Vers un manque de main-d’œuvre encore plus prononcé dans les Hautes-Laurentides
Selon une étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), pour l’ensemble des Laurentides, « le déficit annuel prévisible de main-d’œuvre est de 2 840 et le déficit prévisible 2021-2025 est de 14 200 ». Qu’en est-il à l’échelle de la MRC d’Antoine-Labelle?

Le directeur général de Zone Emploi d’Antoine-Labelle, David Bolduc, qui s’appuie sur un document d’étude issu de Services Québec, note d’abord qu’une importante portion des habitants de la MRC d’Antoine-Labelle a plus de 65 ans. Si la tendance se maintient, « Ce sera près de 38 % qui seront âgés de 65 ans et plus en 2041. Cela indique une décroissance de la population et donc moins de disponibilité pour combler les besoins dans nos entreprises ».
Recours à l’Immigration
Pour contrer le vieillissement de la population, un phénomène très répandu sur l’ensemble de la belle province, ainsi que pour répondre au besoin de main-d’œuvre qui se fait de plus en plus criant, le directeur général ajoute que l’immigration est une solution prisée par de nombreuses régions. La MRC d’Antoine-Labelle n’en fait pas l’exception.
« Même en mobilisant toutes les personnes qui n’ont pas d’emploi dans la région, on n’arrivera pas à combler les besoins de main-d’œuvre. L’immigration est un sujet de plus en plus d’actualité et le phénomène ne va que s’accentuer dans les prochaines années. »
– David Bolduc
Pour la MRC d’Antoine-Labelle, l’appel à l’immigration est déjà en marche, notamment avec l’initiative l’Autre Laurentides. « On veut mettre en évidence notre territoire, on est en compétition avec toutes les autres régions des Laurentides et même du Québec », mentionne le directeur général. Il explique aussi comment est né le mouvement l’Autre Laurentides. « On vend ce qu’on est, il faut se distinguer des autres régions, c’est né comme ça. On va dans les salons de l’emploi en immigration à Montréal pour tenter d’attirer des immigrants ici. »
Des enjeux majeurs à régler
David Bolduc souligne certains aspects qui freinent l’immigration et la rétention des travailleurs dans notre région. Il commence en mentionnant la pénurie de logements : « On veut attirer la main-d’œuvre, mais le logement demeure un enjeu majeur dans notre région. On a beau faire venir des familles ici, mais pourquoi je viendrais m’installer ici s’il n’y a pas de logements? À court terme, on ne s’enligne pas pour que ce soit plus facile de trouver un logement, c’est déjà difficile pour les personnes en place, imaginez pour les gens de l’extérieur ».
À propos des infirmiers récemment arrivés d’Afrique pour suivre une formation au Centre Collégial de Mont-Laurier, il remarque qu’« On a vraiment travaillé fort pour leur trouver des logements ».
Un autre enjeu à bonifier selon David Bolduc, ce sont les services de garde. « On veut attirer de jeunes familles dans notre région. Souvent, ils ont besoin de service de garde. »
Les secteurs avec un besoin de main-d’œuvre accrue
Selon David Bolduc, les secteurs de la santé et de la foresterie connaissent d’importantes pénuries de main-d’œuvre. « Tout ce qui est santé, il y a une grosse pénurie de main-d’œuvre, ce n’est pas nouveau. Pour le secteur forestier, malgré ce qui se passe actuellement, il est difficile de trouver des personnes qui sont intéressées à travailler dans ce secteur. » Il ajoute aussi l’hôtellerie et la restauration. « On a des besoins dans à peu près tous les secteurs, mais certains sont plus criants que d’autres. »
Il note aussi un changement de tendance, comparativement aux précédentes décennies. « Avant, il y avait un poste pour trois candidatures, alors que maintenant, c’est le contraire. C’est pourquoi certaines entreprises se dirigent vers la robotisation. »
Soulignons aussi que même si le taux de chômage à baissé depuis quelques années dans la MRC d’Antoine-Labelle, il demeure qu’il s’agit d’un des secteurs avec le plus haut taux de chômage des Laurentides (9,3 % en 2021), avec la MRC des Laurentides (11,1 % en 2021) et la MRC des Pays d’en-Haut (9,1 % en 2021).
La rétention des travailleurs
David Bolduc n’écarte pas le thème de la rétention des travailleurs dans la région, un gros défi selon lui. « Encore une fois, nous sommes en compétition avec les autres régions du Québec. »
Il soutient que des stratégies pour maintenir en emploi des travailleurs devront être mises en pratique par les entreprises d’ici. « Il faut que les entreprises se mettent en mode séduction à long terme. Pour une personne qui part à la retraite, par exemple, on pourrait ouvrir le dialogue avec eux pour leur proposer de rester quelques mois de plus. On n’a pas tendance à offrir le dialogue avec eux. »
Il précise aussi que la Maison de l’Entrepreneur est là pour permettre aux entreprises de mettre en valeur certaines pratiques au sein d’une entreprise, notamment avec la Chambre de commerce de Mont-Laurier.
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