Le Festival du Gros gras, plus grand que nature
Du 5 au 7 juillet prochains à Chute-St-Philippe se tiendra la quatrième édition du festival de musique du Gros gras. Entrevue avec l’un des animateurs de l’événement, Jean-François Tessier, enseignant de philosophie et infatigable festivalier.
Jean-François Tessier est féru des festivals de musique. Il se rend un peu partout dans la province pour participer à divers événements depuis 1998, une année marquante au cours de laquelle il a assisté aux spectacles des groupes Grimskunk aux Francofolies et The Specials au Vans Warped Tour : « Je peux dire que je suis un vieux routier. Peut-être pas de la première heure, mais mettons de la deuxième.»
Quand Geneviève Brisebois, l’organisatrice du Gros gras, a demandé à Jean-François Tessier de faire partie de l’équipe d’animation, sa réponse était sans équivoque : « J’ai hésité entre oui et oui. En février, j’ai pété une coche et depuis, j’ai décidé d’avoir juste du fun dans la vie. Ça a déteint sur mon enseignement, ça a déteint sur mes projets et ça a engendré de mauvais choix pour ma carrière politique », explique-t-il en riant.
Il coanimera tout au long du weekend avec le chanteur Joe Robicho, qui faisait d’ailleurs partie de la programmation l’an dernier : « Il tripe tellement sur notre région qu’il avait envie d’animer! C’est le genre de gars que tu croises autour d’un feu de camp et avec qui tu passes toute la soirée », affirme celui qui enseigne au Centre collégial de Mont-Laurier. Les animations du duo comprendront une trentaine de chansons, des concours de sauce forte et de maquillage dans le style du groupe Kiss ainsi que des quiz musicaux. On suppose que quelques surprises seront également au menu : « J’ai acheté pour 420$ de costumes ! »
Outre la programmation régulière, il y aura plusieurs courtes représentations spontanées un peu partout sur le site. Jean-François Tessier promet des prestations mémorables, « du genre un spectacle contrebasse et piano qui part en plein milieu du camping ». « Il va y en avoir pour tous les goûts », assure-t-il. Cette nouveauté, une collaboration avec le cabaret Le Chapeau, est pour lui gage de réussite : « On part du punk californien à des bands manouches avec de la guitare sèche. Il y a une grande variété, un grand spectre de son. Ce n’est pas un festival de punk où tous les bands sonnent pareil. »
Une belle anomalie
Pour Jean-François Tessier, le Gros gras est un événement tout à fait unique en son genre : « C’est une anomalie dans la région. Une anomalie positive, parce qu’un band de Californie comme Face to Face, ça ne joue pas à Chute-St-Philippe! C’est un festival plus gros que ce qui devrait être possible, et pour ça je dis merci. L’année passée, la programmation était vraiment exceptionnelle et je ne comprenais pas comment une programmation aussi prestigieuse se pouvait ici. J’avais l’impression que ce qui n’était pas accessible dans les Hautes-Laurentides l’était devenu tout d’un coup. »
Selon l’animateur, un autre des aspects qui distinguent le Gros gras réside dans son esprit de communauté : « Il y a quelque chose de très communautaire autour du projet qu’on ne sent pas dans les plus gros festivals. Les organisateurs et les bénévoles sont vraiment des gens passionnés et ça parait dans leur implication. » Le festival est aussi un lieu de partage sans pareil pour les amateurs de musique : « C’est un espace où des gens qui font partie d’une même tribu se rencontrent. D’un festival à l’autre, il y a des gens qu’on ne connait pas dans la vraie vie, mais qu’on rencontre systématiquement à ces événements-là. »
Les incontournables pour un weekend mémorable
Jean-François Tessier a quelques conseils pour assurer la meilleure expérience possible aux festivaliers. Dans la liste des choses à apporter, il note : « Si t’es pas punk, un petit imperméable au cas où il pleut. Sinon, beaucoup d’eau à boire dans ton char avant d’aller sur le site, un vieux t-shirt de band avec des trous… et tes 42 chums que t’as jamais le temps de voir ! » Il rappelle que s’hydrater adéquatement permet d’éviter bon nombre de malaises, mais qu’en cas de besoin les nombreux bénévoles vêtus de chandails orange sont disponibles pour accompagner les festivaliers jusqu’à l’infirmerie, où se trouve une équipe de paramédics. Un service de raccompagnement en direction de Mont-Laurier sera également offert en fin de soirée. Pour les fêtards qui auraient manqué le départ de la navette, « Si t’as trop bu, t’es aussi bien de ne pas reprendre le volant », conclut gentiment l’animateur.
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