Un portrait de la région qui jette un froid dans le dos
Depuis quelques semaines, Guy Duval, travailleur de rue sous la supervision de l’organisme L’Arc-en-Soi, refait le tour de sa clientèle, dans le but de s’assurer que tout va bien alors que l’on traverse la période hivernale la plus difficile. Il partage une partie de son travail des derniers jours et de ce qui se pointe pour lui.
Il sort quelques notes pour illustrer la situation pour le moins attristante. « Tu vois, pour Rivière-Rouge, j’avais une personne à risque. Je l’ai rencontré plusieurs fois cette semaine et je peux dire qu’elle est stabilisée pour une ou deux semaines. En fait, elle est maintenant colocataire avec une personne dans un lieu sécuritaire. En ce qui concerne Rivière-Rouge, à l’instant où je te parle, je suis rassuré. »
« La situation d’itinérance-errance en est une qui peut changer à la vitesse de l’éclair. C’est OK le matin et soudainement problématique en début d’après-midi. » – Guy Duval, travailleur de rue
Un autre secteur où récemment les services de Guy Duval ont été requis est à La Macaza. Un homme a dû être placé. Guy Duval: « Il gelait carrément. Mais aujourd’hui il se trouve dans un refuge pour un bon mois. Le voilà en sécurité, logé et nourri, et nous ne sommes plus inquiets. Le CISSS des Laurentides s’est impliqué dans ce dossier. Je dois dire que je m’implique aussi à savoir si cet homme pourrait obtenir un HLM [habitation à loyer modique] au lieu de retourner dans sa maison où il n’y a pas d’électricité ni de chauffage. »
Guy Duval souligne d’ailleurs l’apport des Municipalités de Rivière-Rouge, La Macaza et Nominingue dans les dossiers sur ces territoires.
Du boulot à Nominingue
Nominingue a quelques cas qui sont urgents plus qu’ailleurs dans la Haute-Rouge. Il y a un cas qui retient l’attention de M. Duval, qu’il considère comme « extrême » et le cas classique de l’itinérance comme on le voit dans les grands centres.
« J’ai trois personnes à risque élevé d’avoir froid cette fin de semaine à Nominingue, dont un homme arrivé récemment dans la région, un itinérant. J’ai essayé trois fois d’établir un contact, mais pour l’instant c’est impossible de lui parler. Il est sur la défensive, dans l’évitement. Je lui ai exprimé mon inquiétude. J’en ai aussi parlé aux policiers de la Sûreté du Québec. Ils connaissent la situation et vont assurer une vigilance. » L’homme en question se déplace à pied et sur un vélo pas du tout monté pour l’hiver, ajoute M. Duval. Il traine des sacs d’objets personnels, un sac de couchage et une tente qu’il monte le soir venu.
Guy Duval voit aussi un autre homme qui vit dans une vieille roulotte dans les bois où il n’y a qu’un petit poêle à propane pour chauffer. L’homme a été pris en charge par M. Duval il y a quelques jours quand l’on a signalé que l’homme en question marchait sur un chemin, frigorifié. « Je l’ai apporté chez un ami. Ça n’a pas de sens où il vit: il dit sortir de là au plus vite, mais il n’y tient pas trop. Je vais retourner le visiter aujourd’hui [14 janvier], voir comment il est équipé. Je vais avoir un sac de couchage avec moi et d’autres choses pour sa sécurité. »
Guy Duval parle aussi d’une femme qui vit dans une maison mal isolée, qui chauffe au bois, mais qui ne tient pas à bouger de ce coin. Une évaluation a été faite et l’on affirme qu’elle est une « survivaliste ».
Enfin, un autre cas préoccupant, celui d’un homme qui squatte dans le chalet du parc du Renouveau Rosaire-Sénécal où il se réchauffe avec le poêle à bois sur place. Guy Duval confie qu’il va chausser ses skis pour aller le rencontrer et voir s’il a besoin de quelque chose. Il devra aussi le convaincre de quitter le chalet qui appartient à la municipalité « Est-ce qu’il est bien habillé? Qu’il mange? Est-ce que Nominingue sait qu’il est là? Va-t-elle tolérer sa présence? », se demande M. Duval.
Quand on lui demande de confirmer la présence d’autres personnes en difficulté dans d’autres municipalités, Guy Duval répond que rien ne lui est venu à l’oreille. Pour l’instant.
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