Escalade et thérapie
Grimper pour aller mieux
Jonathan McNabb a 50 ans. Aux prises avec des problèmes de consommation d’alcool et de dépendance affective, il ne se doutait pas à quel point l’escalade l’aiderait à consolider tout ce qu’il a appris en thérapie.
C’est à Val-David au printemps dernier que Jonathan a réalisé sa première ascension en compagnie d’un groupe d’entraide avec lequel il cheminait depuis quelques mois. Sportif de nature, Jonathan n’était toutefois pas familier avec l’escalade. « Je me demandais ce que je faisais là. Il y a quelqu’un qui tient ta vie au bout d’une corde. Il faut apprendre à faire confiance aux personnes qui te sécurisent. Il faut se familiariser avec des situations auxquelles on n’est pas habitué », se souvient M. Mc Nabb.
Un outil de croissance
C’est pour faire le pont entre leur passion pour l’escalade et l’intervention psychosociale que l’organisme à but non lucratif Ça me dit de grimper a été mis sur pieds. « Pour moi, l’escalade, ça m’aide à être une meilleure personne, c’est juste naturel de partager ça avec les gens qui ont besoin d’aide », témoigne l’Intervenante psychosociale, cofondatrice de Ça me dit de grimper et adepte d’escalade depuis plus de 20 ans, Joanie Brière.
Allier mouvement et thérapie
Depuis leurs premiers pas en 2020, les activités organisées en collaboration avec le club d’escalade Passe-Montagne situé à Val-David ont pour objectif de soutenir toute personne âgée de 12 ans et plus présentant divers enjeux comportementaux, de dépendance, de santé mentale, ou de nature judiciaire par le biais de l’escalade. « Je me suis rendu compte que l’escalade permettait d’aller bien au-delà de ce que l’on pouvait réaliser autour d’une table en thérapie.
C’est un outil d’intervention très puissant qui permet d’aborder des réalités qui touchent les personnes en situation de dépendance comme la confiance en soi et la gestion de l’anxiété, », propose l’Intervenante psychosociale et cofondatrice de Ça me dit de grimper, Joanie Brière.
Parmi ce qui constitue les défis qui s’imposent aux personnes en situation de dépendance sur le chemin de la guérison, on retrouve la recherche d’émotions fortes et le goût du risque. « Comment prendre des risques dans un cadre sécuritaire, c’est ça que propose l’escalade. La personne peut flirter avec la peur et les émotions fortes sans mettre sa vie en danger et ça répond souvent à un besoin chez les personnes en situation de dépendance ».
Différents types de défis
Selon Joanie Brière, la pratique de l’escalade dans un contexte thérapeutique peut aussi contribuer à aider une clientèle confrontée à des blessures d’abandon, ayant subi de la violence physique ou psychologie ou vécu des problèmes reliés l’attachement. « Nous avons récemment reçu un groupe de jeunes filles en foyer de groupe de la DPJ. Apprendre à se faire confiance, à se dépasser, apprendre à mettre leurs limites et à faire confiance à un adulte significatif, on peut travailler ça avec elles » illustre-t-elle.
La thérapeute croit que l’approche qui est toute nouvelle et toujours en développement est aussi envisageable auprès de personnes âgées pour briser l’isolement ou tout autre type de clientèle en situation vulnérable. « Nous dans le fond notre objectif, c’est que l’escalade aide toutes les personnes qui veulent actualiser leur potentiel et affronter les défis qui leur s sont propres ».
Quant à Jonathan McNabb, sa première expérience d’escalade en contexte thérapeutique a été tellement riche, qu’il a ressenti le besoin de s’impliquer. « Moi, petit à petit, j’ai pris de l’assurance. Cette expérience m’a permis de sortir de ma zone de confort et d’apprendre le travail d’équipe. Au bout du compte, j’ai pris goût à l’escalade et j’ai envie de faire connaître ça à d’autres », indique le quinquagénaire des Laurentides.
Donner
Ça me dit de grimper offre des camps de deux jours qu’il finance par le biais de dons. Avec l’argent recueilli, l’organisme met sur pied des groupes dont les intervenants sont formés pour donner des ateliers d’escalade et intervenir contextuellement dans le cadre du camp.
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