Élections municipales
5 questions aux aspirants maires de Rivière-Rouge
Les campagnes électorales sont l’occasion de débattre de l’avenir d’une municipalité, et pour contribuer au débat, L’info du Nord a posé cinq questions aux candidats à la mairie de Rivière-Rouge, Denis Charette (DC) et Denis Lacasse (DL). Voici leurs réponses.
1-Le développement immobilier dans la municipalité amène des entrées de taxes, mais il faut souvent également donner des services aux nouveaux résidents. À long terme, comment ferez-vous pour équilibrer les finances publiques et éviter l’endettement de la municipalité?
DC: Dans un premier temps, il faut augmenter le nombre de construction sur les réseaux d’aqueduc et d’égouts existant afin de diminuer les coûts par logement. Plus il y aura d’utilisateurs et plus cela assurera des coûts d’exploitation bas. La densification de logements sur le réseau est primordiale. Ensuite, pour les développements domiciliaires sur l’ensemble du territoire où les réseaux sont non disponibles, il revient aux promoteurs de faire la construction des rues, des aménagements et accès aux véhicules municipaux, le tout aux normes de construction. Par la suite, la Ville peut se porter acquéreur si un nombre suffisant de propriétés est érigée. Par ces moyens, nous limitons les coûts à l’ensemble de la population tout en maintenant des services de qualité.
DL: Quand on augmente notre population active, on augmente notre parc immobilier, et donc les taxes foncières reçues, bien sûr. La répartition des dépenses de services et d’opérations est répartie sur l’ensemble de la population. Ce qui est important, c’est d’avoir des finances qui suivent ce paradigme-là. On doit absolument éviter de surtaxer les contribuables inutilement, surtout quand la ville a des surplus de 725 000$ pour 2021 (Bilans prévisionnels de 2021 de la Ville de Rivière-Rouge) et des services qui diminuent sans cesse. Il faut réinvestir cet argent dans une redistribution de services à la population ou diminuer les taxes foncières, ce qui incitera d’autres citoyens à venir s’installer ici.
2-L’accès aux plans d’eau est un enjeu dans la région pour plusieurs résidants qui ne demeurent pas au bord de lacs et de rivières. Que ferez-vous pour rendre ceux-ci plus accessibles à l’ensemble des citoyens?
DC: Peu de plans d’eau sur le territoire de la Ville ont des accès publics, car pour plusieurs, ce sont tous des terrains privés qui les entourent. Par contre, pour les autres lacs, nous voulons travailler avec les associations de lacs pour que l’accès se fasse en respect des propriétaires riverains mais aussi de la protection de nos plans d’eau. Comme plusieurs de nos plans d’eau sont fragile et exposé aux plantes envahissantes, on se doit d’être très vigilant tout en permettant aux citoyens de Rivière-Rouge de jouir de ces bijoux locaux. Qui de mieux pour être des ambassadeurs et des protecteurs de nos plans d’eau que nos associations de lacs.
DL: L’accès aux plans d’eau est un enjeu de taille. D’une part, les plans d’eau sont publics et appartiennent à tout le monde. Mais il est aussi vrai que certains visiteurs ne font pas attention et cela occasionne des problèmes: vitesse excessive des embarcations, non-respect des règlements, érosion des berges, myriophylle à épis, etc. Du coup, les gens ont peur que leur point d’eau ne soit complètement détruit. C’est pour cela qu’il faut s’asseoir ensemble pour trouver comment rendre les plans d’eau accessibles à tous sans accélérer leur destruction. Par exemple, je suis convaincu qu’un quai de débarquement temporaire au lac Tibériade serait plus raisonnable qu’une marina de 20 emplacements. Qui y aura accès? Comment choisira-t-on ces 20 personnes d’année en année? Pour moi, ça n’est pas une façon de rendre le lac plus accessible. Un registre des lacs indiquant les emplacements de débarquement serait aussi une bonne idée.
3-Y a-t-il des sites naturels précis, outre ceux déjà protégés par la municipalité, que vous comptez préserver du développement résidentiel et commercial?
DC: Plusieurs sites naturels sont de grand intérêt dans la région. Plus particulièrement la rivière Rouge, qui travers une grande partie de la Ville. Mais la rivière n’est accessible qu’à quelques endroits. Il serait très intéressant de la rendre plus accessible pour l’ensemble de la population, tout en créant un lieu d’activité avec des sentiers pour piétons, vélo ou poussettes. Un parc linéaire aménagé protégerait ses berges et son environnement, mais donnerait accès à un de nos joyaux à la population, le tout en plein cœur de la ville. L’autre volet de protection de notre territoire est de concevoir du développement domiciliaire à l’extérieur du centre-ville qui respecte le milieu et qui minimise l’impact et l’empreinte écologique. Des plus grands terrains pour la construction d’habitations et moins de déboisement, en gardant le tout le plus naturel possible, seraient du développement innovant et intelligent.
