Des profits de 2,7 M$ «sur le dos des clients, de leur famille et des employé(e)s»
Par Alexandre Dubé. Un an après la hausse des tarifs de stationnement des établissements du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) dénonce la situation.
Le syndicat, qui représente près de 300 employés du réseau de la santé dans la MRC d’Antoine-Labelle, croit que «la situation des stationnements telle qu’imposée et gérée actuellement par le CISSS, a pour effet de prendre la clientèle en otage».
«Ces tarifs de stationnement viennent exacerber la difficulté d’accès aux services dans un réseau déjà mis à mal par des compressions et des réformes qui désorganisent l’offre de service, s’indigne la porte-parole de l’APTS Laurentides, Josée Fréchette. C’est une autre façon de réduire les services à la population et de pénaliser le personnel dont on exige déjà beaucoup.»
Rappelons qu’en avril 2017, le CISSS des Laurentides, désirant «harmoniser» les frais de stationnement de l’ensemble des établissements de santé sous sa gouverne, avait décidé de les hausser tant pour ses usagers que pour ses employés.
Entre profits et excédents
Myriam Sabourin, porte-parole du CISSS des Laurentides, préfère parler d’excédents que de profits puisque «la notion de “profit” ne s’applique pas dans un établissement public». «L’excédent pour 2016-2017 a été de 3 M$», aux dires Mme Sabourin.
Ce montant devrait diminuer l’année prochaine puisque «Pour 2017-2018, nous prévoyons des excédents d’environ 2,5 M$». La porte-parole du CISSS nous explique que «L’écart entre les deux années provient principalement d’une augmentation des coûts d’entretien de nos stationnements».
Où est réinjecté l’argent
Selon l’APTS, «La directive ministérielle à l’origine de l’imposition de tarifs de stationnement dans les établissements de santé et de services sociaux visait initialement à assurer le bon fonctionnement et l’entretien des stationnements à coût nul».
Le syndicat décrie que «La direction du CISSS affirme maintenant, sans gêne, que les stationnements sont une source de revenus au même titre que les cafétérias et les chambres privées».
Mme Sabourin reconnaît d’ailleurs que l’excédent pour 2016-2017 «permettra notamment d’éponger une partie du déficit de l’établissement» et sera «directement injecté dans les soins et services directs offerts à la population des Laurentides».
Le principe d’utilisateur-payeur réclamé pour le personnel
L’APTS déplore également que «la politique actuelle de tarification des aires de stationnement pour les travailleurs [soit] élaborée en fonction des heures travaillées et non en fonction de l’utilisation réelle des stationnements».
En d’autres mots, lorsqu’un employé est à l’horaire, 1$ est prélevé de sa paye, qu’il ait ou non utilisé un espace de stationnement. Les employés qui covoiturent ou utilisent des moyens de transports actifs ou collectifs peuvent se désister des frais de stationnement, mais pour une période minimale de huit semaines seulement. L’APTS souhaiterait que le principe d’utilisateur-payeur soit respecté.
Le CISSS refuse toujours d’admettre que les employés paient même s’ils n’utilisent pas d’espace de stationnement durant un quart de travail. Mme Sabourin soutient que «Les tarifs de stationnement pour le personnel sont prélevés en fonction des présences de chacun» et que «Par conséquent, les employés ne paient que pour les jours où ils utilisent le stationnement».
Voir plus de : Santé
« Respire » : Laisse pas ton stress avoir le dernier mot!
Le calendrier scolaire tire à sa fin, il ne faut toutefois pas baisser la garde sur la santé mentale des …
Dénombrement des personnes en situation d’itinérance dans les Laurentides
Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides a tenu, du 14 au 22 avril dernier, …
Franc succès pour la collecte de sang
Franc succès nous rapporte-t-on pour la collecte de sang du 14 avril dernier sous la présidence de Comité des Citoyens …