Octobre Rose
Objectif: ne plus avoir de mortalité due au cancer du sein
(Par Patricia Charbonneau ) En moyenne, une femme sur huit aura le cancer du sein au courant de sa vie et une sur trente en mourra. La Fondation cancer du sein du Québec a donc pour but d’améliorer la survie et de ne plus avoir de mortalité due au cancer du sein.
Selon les statistiques canadiennes sur le cancer, le taux de mortalité du cancer du sein est en baisse depuis les années 1980. Le taux de décès a chuté de 48% entre 1986 et 2019. Cette baisse du taux de mortalité s’explique par le dépistage accru par mammographie, et par l’utilisation de traitements plus efficaces.
Le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) offre une mammographie de dépistage gratuitement aux femmes de 50 ans jusqu’à 69 ans. Il a pour objectif de réduire le nombre de décès associés au cancer du sein. « On peut y détecter les cancers que les femmes ne peuvent pas observer elles-mêmes », explique la vice-présidente aux Investissements et Promotion de la santé à la Fondation cancer du sein du Québec, Jida El Hajjar.
Plusieurs signes du cancer du sein peuvent être observables; l’apparition d’une bosse sur le sein, la peau du sein qui présente un repli vers l’intérieur, la peau du sein qui prend l’apparence d’une peau orange, la peau qui devient rouge sur au moins un tiers du sein, l’écoulement d’un liquide du mamelon, la peau du mamelon qui change d’aspect, etc. « Il faut observer ses seins, et connaître son corps. Si on remarque un changement, il faut consulter un médecin le plus rapidement possible pour éviter que les symptômes perdurent et engendrent d’autres problèmes », ajoute celle-ci.
Selon les dernières données disponibles de l’Institut national de santé publique du Québec, ce sont 63% des femmes ciblées dans les Laurentides qui ont participé au PQDCS pour l’année 2018. Cela représente 28 000 mammographies. « On estime à 340 le nombre annuel de cas de cancer du sein dans les Laurentides et de ce nombre, le nombre moyen annuel de décès se chiffre à 82 entre 2010 et 2014 », relève le CISSS des Laurentides.
Des avancées dans le domaine
Plusieurs projets de recherches sont en cours afin d’aider à améliorer le diagnostic du cancer du sein. Les chercheurs travaillent actuellement sur une biopsie liquide qui consiste à détecter des cellules tumorales flottantes grâce à une prise de sang et à tester directement ces cellules pour savoir s’il y a un cancer ou pas. « Ce test aura pour avantage d’éviter de devoir faire la biopsie de tissus et d’ensuite devoir faire l’analyse », explique Jida El Hajjar.
Il y a également un projet de recherche avec l’intelligence artificielle qui permettra une rapidité sur le diagnostic du cancer du sein. Elle pourra aider les radiologistes à comprendre rapidement une radiographie en analysant l’image pour détecter s’il y a un cas de cancer présent. « Ce sont des projets auxquels on travaille présentement, mais qu’il faut développer et valider afin qu’ils soient fiables et prêts à être utilisés en clinique. Ces recherches prennent quand même un certain temps, on dit normalement entre 5 et 10 ans », soutient-elle.
« Dans les prochains 3 à 4 ans, nous voulons vraiment travailler sur le cancer du sein métastatique, qui est le cancer de stade 4. Quand on devient métastatique, c’est que le cancer est rendu à l’extérieur de l’organe original du cancer. Ce stade est fatal et c’est vraiment là-dessus qu’on veut travailler », explique Jida El Hajjar. Le but sera donc d’améliorer la recherche clinique pour avoir des traitements plus novateurs et d’améliorer la survie des personnes atteintes.
Le cancer du sein chez l’homme
On peut avoir tendance à oublier les hommes dans la lutte contre le cancer du sein. Le cancer du sein touche un homme sur 1000, comparativement à une femme sur huit. Cela représente environ 200 cas de cancer annuellement au pays, dont 55 décès, chez les hommes.
Généralement le cancer du sein touche les hommes âgés entre 60 et 70 ans. « Malheureusement, les hommes n’ont pas la chance de recevoir une mammographie annuellement ou à chaque deux ans comme les femmes de cette tranche d’âge. D’ailleurs, beaucoup de ces cancers sont détectés grâce à la mammographie », explique Jida El Hajjar, vice-présidente aux Investissements et Promotion de la santé à la Fondation cancer du sein du Québec.
« Cette absence de dépistage fait en sorte que les hommes sont souvent diagnostiqués lorsque le cancer est plus avancé, et donc leur taux de survie est moins élevé », ajoute celle-ci. Le cancer du sein chez les hommes est sous-étudié et les cliniques les incluent rarement dans leurs études.
Les symptômes du cancer du sein chez l’homme sont similaires à ceux chez la femme. En autres, les principaux signes relevés par le site de la Fondation cancer du sein du Québec sont une masse non douloureuse (nodule) au sein, un léger écoulement, une inversion ou des saignements du mamelon, des ulcères cutanés et des ganglions enflés.
« On essaie beaucoup de faire de la sensibilisation à la fondation du cancer du sein pour montrer que le cancer du sein touche aussi les hommes, et qu’ils doivent être vigilants », explique Jida El Hajjar. L’importance est de surveiller l’apparition de symptômes, et de vérifier s’il y a des cas de cancer du sein dans l’historique familial.
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