Gare de Mont-Laurier : l’étude patrimoniale conclut à une valeur symbolique considérable

  • Publié le 19 janv. 2024 (Mis à jour le 12 avr. 2025)
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Simon Dominé

Chargée de réaliser une étude patrimoniale de la gare de Mont-Laurier, la firme C2V Architecture souligne dans ses conclusions que ce bâtiment, parmi les plus anciens des Hautes-Laurentides, revêt une valeur symbolique considérable.
L’étude a été déposée au mois d’octobre 2023 auprès de la MRC d’Antoine-Labelle (MRCAL) et a été rendue publique par cette dernière le 16 janvier. Au fil de ces 110 pages, on apprend que la gare présente un intérêt patrimonial pour ses valeurs historique, sociale, emblématique, ainsi qu’architecturale. En 2016, une autre firme, Patri-Arch, avait déjà souligné le caractère exceptionnel de ce bâtiment plus que centenaire lors d’un inventaire.

C2V Architecture rappelle que la colonisation des Hautes-Laurentides, la figure historique du curé Labelle et l’industrie forestière régionale sont indissociables de ce bâtiment. Terminus du P’tit Train du Nord, le parc linéaire qui a redonné vie à l’emprise ferroviaire reliant Saint-Jérôme à Mont-Laurier lorsque les trains ont disparu du paysage laurentien il y a plusieurs décennies, la gare de Mont-Laurier est aujourd’hui devenue un symbole.

« Le patrimoine est indissociable de la mémoire et des souvenirs qui sont liés dans l’imaginaire collectif ou individuel à ces édifices. La gare est à la fois un moment important de l’histoire de la région, un repère visuel et, plus modestement, des souvenirs humains. » – C2V Architecture

Peu importe le scénario qui sera retenu pour l’avenir du site, C2V Architecture émet plusieurs recommandations, entre autres : conserver l’emplacement d’origine et le quai, privilégier l’usage du bois et les couleurs traditionnelles, évoquer l’environnement industriel qui jouxte encore à ce jour le bâtiment, mettre en valeur son histoire, continuer à en faire un lieu de rassemblement et permettre son accessibilité universelle.

La démolition toujours privilégiée

C’est le 20 août 2022 que la gare a fermé ses portes afin de ne pas compromettre la sécurité du public, en raison des nombreux problèmes qui y ont été détectés. Depuis, la MRCAL privilégie la démolition de la gare afin de faire place à un nouvel édifice qui conservera sa valeur patrimoniale, mais répondra aussi « aux besoins actuels ».

Avant de se prononcer sur la question, les ministères des Transports (MTQ) et de la Culture et des Communications (MCC) ont demandé à ce que la MRCAL procède à l’évaluation patrimoniale du bâtiment.

Le MTQ est le propriétaire des lieux depuis 1994 et la MRCAL en est locataire jusqu’en 2054. Jusqu’à la fermeture d’août 2022, La Maison Lyse Beauchamp y avait ses bureaux et y opérait le Café de la Gare.

En rendant publique l’étude, la MRCAL a confirmé du même coup sa volonté de démolir la gare. « Suivant les autorisations s’y rapportant, le projet de reconstruction d’une infrastructure de qualité et répondant aux besoins actuels pourra être mis de l’avant, mentionne la MRCAL par voie de communiqué de presse. C’est à cette étape que la MRCAL impliquera la population dans une démarche de participation citoyenne. Des consultations publiques seront organisées en 2024, afin de, notamment, récolter les besoins et les idées de l’ensemble de la communauté. »

Des gares similaires ailleurs au Canada

La gare de Mont-Laurier a été construite en 1909, agrandie en 1927, modifiée en 1958, avant d’être rénovée en 1997. Elle se démarque par le fait qu’elle ne se trouve pas au cœur du noyau villageois, mais plutôt en périphérie immédiate du secteur industriel forestier de la ville de Mont-Laurier.

Comme le fait remarquer C2V Architecture, la gare a été bâtie selon le plan standard numéro 10 de 1905 du Canadien Pacifique. D’autres gares à travers le Canada lui ressemblent donc. La firme cite les gares de Barons et Bow Island en Alberta, Arborg au Manitoba, Hanley en Saskatchewan ou encore Midhurst en Ontario. Certaines ont disparu, d’autres ont été déménagées ou ont reçu une nouvelle vocation.

« Les ressemblances entre la gare de Mont-Laurier avant son agrandissement et les gares des prairies canadiennes dont celles de Bow Island, de Barons et de Arborg sont évidentes », affirme C2V Architecture.

L’étude patrimoniale de la gare est disponible sur le site Internet de la MRCAL.

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