Denis Rodier termine le roman graphique La Bombe
L’illustrateur de bande dessinée et peintre Denis Rodier vient à peine de glisser le dernier coup de pinceau sur la dernière planche de son roman graphique La Bombe, un opus historique de 450 pages, que déjà L’info veut tout savoir sur le processus de création de longue haleine.
Le créateur de bande dessinée (BD) de la Rouge compte quelques décennies dans ce genre littéraire, mais réaliser La Bombe pour l’éditeur français Glénat est autre chose. Il lui aura fallu trois ans pour réaliser l’opus avec ses collègues Laurent-Frédéric Bollée et Didier Alcante. À cela Denis Rodier ajoute qu’il a réalisé conjointement une autre BD simultanément. « Et j’ai fini un autre livre en plus! Je calcule que j’ai fait en quatre ans 550 planches ». Une planche: une page de BD publiée. Ça donne le tournis.
Il faut dire que l’auteur a une réputation solide dans le milieu mondial de la BD pour avoir laissé son coup de pinceau et crayonné sur divers titres pour entre autres Dargaud, Soleil, Delcourt, mais aussi Marvel (Capitain America) et surtout DC (Superman, Batman, Demon).
Alors comment compare-t-on la somme de travail sur La Bombe à celle d’Action Comics (Superman), la première bande dessinée de superhéros de l’histoire? Les titres de nos voisins du Sud se créent généralement en équipe (scénariste, crayonniste, encreur et coloriste). « Superman, c’est 22 planches (pages) par mois, mais nous étions deux pour le dessin. Là, j’ai tout fait. Habituellement en Europe, le standard est de 46 planches et l’on a 8 à 10 mois pour la réalisation ».
On comprend, 450 pages c’est un pavé. Il faut vivre avec la pression pour arriver à terme. Denis Rodier n’aime pas le mot “pression”, il préfère le terme “marathon”. C’est ce qu’il vivait chez DC, où à l’époque un page devait suivre l’autre relativement vite. « Avec La Bombe, les scénaristes ont alterné entre les scènes qui se passaient, par exemple, au Japon, aux États-Unis ou ailleurs en Europe, en subdivisant le scénario en petites scènes de 5 à 10 planches. Pour moi, c’était comme des chapitres que je pouvais terminer pour passer à un autre. C’est pour ça que je ne voyais pas ça comme un long chemin de fer ». Malgré tout, l’artiste originaire de Nominingue se donnait un minimum de 16 planches à réaliser par mois, documentation, croquis et encrage compris.
« Quand on me dit que tu dessines tel bateau, il faut que je trouve à quoi ressemble ce bateau pour qu’il soit réaliste. Il en va de même pour les personnages: on doit voir à leur ressemblance, leur comportement, l’habillement d’époque, car après tout, c’est un roman graphique historique qui repose sur des faits réels. Tout doit être clair dans la narration et reconnaître un personnage 30 ou 40 pages plus loin est un exemple de la véracité du travail. »
Le saviez-vous?
Au cours de son travail, autant sur La Bombe que Arale, Denis Rodier postait sur sa page Facebook presque tous les jours, des clips où l’on peut le voir encrer ses crayonnés. Ça vaut le coup d’oeil!
Féru d’histoire du 20e siècle et ayant illustré d’autres bandes dessinées dans ce genre (lire Lénine, Arale et à la limite L’Ordre des Dragons), Denis Rodier voit dans le processus de création de La Bombe le véhicule pour développer encore plus loin ces connaissances.
Le récit de La Bombe, c’est quoi au juste? L’histoire se déroule aux débuts des années 30 alors que la montée du fascisme et du nazisme questionne les scientifiques, notamment les physiciens qui savaient bien que les derniers pouvaient potentiellement créer la bombe atomique. « Ils se sont retrouvés aux États-Unis. Les réfugiés devaient donc aller plus vite que les nazis. C’est eux les scientifiques qui ont fait pression sur le gouvernement pour élaborer le projet Manhattan. Ceux que l’on suit dans La Bombe, ce sont les scientifiques. Le tout se termine avec l’événement d’Hiroshima », raconte Rodier.
Le lecteur perçoit clairement que les axes de la politique de la science et de la guerre sont soudés pour une convergence sombre de l’histoire de l’humanité, l’explosion de la bombe atomique Little Boy sur Hiroshima au Japon à 8h15 le 6 août 1945. À la fin de l’année, à la suite de cette hécatombe, on relève entre 90 000 et 166 000 morts liés à la bombe.
Bien que le volume de 450 pages en noir et blanc sera distribué vers la mi-avril 2020, Denis Rodier a été invité au Salon du livre de Montréal le 21 novembre afin de présenter au public un survol de la bande dessinée. Un succès.
Le reste de l’histoire comme on dit se poursuit au printemps.
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