Cette vivante poussière noire dans nos sentiers

  • Publié le 24 mars 2025 (Mis à jour le 22 mai 2025)
  • Lecture : 2 minutes

Ceux qui parcourent les sentiers en hiver ont été témoins de l’apparition d’une mystérieuse poussière noire sur la blancheur immaculée de la neige. À qui la faute? Une nouvelle forme de pollution? Devrait-on pointer du doigt ceux qui chauffent au bois?

En fait, si vous vous en approchez de près, vraiment très près, observez bien, la prétendue poudre est vivante, ces minuscules points noirs sont en constante activité.

Il s’agit de puces des neiges. Mais malgré leur nom, ce ne sont pas vraiment des puces. Pour y voir plus clair, nous avons contacté Marie-Ève André (M.Sc.), préposée aux renseignements entomologiques à l’Insectarium de Montréal d’Espace pour la vie.

«Ni puce, ni insecte, on parle plutôt de collemboles qui sont de petits arthropodes, un cousin proche des insectes. Ils appartiennent à différentes espèces dont Hypogastrura nivicola sous leur nom latin et on les désigne communément comme collemboles nivicoles. Il a une longueur de de 1 à 2 millimètres, en revanche leur largeur se mesure en micromètres. Il n’est pas doté d’ailes et marche à l’aide des griffes situées à l’extrémité de ses six pattes. Pour se déplacer plus rapidement, il utilise sa furca, un appendice en forme de fourche que l’on retrouve sous son abdomen, elle lui permet de se projeter dans les airs et de sauter sur de longues distances. Il peut ainsi échapper aux prédateurs ou aux humains curieux qui s’approchent trop près de lui», nous explique Mme André.

 

«Les collemboles ne représentent aucun danger ni pour les humains, ni pour les animaux domestiques ou sauvages, ils ne piquent pas et ne propagent aucune maladie.»

Marie-Ève André

 

«Les collemboles ne représentent aucun danger ni pour les humains, ni pour les animaux domestiques ou sauvages, ils ne piquent pas et ne propagent aucune maladie. Ces petits animaux se nourrissent d’algues, de micro-organismes et de spores de champignons. Cousins des insectes, ils ont plusieurs points en commun avec ces derniers : un exosquelette, des pattes articulées. Dans le monde, on compte 9000 espèces de collemboles. Bien qu’on les aperçoive surtout l’hiver alors qu’ils contrastent avec la blancheur de la neige, les puces des neiges sont présentes l’année durant», ajoute la spécialiste.

 

Photo: David Michael, iNaturalist

 

Où les retrouve-t-on?

«Largement répandu en Amérique du Nord, on peut les apercevoir près des cours d’eau, près des rochers, dans les sols riches en micro-organismes, souvent au pied des arbres. Bien qu’ils se retrouvent toujours en très grand nombre, on ne parle pas ici de colonies sociales telles qu’observées chez les insectes comme les fourmis où l’on retrouve une division des tâches.», précise Marie-Ève André.

Utiles ces petites bêtes?

«Oh que oui, ils ont des rôles écologiques vraiment importants, des rôles qui passent souvent inaperçus comme celui de décomposeur de la matière organique, enrichissant ainsi les sols.»

Si vous apercevez cette «mystérieuse poussière noire lors de vos prochaines randonnées printanières en forêt, vous saurez désormais de quoi il s’agit.»

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