Grâce à un projet d’insertion
Trois citoyens changent leur vie à la gare de Rivière-Rouge
Un programme de réinsertion, qui s’adresse à une clientèle sensible de citoyens de Rivière-Rouge, a permis à trois personnes de redonner un air de jeunesse à la vieille gare (118 ans). Mais plus encore que la peinture fraîche, c’est le retour à une certaine « normalité » pour eux.
Ce projet n’aurait pas vu le jour sans la collaboration étroite de la Ville de Rivière-Rouge, l’Arc-en-Soi et la Société de développement commercial (SDC) de Rivière-Rouge. Pour les deux organismes, Guy Duval, travailleur de rue, et Luc Poirier, directeur de la SDC, ont pris place sur un banc du parc de la gare pour répondre aux questions de L’info.
« Ce sont des citoyens qui sont inactifs depuis un certain temps qui voulaient participer à cette tâche citoyenne qui est d’embellir le parc de la gare » résume Luc Poirier. « Ils sont fiers de leur coin, c’est leur lieu. »
En effet, Sonia, Linda et Michel viennent régulièrement dans ce lieu puisque les mercredis, ils rencontrent leurs semblables, mangent et rencontrent le travailleur de rue. « Ces trois personnes-là arrivent tôt au travail […] depuis la première journée. Michel arrive avant moi et part après moi, toujours bien content », ajoute M. Poirier.
Guy Duval renchérit en confiant que Michel se déplace même la fin de semaine pour compléter la peinture qui sera terminée le 31 juillet.
Difficiles à apprivoiser
« Avec le programme de distribution de nourriture les mercredis à la gare les gens ont développé un sentiment d’appartenance à la gare » indique M. Duval. « Ce n’est plus le lieu de beuverie, de délinquance et de méfaits que la population en général perçoit. Et cette clientèle à qui l’on attribuait souvent à tort les méfaits en est maintenant une qui participe avec nous à ce changement. »
Car pour l’Arc-en-Soi et Guy Duval, redonner un sentiment de dignité à ces gens est très important. Car la dignité c’est aussi d’appartenir à un lieu, un village. Il y a une fierté pour ces gens-là ajoute Luc Poirier, M. Duval soulignant à son tour que ce sont « des gens qui sont difficiles à apprivoiser, car ils ont tellement une image négative d’eux-mêmes. » Les deux hommes remarquent cependant un changement en ces personnes.
Être rémunéré pour un travail joue beaucoup pour leur moral. « On les rémunère avec des chèques-cadeaux qu’ils peuvent échanger ici, mais ils ne s’appliquent pas pour la boisson, le tabac et la loterie ».
Un rapprochement
Guy Duval est heureux quand il voit ces gens bourdonner autour de la gare à faire des travaux pour le moins simples, mais fort utiles pour ne pas dire, importants. Lui qui avoue avoir mis cinq mois à tisser des liens avec cette clientèle, il se dit fier aujourd’hui de leur rendre service maintenant que la relation a évolué. « J’étais surtout observateur au départ, un intrus dans leur vie. Avant j’allais vers eux, maintenant eux s’approchent vers moi. Juste pour te dire qu’ils sont fragilisés par la vie. La beauté du projet de la gare donc, c’est que Luc ait réussi à les convaincre, à les apprivoiser et leur dire: ” Allez, venez, on a besoin de vous!”. Ils ont adhéré. »
Ce qui impressionne le travailleur de rue reste la fidélité. Croyant que l’un d’eux allait laisser tomber après trois jours, voilà qu’il est surpris à son tour de les voir tôt le matin depuis plus d’une semaine.
Pour le patrimoine
Une heure après l’entretien, Sonia, Linda et Michel se groupent pour la rencontre du mercredi, mais aussi pour quelques photos pour le journal, après quoi les deux dames rejoignent le groupe tandis que Michel s’assoit sur une marche du quai de la gare pour répondre à une question: « Qu’est-ce qui te pousse à faire cette peinture sur les murs extérieurs de la gare? »
« Le patrimoine va s’enrichir parce que nous y avons mis notre cœur. On le fait pour la population qui va venir à la gare. Il y a une belle harmonie de couleurs pour les attirer », répond-il, lui qui a été peintre en finition de son métier. Sa réponse a été spontanée, sans doute parce qu’elle vient du cœur.
« Michel je le voyais ici avant, il ne parlait pas, marchant la tête basse. Puis voilà qu’il sourit, la tête haute et qu’il répond bien aux questions. C’est un progrès », confie Luc Poirier.
« Regardez Linda. Elle a mis sa belle robe parce qu’elle savait que le journal venait pour des photos ce matin. Sonia, c’est Sonia: elle sourit encore plus! », conclut Guy Duval.
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