« C’est le début d’un nouveau cycle pour moi » -Sylvain Pagé
« Ce n’était pas mon choix de partir, mais la population a tranché et je respecte la démocratie. Je ne garde aucune amertume, au contraire: j’ai eu la chance incroyable de servir mes concitoyens, et je veux continuer à servir, mais différemment », lance l’ex-élu provincial d’entrée de jeu.
Il a d’ailleurs, dès le lendemain de sa défaite, fait part à la nouvelle députée de son désir de lui être utile pour continuer de faire cheminer les dossiers du comté. Il regarde également les options qui s’ouvrent devant lui pour continuer sa vie professionnelle au service de la population.
La fin d’un cycle
Sylvain Pagé reconnaît que dans la dernière année, il a senti un « brouillard » autour de son avenir politique. Contrairement aux élections précédentes qu’il avait remportées, il savait que cette fois-ci, il était possible qu’il soit défait. « C’est spécial, parce que j’ai passé 17 ans à la tête de ma petite entreprise, avant d’entreprendre 17 ans de vie politique. C’est comme le début d’un nouveau cycle pour moi », confie-t-il.
Croit-il également que ce soit la fin d’un cycle électoral, face à la dégelée qu’a subi le Parti Québécois? Il reste prudent à ce sujet. « Je crois qu’une réflexion sérieuse est nécessaire, mais je ne crois pas que l’option souverainiste soit morte. Tous les sondages le disent, encore aujourd’hui, si on soumet la question référendaire de 1995 à l’électorat, entre 30 et 40% des Québécois voteraient Oui. Personnellement, je crois encore qu’il est souhaitable d’avoir tous les leviers possibles au Québec pour accomplir de grandes choses comme nation », déclare-t-il.
L’impression d’avoir été utile
L’homme de 57 ans s’enflamme encore quand on lui parle de la différence entre être député du parti au pouvoir ou de l’opposition. Pour sa part, il n’a jamais senti que de n’avoir été que 3 ans au gouvernement, dans toute sa carrière, ait nui à sa circonscription. Il évoque son impressionnant bilan comme preuve. « Si on prend la sécurité sur la route 117, c’est en janvier 2004 que nous avons entamé nos représentations avec SOS 117. En moyenne, il aura fallu 18 mois à chaque fois pour obtenir ce qu’on voulait: ç’a d’abord été les contournements à Labelle et Rivière-Rouge, puis les carrefours giratoires, puis les quatre voies. Les chantiers, eux, ont pris de 6 à 8 ans pour se concrétiser, mais c’est la moyenne de tous les chantiers routiers au Québec. Je dirais donc que non, Labelle n’a pas été pénalisée parce que le député était péquiste », affirme-t-il.
Sylvain Pagé va même encore plus loin, en évoquant un autre exemple, le Centre collégial de Mont-Tremblant. « Il a fallu que je me batte, à l’époque où le PQ était au gouvernement en 2002, pour obtenir le budget pour faire une étude de préfaisabilité sur le cégep. Ensuite, c’est Jean-Marc Fournier, avec les libéraux, qui nous a donné une chance. Ses fonctionnaires avaient estimé que le projet ne serait jamais viable, mais en voyant comment toute la communauté était mobilisée sur cet enjeu, il nous a dit: « J’ai le goût de vous donner une chance. Si on se trompe, on va se tromper tout le monde ensemble! » C’est comme ça qu’on a obtenu le statut expérimental pour le cégep. »
Il ajoute que Michelle Courchesne et Yves Bolduc ont également été très réceptifs au projet, alors qu’ils étaient ministres de l’Éducation dans des gouvernements libéraux, alors que c’est sous l’éphémère gouvernement de Pauline Marois qu’il y avait les plus grandes réserves. « Je vais le dire franchement: avec le PQ, la permanence du cégep, on ne l’avait pas! », confie Sylvain Pagé.
L’espoir demeure
C’est sans doute une des choses qu’il a trouvé le plus difficile de son passage à l’Assemblée nationale: être « pris pour acquis » par son propre parti, avec qui il n’a pas toujours entretenu la meilleure des relations. « Dès mon arrivée à Québec, quand j’ai assisté à ma première période de questions et que j’ai vu comment la partisannerie primait, je me suis dit: « C’est quoi ce cirque-là? » Je n’ai jamais voulu jouer ce jeu-là: d’ailleurs, le whip du Parti Québécois était venu me réprimander parce que dès le départ, j’ai refusé d’applaudir pendant la période de questions. J’ai toujours continué ensuite, et je crois que ça m’a servi sous les gouvernements libéraux. Quand on est courtois et qu’on arrive avec 7-8 personnes de la communauté pour défendre un dossier, on remporte du succès avec un ministre, même s’il est d’un autre parti », plaide-t-il.
Son Manifeste pour une nouvelle culture politique découlait de ce désir de ne pas contribuer au cynisme de l’électorat face aux politiciens. Même s’il doit maintenant tourner la page sur son passage à Québec, Sylvain Pagé demeure confiant que ce Manifeste trouvera encore un écho. « Je sais que François Legault a toujours été réceptif à ce que ça change. Je garde l’espoir que ces idées-là vont continuer d’avancer », conclut-il.
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