Bilan des 100 premiers jours à La Macaza
LA MACAZA - Les médias font généralement un premier bilan d’une nouvelle administration publique à l’occasion des cent premiers jours suivant une élection. Qu’en est-il du nouveau conseil municipal de La Macaza présidé par Mme Céline Beauregard et son équipe qui nous promettait l’intégrité, la transparence et l’écoute de sa population?
Dès la première réunion du conseil après les élections, soit le 11 novembre, on a assisté à l’émouvante prestation de Richard Therrien, nouveau conseiller et ancien maire, qui s’est insurgé à propos d’une dépense de 86,51$ concernant le remboursement par la Municipalité des frais de déplacement de l’entrepreneur à qui incombe le déneigement du secteur Lac Caché et lac Clair.
Ces frais de déplacement ont été versés à l’entrepreneur convoqué à titre de témoin en défense de la Municipalité dans une poursuite intentée par une citoyenne pour des dommages à son véhicule qu’elle attribuait à un mauvais entretien du chemin l’hiver précédent, poursuite rejetée ultimement par le tribunal faut-il souligner.
Curieusement, il s’agissait d’une poursuite entreprise par la propre conjointe de M. Therrien. Les mauvaises langues auraient pu prétendre que le conseiller Therrien se plaçait alors en situation de conflit d’intérêt mais, dieu merci, il nous a rassuré en affirmant qu’il ignorait totalement de quoi il s’agissait…
À la réunion du conseil du 9 décembre, une demande de dérogation mineure, déjà rejetée par l’ancien conseil en octobre 2013 parce qu’illégale, a été remise à l’ordre du jour sans qu’aucun fait nouveau ne le justifie. Les conseillers Zielinski et Dubreuil à qui des citoyens ont rappelé le caractère illégal de la demande de dérogation ont néanmoins voté en faveur de la dérogation…Aurions-nous des dettes d’élection à régler?
Au budget, les hausses moyennes d’évaluation résidentielles de près de 8 pour cent seront « compensées » par une réduction du taux de taxe de 4 pour cent. En somme, une augmentation moyenne de taxe de 4 pour cent. En considérant la hausse phénoménale de la taxe scolaire et la situation financière enviable de la municipalité, on aurait été en droit d’espérer mieux n’est-ce pas.
À la première réunion du conseil, de novembre dernier, la mairesse a annoncé que le conseil allait se pencher sur la réglementation de zonage ne permettant pas (et ce, depuis bien au-delà de 20 ans) la location commerciale de chalets dans les zones de villégiature et, qu’en attendant une telle révision, les citoyens n’avaient pas à tenir compte du règlement et qu’ils pouvaient donc être assurés de ne pas être importunés à la Municipalité.
Le conseil a également annoncé qu’il allait se pencher sur l’ensemble de la règlementation concernant le zonage et la construction. Faut-il en conclure, comme pour la location, que l’application des règlements est suspendue jusqu’à nouvel ordre à La Macaza?
Et il faut se demander de quel droit les élus municipaux peuvent déclarer la suspension de l’application des règlements? N’est-ce pas là une invitation à la désobéissance civile?
À la réunion de janvier 2014, le conseil s’est par ailleurs montré très pressé de tenir une séance publique d’information et de consultation sur cette intention de permettre la location commerciale de chalets.
Les membres du conseil qui auraient bien voulu tenir cette réunion publique dès janvier ou février, à cause d’indisponibilités de l’un et l’autre des conseillers, c’est finalement la date du 1er mars qui a été retenue.
En réponse à une question d’un citoyen, le conseiller Dubreuil a invoqué l’urgence d’agir à l’approche de la haute-saison de location pour tenir cette réunion à un moment de l’année où les villégiateurs, ceux qui sont le plus concernés par cette question, sont absents.
On doit en outre souligner qu’en date du 20 février aucun avis de cette réunion n’avait été envoyé aux contribuables. Pour la transparence et la participation citoyenne, on pourra repasser. On voudrait écarter du débat les principaux intéressés qu’on ne s’y prendrait pas mieux !
On se rappellera que les membres de ce nouveau conseil ont martelé en campagne électorale qu’ils seraient des modèles d’intégrité, de transparence et de consultation et qu’ils placeraient les citoyens au cœur de leurs préoccupations. Vraiment? Si les premiers cent jours annoncent la suite, bien des citoyens vont trouver le temps long d’ici la prochaine élection!
Pierre Payer
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