Travailleurs étrangers temporaires
Le milieu hôtelier de la région s’inquiète

Avec la haute saison touristique qui approche et qui risque de battre des records d’achalandage, les hôteliers de la région font face à des défis de taille quant au recrutement du personnel.
L’Association Hôtellerie du Québec (AHQ) interpelle les autorités gouvernementales sur l’urgence d’assouplir les mécanismes liés au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). Selon sa présidente-directrice générale de l’AHQ, Véronyque Tremblay, alors que la rareté de la main-d’œuvre persiste dans la province, les hôteliers québécois doivent pouvoir continuer de compter sur les travailleurs étrangers temporaires déjà en poste en leur permettant de demeurer au Québec au-delà de la durée initiale de leur permis.
En mars dernier, l’AHQ a réalisé un sondage en partenariat avec les associations hôtelières du Grand Montréal et de la région de Québec qui a démontré que 91 % des répondants éprouvent encore à ce jour des difficultés à recruter du personnel pour les saisons estivale et automnale. Au Québec, près de 70% des hôteliers comptent plus de 10 % de travailleurs étrangers temporaires au sein de leur personnel, ce qui dépasse la limite établie par le gouvernement.

Véronyque Tremblay, présidente-directrice générale de l’AHQ. Photo: AHQ
Un ajustement logique
L’AHQ demande donc aux gouvernements fédéral et provincial de faciliter le renouvellement des permis de travail pour les employés déjà établis dans nos milieux. Elle souhaite aussi voir réduire les délais de traitement afin d’éviter les ruptures de service et l’inquiétude des employeurs. Finalement l’AHQ voudrait que les employeurs puissent conserver leurs employés temporaires pour des périodes prolongées, lorsque les besoins sont constants et démontrés.
« Ce que nous demandons, ce n’est pas une faveur, mais un ajustement logique, réaliste et responsable. Ces travailleurs ont déjà prouvé leur valeur. Ils connaissent les codes, les standards de service, les outils de travail et s’intègrent avec brio aux équipes locales. Les remplacer chaque année représente un gaspillage de compétences, une pression sur les gestionnaires et un recul pour l’expérience client », soutient Mme Tremblay.
Si les hôteliers sont obligés de réduire le nombre de travailleurs étrangers à moins de 10 %, il manquera en moyenne entre 3 et 10 travailleurs par hôtelier répondant. Ces postes essentiels aux opérations des établissements hôteliers sont également les plus difficiles à pourvoir (entretien ménager, cuisinier et préposé à la réception) des postes qui n’attirent pas la main-d’œuvre locale.
Un enjeu aussi pour Mont-Tremblant
Selon Tourisme Mont-Tremblant, on estime que sur une population d’environ 12 000 citoyens, plus de 50% occupent un poste lié directement ou indirectement au tourisme. Les établissements hôteliers de plus de 4 unités ont généré plus de 113 M$ de revenus en 2024. Les estimations des recettes touristiques générées par les 3 millions de visiteurs annuels sur le territoire en 2024 (Transport, hébergement, restaurant, activités, magasinage) sont de plus de 325 M$.
Le principal enjeu de notre secteur est lié aux restrictions du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) émises par le gouvernement fédéral en septembre dernier. L’industrie du tourisme a besoin des travailleurs étrangers pour répondre à la forte demande de notre destination et ces restrictions vont non seulement diminuer la capacité de recruter la main d’œuvre étrangère, mais aussi se départir de celle déjà formée si elle est considérée à «bas salaire» soit sous les 32,96$/h », souligne Daniel Blier, directeur général de Tourisme Mont-Tremblant.
Pour Jean-Nicolas Zaurrini, directeur général du Grand Lodge Mont-Tremblant, les difficultés reliées à la rétention des employés temporaires étranges est au cœur de ses préoccupations. « Pendant des années on a pu avoir 20% de notre force ouvrière qui provenait des travailleurs étrangers, quand ça a baissé à 10%, ça a eu comme conséquence qu’on a dû retourner 8 employés. » Le directeur explique que son établissement perd ainsi 4 équipes de ménage à l’aube de la haute saison touristique. Il déplore également que dans la région la relève soit quasi inexistante. « On doit évaluer l’option de fermer des chambres pendant quelque temps, ce qui occasionne inévitablement une perte de revenus. Une autre option est de se tourner vers les agences de placement où les frais sont très élevés. Finalement notre taux de profitabilité est diminué. » M. Zaurrini remarque aussi que depuis que la durée des permis de travail est passée de 2 à 1 an, ses employés sont en constante demande de renouvellement de permis, ce qui exige beaucoup de temps. « C’est extrêmement long et dispendieux de faire les demandes de permis, et c’est constant étant donné que c’est juste valide pour un 1 an. Ça implique que tous les 6 mois on est en train de faire ça, on doit mettre une ressource pratiquement à temps plein juste pour ça », ajoute l’hôtelier.
Pour Caroline Richer du AX Hôtel, l’enjeu des travailleurs étrangers temporaires ne se pose pas, l’établissement n’en compte pas. En revanche, le recrutement du personnel est un défi de plus en plus difficile à relever. « On est toujours sur la corde raide, il est très difficile de pourvoir les postes du week-end, du soir ou de la nuit. Pour les quarts de travail de jours, le manque de place en garderie est aussi en enjeu. »
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