Traversée du Lac Tremblant : Colère, incompréhension et sentiment d’injustice pour les participants

  • Publié le 21 juill. 2023 (Mis à jour le 12 avr. 2025)
  • Lecture : 3 minutes
Laureen Peers

Alors que la Traversée du Lac Tremblant initialement prévue le 6 août prochain n’aura pas lieu, les participants tentent par tous les moyens de se faire rembourser.
Tout à commencé lorsque la Ville de Mont-Tremblant a annoncé le 10 juillet qu’elle retirait l’autorisation de tenir cet événement étant donné que « l’organisation de la Traversée n’a pas réussi à remplir l’ensemble des conditions à temps ». Ces conditions avaient été exigées lors de la séance du conseil municipal du 19 décembre 2022 et devaient être remplies « avant la date du 1er juillet 2023 ».

Moins de 48h après l’annonce de la Ville, les organisateurs ont envoyé un message aux nageurs pour indiquer qu’après s’être « fait refuser les autorisations requises en vue de tenir l’événement au Lac Tremblant cet été », ils visaient à « reporter toutes les inscriptions de l’édition 2023 en 2024. »

 

Remboursement des inscriptions

Seulement, de nombreux participants ne l’entendent pas de cette oreille et multiplient les démarches pour tenter de joindre les organisateurs afin d’être remboursés.

« Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure d’effectuer de remboursement de par notre structure financière; tous les revenus d’inscriptions sont immédiatement investis en salaire, commercialisation et certains achats d’équipements. Nous vous offrons en revanche de reporter votre inscription à l’édition 2024. », peut-on lire dans le courriel envoyé par « L’équipe de la Traversée du Lac Tremblant » aux demandeurs.

Face à cette réponse, la réaction des inscrits est immédiate. Plus d’une centaine de commentaires sont publiés sur la page Facebook de l’événement. « Le pire c’est qu’ils ne répondent pas quand on leur pose des questions », mentionne André Lauzon qui devait prendre part au 10 km le 6 août prochain.

« Ils nous ont dit qu’ils allaient remettre les inscriptions à l’année prochaine parce qu’ils ont des frais déjà encourus et donc qu’ils ne peuvent pas rembourser les gens par rapport à ça. Sauf que ces frais-là, ils vont les avoir l’année prochaine et ils vont se retrouver dans le trouble », dit-il avant d’ajouter qu’il n’est pas certain de pouvoir aussi se faire entièrement rembourser son logement.

« On peut s’attendre à ce que des problèmes organisationnels hors de contrôle viennent mettre des bâtons dans les roues faisant en sorte qu’il est impossible de tenir l’événement. Toutefois, les personnes qui ont défrayé un bon prix pour y participer ne devraient pas faire les frais de cette situation dont ils ne sont aucunement responsables », confie un autre participant de la Rive-Sud de Montréal.

Pour une maman qui avait inscrit ses jumeaux de 16 ans au 1 km deux semaines avant l’annonce, elle ne croit pas aux excuses des organisateurs. « Je ne vais définitivement pas les réinscrire, car j’ai perdu confiance en cette organisation et la sécurité de mes enfants est une priorité absolue. Nager en eau libre est dangereux s’il n’y a pas d’organisation adéquate », confirme-t-elle.

« Qu’est-ce qui nous dit qu’ils vont avoir l’autorisation en 2024 ? », ajoute Julie Vaillancourt, une participante de l’Ontario qui avait prévu de venir pour cet événement dont elle avait entendu « juste des bonnes choses ».

 

Dans leurs droits

Selon l’avocat Me Jimmy Lambert « L’article 16 de la Loi sur la protection du consommateur prévoit qu’on doit donner la possibilité aux personnes d’être remboursée du moment que l’obligation principale a été modifiée ».

Il ajoute qu’il a eu un cas similaire avec l’IRONMAN en 2020 lorsque celui avait dû être annulé en raison de la pandémie. Les organisateurs disaient « que ce n’était pas de leur faute, que c’est un cas de force majeure, et qu’ils ne voulaient pas rembourser. Ça ne marche pas comme ça, la loi est là pour protéger le public », explique-t-il. Un recours collectif avait donc été intenté contre l’organisation qui s’est réglé hors cour.

Dans le cas de la Traversée du Lac Tremblant, il est formel : « Ce n’est pas légal ». « Peu importe s’ils ont dépensé ou pas l’argent, ils doivent offrir la possibilité de rembourser. S’ils ont modifié une des conditions principales du contrat qui est la date, on s’entend que c’est une condition principale du contrat, ils doivent légalement offrir la possibilité d’obtenir un remboursement dit l’article 16 de la Loi sur la protection du consommateur. »

Il explique que les participants peuvent faire une plainte à l’Office de la protection des consommateurs, intenter un recours collectif ou encore demander une rétrofacturation s’ils ont payé avec une carte de crédit.

 

Réaction des organisateurs

À la suite des nombreux témoignages, nous avons contacté la direction de l’organisation de la Traversée du Lac Tremblant qui a répondu être « très déçue de l’annulation de l’événement. La direction évalue plusieurs options tout en préparant l’édition 2024 ».

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