Tribune-libre

Des moutons qui courent à perdre leur laine

Publié le 3 mars 2016 par Ronald Mc Gregor

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Ronald Mc Gregor

Journaliste - Photographe | rmcgregor@medialo.ca

POLITIQUE. Un journaliste du Courant nous signale le 25 novembre dernier que la loi du silence règne dans le réseau (CISSS) où la haute direction ne tolère aucune fuite d’information. Le 24 février, 3 mois plus tard, dans la vallée de la Rouge on lit qu’un commissaire d’école se réjouit à l’idée que la loi 86 fera disparaître les commissions scolaires et qu’il était temps qu’on en arrive là.

Des moutons qui courent à perdre leur laine

Bravo à ce monsieur?! Il confirme qu’à toute loi il y a des exceptions, même à celle de l’omerta. Depuis longtemps la population se désintéressait de cette structure de petits clans d’amis qui n’a d’autre but que de s’autosuffire comme le dit en circonvolutions Wassyli Chamula. La présidente de Pierre Neveu, qui affirme dans un procès-verbal que sa commission scolaire peut fonctionner plus de 6 mois sans conseil des commissaires, établit inconsciemment l’inutilité de cette structure.

À quoi servent donc ces commissaires d’écoles sinon à surfer sur nos taxes avec l’assentiment de nos politiciens?? Ce brave commissaire, élu à la 11e heure, avoue qu’il a été ostracisé par le clan dès son arrivée et contrairement à César en Gaule ne peut dire : «Veni, vidi, vici.»

Ne rien attendre des politiciens

On clame à tout venant que nos municipalités en région dépérissent. Richard Lehoux, président de la F.M.Q. appréhende qu’elles disparaissent, car les moutons diminuent dans le même rythme que les budgets augmentent. Antinomie, paradoxe, monsieur Lehoux n’explique pas ces choses. Comment concevoir qu’à Nominingue la population ait décru de 300 habitants de 2011 à 2016 et qu’on se soit doté d’un DGA, d’une caserne à 1,1 M$ et qu’on vote une demande d’emprunt additionnel de 700?000 $ pour immobiliser nos bergeries?? À ce rythme, c’est l’immobilisation totale. Comment expliquer qu’en quelque 4 ans La Macaza ait consommé cinq directeurs généraux, sinon par un appétit insatiable de dépenser et ne rien laisser à sa dernière heure?? Comment comprendre qu’un conseil municipal paie 7500 $ à un chasseur de têtes pour trouver un ingénieur au poste de DG et que 3 ans plus tard le conseil suivant le congédie dans les termes les plus secrets.

Si vous ressentez un certain refroidissement de votre épiderme en lisant ces lignes, c’est parce que vous avez couru, comme moi, à perdre votre laine pour trouver de bons bergers.

Guy Lalande, Nominingue

Selon les philosophes, Roger et Jean-François Payette, le Québec est devenu une fabrique de servitude. « On se retient de saisir et appréhender le réel en s’enfermant dans une réalité qui nous rend incapables d’agir sur lui. Refuser de voir clair, c’est d’abord, par ignorance des facteurs, des pressions qui limitent et paralysent, se mettre dans l’impossibilité de comprendre d’une manière réaliste la situation présente ».

Un observateur perspicace nous dit qu’il ne faut pas attendre de nos hommes politiques la solution de nos problèmes puisqu’ils en sont la cause. Et devant le désarroi de la collectivité, nos stentors se pavanent.

Si vous ressentez un certain refroidissement de votre épiderme en lisant ces lignes, c’est parce que vous avez couru, comme moi, à perdre votre laine pour trouver de bons bergers.

Guy Lalande
Nominingue

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