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DL: Les sites naturels sont la raison principale pourquoi les touristes visitent la région et l’écotourisme a vraiment la cote depuis les 10 dernières années. Il est donc primordial de protéger nos sites naturels, nos lacs et rivières. Il reste primordial de trouver l’équilibre entre le développement urbain et la préservation de notre environnement. C’est pour cette raison qu’il faut travailler avec les groupes environnementaux locaux et les promoteurs. Par exemple, la montagne du camping de Ste-Véronique, louée à des promoteurs pour 50 ans (La Pause Café) pourrait être assujettie à des zones protégées afin de garder une partie de son potentiel. La protection des zones acéricoforestières est aussi très importante considérant le basin potentiel de 3 millions d’entailles sur notre territoire. On ne parle pas ici d’une petite érablière, mais de tout un parc industriel acéricole. Imaginez tout ce potentiel pour notre ville!
4-Que ferez-vous pour conserver et même améliorer le dynamisme des noyaux villageois?
DC: Il faut intervenir sur deux axes selon nous. Soutenir et travailler avec la SDC et les organismes du milieu, tels la Maison de l’entrepreneur, pour créer du développement sur le territoire. Les forces de chacun nous permet d’être plus fort et d’avoir plus d’expertise pour le dynamisme de la Ville. Faire la promotion de l’achat local comme nous avons fait en temps de pandémie fut un grand succès. Poursuivre avec la SDC le projet pilote qui consiste à faire rayonner nos commerces qui ne sont pas dans le noyau commercial de la SDC incluant le secteur Marchand et Sainte-Véronique. L’autre axe est de poursuivre l’offre d’événements de qualité et d’envergure qui fait rayonner Rivière-Rouge dans la MRC et à l’extérieur. On peut penser à des événements comme la Fête National (6500 pers), Grégory Charles (2500), Rivière-Rouge en Blanc (3000) et le spectacle de motoneige sur la rue Principale (1800), etc.
DL: Rivière-Rouge est constitué de trois noyaux bien distincts: un résidentiel, un commercial, et un touristique. On doit donc trouver une façon de bien équilibrer les budgets pour pouvoir valoriser et tirer profit de ces trois éléments-clés qui forment notre ville. Par exemple, le Parc régional Kiamika, situé dans le noyau touristique, « a enregistré depuis 2017 une hausse de ses revenus de plus de 1500%. » (L’info du Nord) Je me réjouis grandement de ce succès! Par contre, à la lumière de ces informations, il me semble juste qu’une partie des subventions octroyées au Parc puisse passer au secteur commercial de la ville pour supporter les commerçants gravement affectés par la pandémie. Le Parc pourra ainsi devenir plus autonome et notre centre-ville sera aussi valorisé. Je crois aussi qu’il est nécessaire d’avoir un organisme qui s’occupe essentiellement du développement commercial et un autre pour les activités culturelles de la ville.
5-Quelles avenues entendez-vous prioriser pour désamorcer la crise du logement qui s’est emparée de la municipalité?
DC: La pénurie de logement est bien réelle à Rivière-Rouge. La mise en place d’incitatifs financiers permettra la construction de plus de 70 nouveaux logements et attirera de nouveaux arrivants tout en répondant aux besoins de la population actuelle. Il faut créer un intérêt pour les investisseurs à construire à Rivière-Rouge. Les statistiques démontrent que chaque famille dépense près de 15 000$ pour l’alimentation, les vêtements, etc. C’est un apport important pour les commerces et la Ville. Il faut aussi s’attarder au logement social et abordable. La Ville supporte les projets comme Villa Cartier et Arc-en-Toit en subventionnant l’accès à certains logements. Actuellement, plusieurs subventions sont disponibles au provincial et fédéral pour la création de logements abordables, nous voulons soutenir les organismes qui souhaitent s’investir et les appuyer pour la mise en place d’un tel projet.
DL: La première chose qu’il faut comprendre ici, c’est que la crise du logement ne touche pas uniquement Rivière-Rouge, mais le Québec au grand complet. À Rivière-Rouge, la population est passée de 4645 habitants en 2011 (Statistiques Canada) à 4467 en 2021 (Journal de Montréal). Je pense donc que la crise a été accentuée par la pandémie: beaucoup ont profité de la hausse du prix des maisons pour vendre la propriété qu’ils louaient à des familles. Celles-ci se sont ensuite retrouvées sans logement. De plus, de nombreuses propriétés vendues sont devenues des habitations de location à court terme du genre Airbnb. C’est certain qu’il faudra séduire les investisseurs potentiels et construire des logements abordables pour notre population. Mais avant cela, il faudra aussi régler la problématique de l’aqueduc au centre-ville pour pouvoir approvisionner ces nouvelles habitations avec un débit d’eau régulier et une eau propre et potable en tout temps.
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