Électro Meubles Denis ferme en décembre
Ce n’est pas sans regret que Bernard Denis, propriétaire de Électro Meubles Denis, annonce qu’en décembre il devra fermer boutique après un quart de siècle. Après trois ans à mûrir la question, Bernard Denis a donc décidé que c’est maintenant qu’il doit tirer la ligne.
«La fermeture est définitive», a confié Bernard Denis à L’information du Nord. De son bureau, on aperçoit l’affiche jaune avec le texte en rouge qui indique clairement «Vente de fermeture». Dans le magasin, en plein après-midi du nombril de la semaine, on entre et l’on sort, les mains vides ou pleines. Certaines personnes sont attristées. Bernard Denis est triste aussi. C’est certes 25 ans d’Électro Meubles Denis, mais ce commerce est l’extension d’une grande tradition commerciale dans la famille Denis. Plusieurs ont connu son père, Jacques Denis, qui tenait le grand magasin éponyme.
Décision mûrie
Bernard Denis a acheté le commerce de son père en août 1993. Ce fut, comme il le dit, «de très belles années, mais il arrive un moment où l’on désire faire autre chose et se lancer vers de nouveaux projets.» Celui qui s’est impliqué dans divers organismes à Rivière-Rouge souligne en gras qu’il ne ferme pas à cause de tiraillements financiers. Il affirme être à un point de non-retour. Tous les faits sur la table, ce sont les investissements et les contrats qui ont raison du commerçant.
«Ce n’est pas à cause d’une question de mauvais rendement ou de difficultés économiques que cette décision a été réfléchie, mais par choix personnel.» Voilà, le mot est tombé: personnel. M. Denis nuance toutefois personnel et commercial.
Le fond des choses
Aucun lien avec les fuites commerciales ou le commerce en ligne ? «Je fais de l’argent, la business va bien et les ventes sont bonnes. On a passé des années difficiles entre 2008 et 2014 parce qu’avec les papiers commerciaux des États-Unis, il y a eu cette récession qui n’a pas été nécessairement dite, mais dans les biens durables, tous les magasins de meubles ont trouvé ça difficile. Depuis 2015, moi, ça va bien et je continuerais.»
Bernard Denis est à un carrefour, lui qui avance généralement en ligne droite. Chaque commerçant sait qu’un jour il doit réinvestir dans l’entreprise et souvent à fort coût. «En plus, je n’ai pas de relève, et ça, ça fait partie de la raison de fermeture. J’ai des contrats aussi qui reviennent pour trois ans, parfois plus, je dois investir 10 000$ pour un site Internet, mon camion est encore bon, mais à un moment donné, je dois le changer. Trois ans ? Tout ça fait que je dois investir plus de 100 000$. Je ne suis pas prêt à travailler huit ans pour payer ça, mais je vais respecter les mises de côté et les commandes, même que je peux recommander certaines choses sans problème.»
Le commerçant ne cache pas qu’il a «mille projets en marche» et des bâtiments à gérer. D’ailleurs, Électro Meubles Denis est en vente à 409 000$ et le terrain est de grande taille. Trois personnes sont déjà intéressées. Bernard Denis remercie les nombreux employés qui étaient avec lui pendant 25 ans, mais particulièrement, France Marcoux, au commerce depuis 18 ans.
La famille Denis: des commerçants depuis 1883
La famille du commerçant pionnier Napoléon Denis a toujours racine à Rivière-Rouge depuis 1883. Du magasin général face au parc de stationnement de l’église jusqu’à Électro Meuble Denis.
Il faut remonter cinq ans après l’arrivée des premiers colons pour que Napoléon Denis décide un matin d’ouvrir un magasin général. Napoléon, de Sainte-Agathe-des-Monts, était cordonnier de métier et il besognait avec son épouse Strazile Chalifouxsur un terrain dont la valeur, avec le bâtiment, sera évaluée à 450$ en 1889. Le magasin général sera la propriété de son fils Charlemagne en 1917, qui à son tour, le cède à son fils Jacques Denis, électricien, en 1952. Ce dernier est le père de Bernard Denis, propriétaire d’Électro Meubles Denis et Michel Denis, électricien comme son père.
Il y a bien des magasins généraux à L’Annonciation et Jacques Denis décide de transformer le sien en magasin “à rayons”. Le bâtiment est toujours là, face à l’actuel hôtel de ville. La vente de meubles connaitra un essor financier important dans les années 1970 et Jacques Denis ouvre en 1978 un magasin spécialisé dans cette branche, Le Meubleur, acheté en septembre 1993 par son fils Bernard. Quant à Michel Denis, en 1980, il acquiert le commerce d’électricien de son père ouvert en 1948. Michel est toujours dans le métier de nos jours.
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