Sur les routes du monde
La Fête de sainte Agathe en Sicile
Par Gérard Coderre, collaboration spéciale. Le destin de la ville italienne de Catane en Sicile est lié de près à celui de l'Etna, le plus haut volcan d'Europe et l'un des plus menaçants et des plus actifs au monde. Mais Catane, située à l'ombre du célèbre volcan, a une arme bien à elle pour se protéger de l'Etna: sainte Agathe. À tout le moins, c'est ce que croient les Catanois qui vouent un culte sans bornes à la sainte. C'est d'ailleurs à cette sainte que l'on doit le nom de la ville de Sainte-Agathe-des-Monts dans les Laurentides.
Vagabondage
Gérard Coderre, résident de Saint-Adolphe-d’Howard, a visité plus de 150 pays avec son sac à dos. Passionné de voyages, de traditions et de découvertes, il adore parler de ses aventures. Chaque mois, il partagera des souvenirs avec les lecteurs de L’info, un petit baume durant cette période de confinement.
Née à Catane en Sicile au début de l’ère chrétienne, Agathe est torturée à mort le 5 février 251 pour avoir refusé de renoncer à sa foi et de répondre aux avances du gouverneur romain d’alors. Elle est aujourd’hui la patronne incontestée de la ville et l’anniversaire de sa mort donne lieu à l’une des plus grandes fêtes populaires de toute la chrétienté.
Le 3 février lance officiellement les festivités alors que les autorités locales, qui se doivent d’y participer et de faire belle figure, quittent l’église Sant’Agata alla Fornace pour se rendre, suivi des onze candelori des structures transportées à dos d’hommes et épousant la forme de chandelles) qui représentent les différentes professions de la ville, à la cathédrale sur la Piazza del Duomo pour l’offrande des chandelles (offerta de la cerra). La journée se termine par un imposant feu d’artifice sur la grande place avec jeux de lumière, orchestre et chorale.
Le 4 février, une messe célébrée aux aurores entame les festivités. La fercola, un char allégorique en argent, est apporté, sous les applaudissements de la foule déjà très dense à cette heure hâtive, devant la cathédrale pour recevoir les reliques et le buste de sainte Agathe. Précédés des candelori, des porteurs ̵̵ ils sont des milliers à s’être portés volontaires – tout habillés de blanc et coiffés d’un bonnet noir, tireront la fercola dans les rues de la ville pendant la durée des festivités, le tout ponctué de chants, de pétarades et de feux d’artifice à chaque étape, idée de donner aux dévots l’énergie nécessaire pour poursuivre la route.
Si les vendeurs de tout acabit semblent prendre toute la place et donnent à l’événement des allures de foire, ils s’effacent devant les candelori et la fercola, pour céder le pas aux dévots et à l’expression de leur foi. Après quelques jours et quelques nuits de débordement et de foi intense, le reliquaire retrouvera sa place dans la cathédrale, mais ce ne sera que partie remise, car à voir le nombre de jeunes offrir leurs services comme porteurs, l’avenir de cette fête est assuré et sainte Agathe fera partie encore longtemps du quotidien et des traditions des Catanois.
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