Lac-des-Écorces
La station piscicole en phase de démantèlement progressif
La station piscicole gouvernementale de Lac-des-Écorces (SPGLDE) est en phase de démantèlement progressif. Néanmoins, la MRC d’Antoine-Labelle étudie la possibilité de créer un nouveau projet pour cette station piscicole.
Récemment, Michel Girard, du syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec, expliquait dans une lettre que le démantèlement de la station piscicole était en cours et que l’on n’y retrouve plus du poisson : « Le poisson est en direction de la pisciculture de Baldwin ». Michel Girard est notamment le représentant syndical des employés de la pisciculture.
Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) confirme effectivement que les derniers déversements de poissons ont été réalisés le 5 octobre 2022 et que depuis cette date, la station piscicole n’est plus en service. D’un autre côté, le maire de Lac-des-Écorces, Pierre Flamand, affirme plutôt que c’est depuis le mois de juin que la station piscicole n’est plus en exploitation.
Néanmoins, le ministère attend la fin de l’hiver 2023 qu’une proposition recevable du milieu lui soit transmise, sans quoi, le gouvernement provincial amorcera le démantèlement des installations et la réhabilitation du terrain.
Le ministère justifie la décision de démanteler la station piscicole gouvernementale, car « La station est difficilement réhabilitable ». On souligne un grave niveau de désuétude et d’usure et que son endroit empêche la modernisation efficace des installations. Le ministère ajoute que « la station ne répond à aucune norme environnementale en plus des problématiques reconnues pour son approvisionnement en eau ».
Pas de station, moins de poisson
Le comité pour la sauvegarde de la pisciculture soulignait à de nombreuses reprises que le poisson produit par des producteurs privés n’est pas capable de subvenir à la demande en poisson au Québec. Le préfet de la MRC d’Antoine-Labelle et maire de Mont-Laurier, Daniel Bourdon, soutient que « Les pourvoyeurs et les zecs ne sont pas en mesure d’acheter la production des piscicultures publiques, parce que la SEPAQ achète totalité de cette production ». Il ajoute que certains pourvoyeurs doivent acheter des poissons en Ontario et aux États-Unis.
Au MELCCFP, la version est différente. On maintient que « La fermeture de la station piscicole ne compromet ni les approvisionnements en poissons ni la pérennité de la pêche. Le secteur privé répond déjà aux besoins d’ensemencement des zecs, des pourvoiries et des réserves fauniques. Bien que des craintes aient été exprimées concernant un manque de poissons, un portrait récent du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), au regard de la production de poissons destinés au marché de l’ensemencement, n’a pas montré d’enjeux à ce niveau ».
Un projet de la MRC d’Antoine-Labelle
Selon le maire de Lac-des-Écorces Pierre Flamand et le préfet Daniel Bourdon, un projet en balbutiement est à l’étude quant au maintien de la station piscicole. La MRC d’Antoine-Labelle (MRCAL) souhaiterait faire un nouvel élevage de salmonidés.
Daniel Bourdon mentionne que « le ministre aurait bloqué l’appel d’offres jusqu’à fin mars pour donner du temps de trouver une alternative ». Le projet devrait se développer au mois de janvier, des informations supplémentaires seront ainsi disponibles à ce moment.
Pour sa part, le MELCCFP souligne qu’au cours des cinq dernières années, plusieurs appels d’offres ont été lancés au milieu, mais qu’aucune proposition rentable n’a été déposée : « Une subvention a été octroyée au CLD en 2020 pour qu’un plan d’affaires soit élaboré. Ce plan d’affaires n’a pas été en mesure de démontrer la rentabilité du projet sans investissement majeur du gouvernement du Québec. Or, le gouvernement concentre ses investissements piscicoles dans des créneaux spécialisés comme le rétablissement d’espèces menacées ».
L’avenir des employés de la SPGLDE
Selon le ministère MELCCFP, les deux employés permanents de la station piscicole seront transférés au sein de l’organisation : « Un plan d’accompagnement des employés touchés par la décision de fermeture est mis en œuvre et il n’y aura aucune perte d’emploi ».
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