Flèche se fait la malle
Munich et son Oktoberfest
Texte et photo de Gérard Coderre
Plus de cinq millions de visiteurs se joignent aux Bavarois pendant cette fête de la bière qui commence le troisième weekend de septembre pour se terminer le premier weekend d’octobre.... et on en consommerait plus d’un million de litres par jour pendant les weekends de l’Oktoberfest.
Il pleut souvent à Munich en septembre et il peut faire froid, mais rien n’arrête les Bavarois. Coiffés de leur chapeau de feutre et vêtus d’un veston et d’un pantalon court pour les hommes et du même chapeau et de la même veste pour les femmes, aux quels s’ajoute la robe à festons noués au-dessus des seins et un tablier, ils sont au rendez-vous.
Pour la parade du samedi qui lance les festivités à la mi-septembre, les brasseries de Munich attellent les chevaux d’apparat à des charriots richement décorés qui leur servent de chars allégoriques et d’outils de promotion et qui vont accompagner le bourgmestre (maire de Munich) au Theresienwiese, le parc d’amusement de la ville.
C’est au bourgmestre que revient en effet l’honneur de percer le premier tonneau et de donner le signal sur le coup de midi que la beuverie pantagruélique peut commencer. Avec ses manèges qui s’adressent à toute la famille et les tentes des grandes brasseries de Munich, Theresienwiese devient, le temps de l’Oktoberfest, la plus grande fête foraine au monde. Le dimanche matin, ce sont les fanfares de partout en Bavière qui se joignent aux chariots des brasseries pour une parade qui n’en finit plus à travers les rues de la ville et qui entraîne encore une fois les fêtards à leur lieu de perdition, le Theresienwiese. Certains auront souvent passé la nuit à fêter, mais ils seront tout de même au rendez-vous du dimanche matin, quitte à prendre le petit déjeuner (bière et bretzel) dans la rue.
L’Oktoberfest, c’est également l’occasion d’aller faire un tour à la brasserie la plus connue de Munich, l’Hofbraühaus. Située au cœur du vieux Munich, le plafond de cet endroit mythique se donne des airs de chapelle Sixtine. Un blaskapelle (orchestre de cuivre) joue à tue-tête des valses, des marches et des polkas dans une cacophonie indescriptible alors que des centaines de personnes parlent en même temps et se font la conversation comme si elles se connaissaient depuis toujours, alors qu’elles se rencontrent pour la première fois. La bouffe laisse à désirer, mais la bière en fût que l’on boit un litre à la fois donne le goût de faire la fête.
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