-Laurentides
Denise Grenier, présidente de l’Association des clubs de motoneigistes des Hautes-Laurentides, déplore l’arrivée tardive de la saison de motoneige, une activité qui rapporte de sérieux profits dans l’économie régionale.
Le rendez-vous téléphonique de L’info avec la présidente remonte juste avant Noël. Tous espéraient une belle neige pour ouvrir les sentiers de motoneige. Elle n’est jamais arrivée cette bordée. Au 4 janvier, il fallait se rendre à l’évidence : la saison a déjà du retard.
« Présentement, à part dans le secteur du Club Moto-Neige Piteman de Sainte-Anne-du-Lac, où il y a quelques sentiers ouverts, en général, les opérations de surfaçage de nos clubs n’ont pas encore commencé, déplore-t-elle. Il n’y a pas assez de neige au sol. »
L’impact sur les clubs doit se faire sentir depuis une bonne semaine. La présidente souligne que c’est peut-être encore plus les motoneigistes qui souffrent de cette neige qui n’arrive pas.
« Normalement, la saison s’amorce entre le 15 et le 20 décembre, dépendant des clubs. Là, nous avons trois semaines de retard. »
– Denise Grenier, présidente de l’Association des clubs de motoneigistes des Hautes-Laurentides
« C’est désolant quand tu as acheté un droit d’accès aux sentiers. Il ne faut pas oublier ceux qui ont acheté une ou des motoneiges ainsi que l’équipement qui vient avec. Puis, il y a les pourvoyeurs qui doivent vivre avec les impacts de l’absence d’achalandage », ajoute Mme Grenier.
L’économie régionale écope
Une bonne bordée de neige adéquate, un bon 60 cm, serait bienvenue, car le retard a un impact sérieux sur l’économie locale.
« Les pourvoiries, les hôteliers, les restaurants, les services connexes comme les stations d’essence ou pour les pièces, sans oublier tous les emplois en lien avec l’activité de motoneige, oui, ce retard a des impacts néfastes sur l’économie », regrette la présidente.
Plusieurs pourvoiries de la MRC Antoine-Labelle (MRCAL) accueillent des touristes de l’international, notamment les Français, qui versent une somme importante pour quelques semaines dans les Laurentides afin de vivre leur rêve de grands espaces à parcourir en motoneige.
À la pourvoirie Mekoos, le propriétaire, Sébastien Dumoulin, se fait un plaisir de vendre sa région, via des forfaits, dans des salons européens de plein air.
« Ici, nous n’avons pas encore engagé d’employés, car c’est mort. Alors que j’accueillais plus de 300 Européens l’hiver, ce chiffre a baissé à près de 150-200 pendant le COVID; là, c’est mort », déplore le propriétaire. Il s’avoue quand même prêt à recevoir la clientèle d’un jour à l’autre, d’ici ou ailleurs, mais encore faut-il que les sentiers soient surfacés.
Nicolas Morin est le propriétaire de la pourvoirie Cécaurel dans le secteur Sainte-Véronique de Rivière-Rouge. Lui aussi ressent l’impact de l’absence de neige, mais sa clientèle européenne, qu’il estimait à près de 500, est essentiellement de touristes qui louent un des chalets pour le mois et partent parcourir les sentiers avoisinants. C’est la clientèle québécoise qui est maintenant son gagne-pain en lien avec l’activité motoneige, la COVID ayant comme freiné l’arrivée des Européens.
« Mais la saison démarre bien lentement, car je dépends beaucoup sur l’épaisseur de la glace sur le réservoir, car elle permet de circuler sans danger pour rejoindre les sentiers », a-t-il confié à L’info.
Les dépenses directes de l’activité de la motoneige dans la MRCAL seraient de 80 M$ chaque année selon Denise Grenier.
La saga de la digue Morier
La digue Morier au barrage Kiamika a aussi son mot à dire dans l’activité de motoneige 2024. Dans le secteur de Chute-Saint-Philippe, où Denise Grenier réside et siège au conseil municipal, l’évacuation préventive, à la suite de l’instabilité de la digue Morier au réservoir Kiamika il y a quelques semaines, a causé des maux de tête au club de motoneige local, le Club de Motoneige L’Aiglon.
« Nous avons regardé les cartes du ministère lors de l’évacuation et l’on se demandait déjà comment nous allions faire pour cette saison. À la tombée de l’évacuation préventive, on s’est aperçu, avec la fermeture de trois chemins dans le secteur, dont celui du chemin forestier le long du réservoir, que nous n’avions plus d’accès pour joindre le parc linéaire, Ferme-Neuve, Mont-Saint-Michel et Rivière-Rouge. Malgré les 340 km entretenus par le club et qui relient Lanaudière, La Mauricie, l’Outaouais, sans oublier le relais pour l’Ontario, le lien était complètement coupé. Nous avons donc relié un sentier qui rejoint tout ça, donc rejoindre le parc linéaire », explique Mme Grenier.
La présidente de l’Association des clubs de motoneigistes des Hautes-Laurentides demande d’attendre l’ouverture des pistes par les clubs avant de les utiliser. Des accidents sont possibles, et les bris mécaniques aussi.
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