Daniel Corbeil répond à nos questions
Par Simon Dominé/Journal Le Courant. Daniel Corbeil, président directeur général adjoint au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides, répond aux questions du journaliste Simon Dominé, un peu plus d’un an après la vaste réforme mise en place par le ministre Gaétan Barrette.
Q: Votre présence ici deux jours par semaine est-elle un aveu d’échec du CISSS suite à la réorganisation administrative qui a suivi le démantèlement des CSSS: deux postes de direction à temps partiel à Mont-Laurier, était-ce suffisant?
R:Dès le début, notre message, notre volonté, c’était d’occuper l’ensemble de notre territoire. La présence de Jean-François Foisy [PDG du CISSS] et la mienne au cours de la dernière année témoigne de ça, mais que je sois là deux jours par semaine dès la première année, ça n’aurait pas été possible. On a droit à l’ajustement, pour créer une organisation de cette envergure. Dans la dernière année, il y a eu beaucoup de perception comme quoi on était moins investi dans le milieu. Pour nous, ce n’est pas le cas: on est très présent. Mais, cette perception découle des difficultés de la région. C’est pas magique un CISSS, il y a des problèmes qui lui préexistaient, mais nous on estime qu’on apporte des solutions qui n’auraient jamais pu être possibles dans l’ancien modèle.
Q:À quels besoins votre présence ici répond-elle?
R:Pour nous [la direction générale], la présence du PDG adjoint permet d’avoir une connexion avec un milieu qui a un ensemble de besoins complexes (comme ailleurs!), mais avec ses spécificités. Nous voulions avoir l’agilité de réaction avec le milieu. Je suis natif de Mont-Laurier et j’ai commencé ma carrière à l’hôpital de Rivière-Rouge: ça faisait du sens d’avoir quelqu’un qui connaît le milieu. Ce n’est pas en réaction aux médias qui ont peut-être mis en évidence certaines choses. Raison de plus d’être là, mais c’est le dialogue avec la communauté qui est primordial.
Q:Quel bilan dressez-vous de la première année d’opération du CISSS des Laurentides?
R:Vu d’un œil externe, on peut avoir l’impression que peu de choses ont été accomplies. Mais à l’interne, l’impression qu’on a, c’est que c’est gigantesque. C’était normal de faire une réorganisation administrative et clinique. Malgré le contexte que l’on connaît, on a réussi à débloquer des projets pour faire face aux difficultés qu’on rencontre.
Q:Nous avons la population la plus âgée, la plus pauvre et la plus vulnérable de toutes les Laurentides: considérez-vous que descendre à St-Jérôme, Ste-Agathe ou Maniwaki pour recevoir des soins est une amélioration du service offert?
R:Il faut faire attention. Bien sûr qu’on aimerait avoir tous les services, mais c’est utopique d’y penser. Il faut être honnête. Nous avons des contraintes et il est vrai qu’il y aura besoin de se déplacer pour certains services. Ça va continuer. Par contre, on tente de trouver des solutions pour assurer un accès le mieux adapté possible pour les gens et on a la prétention de miser sur une offre de service de proximité réaliste. Québec vient de débloquer des sommes pour les services de soins à domicile. Nous avons reçu 3,5M$ dans les Laurentides. Quelle tranche sera investie ici? On va y aller avec les besoins de la population. C’est sûr que quand on a une population vieillissante, on a les contraintes qui viennent avec.
Q:Comment voyez-vous le rôle des fondations maintenant que l’on a tendance à vouloir centraliser les services plutôt que de multiplier les équipements spécialisés?
R:La loi 10 n’a rien changé aux fondations, qui sont toujours autonomes. Le rôle d’une fondation, c’est primordial dans une communauté. On se doit d’être en connexion avec elles, car de nouveaux équipements pour remplacer ceux qui existent, il y en aura toujours.
Q:Que va-t-il se passer avec les services qu’offrent les hôpitaux comme Sacré-Cœur: y a-t-il des changements de prévus?
R:Pour ne prendre que cet exemple, nous avons beaucoup de liens avec le CHUM par rapport à l’urologie. On souhaite que cela continue. Mais avec 600 000 habitants sur le territoire, on a l’opportunité de ramener des services chez nous. Dans le sud des Laurentides, à l’inverse d’autres régions au Québec, il y a une pression démographique sur le système. Mais, il faut prendre en compte la disparité régionale: dans le nord, c’est l’inverse. Raison de plus pour être bien connecté, car nous faisons face à des défis complexes, mais aussi à des opportunités de déploiement.
Q:Confirmez-vous que votre unité psychiatrique de courte durée à Rivière-Rouge est débordée?
R:C’est vrai, nous sommes dans une période clinique de consommation plus grande de services à ce niveau-là, mais c’est comme à St-Jérôme. Parfois, l’état de santé des gens ne se définit pas à un temps X. Actuellement, il y a une pression importante. Nous sommes en recrutement de trois psychiatres sur le territoire d’Antoine-Labelle.
Q:L’implantation de l’Info-Social (8-1-1) à Rivière-Rouge signe-t-elle à court ou moyen terme l’arrêt des services psycho-sociaux de personne à personne?
R:Non. L’Info-Social, qu’il a fallu développer à même nos ressources existantes et qui va desservir toutes les Laurentides de Mont-Laurier à St-Eustache, va faire de l’accueil, analyse, orientation et référence (AAOR). Cela revient à définir l’objet du besoin de la personne pour y répondre. Ça ne veut pas dire que c’est la fin des services psycho-sociaux, mais cela nous amène à revoir les façons de faire dans tous les CLSC des Laurentides, au niveau du service «personne à personne». Une vingtaine d’employés seront en poste à Rivière-Rouge. C’est majeur et la fondation de l’hôpital de Rivière-Rouge a aidé pour l’aménagement des lieux, sans compter les investissements majeurs du CISSS.
Q:Quel est l’avenir de la buanderie à Rivière-Rouge?
R:Pour le moment, c’est statu quo.
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