Parcs régionaux des Hautes-Laurentides
Des projets plein les cartons
Dans les Hautes-Laurentides, les trois parcs régionaux Kiamika, Montagne du Diable et Poisson Blanc ne chôment pas. Plusieurs projets sont dans les cartons.
Jérémie Gravel, directeur général du Parc régional du Poisson Blanc à Notre-Dame-du-Laus explique être davantage dans une phase de planification pour le moment, mais dès le plan d’aménagement et de gestion quinquennal complété (probablement cet automne), il aura « les coudées franches pour repartir en mode développement ». À commencer par l’agrandissement du pavillon d’accueil principal du parc.
C’est toutefois un projet d’une tout autre ampleur qui retient l’attention de L’info en parcourant le Rapport annuel 2021 du parc: une étude préliminaire a été réalisée pour la mise en valeur du secteur de la Goutte-d’eau, à l’ouest du réservoir du Poisson Blanc. On parle d’une trentaine de lacs reliés par des réseaux informels de portage, entre les lacs Pemichangan et Trente et un Milles. L’endroit est à cheval sur trois municipalités, deux municipalités régionales de comté (les MRC d’Antoine-Labelle et de La Vallée-de-la-Gatineau), en plus des régions administratives des Laurentides et de l’Outaouais.
« C’est un secteur qui est utilisé depuis des décennies pour du canot-camping sur des terres du domaine public de l’État. Il y a un réseau de portage qui existe, il y a des sites de camping sur les lacs, c’est juste que personne n’en prend soin officiellement. On sait bien que cette activité est très complémentaire avec notre offre d’activités, étant donné que le canot-camping c’est de loin notre principale activité touristique », commente M. Gravel.
« Avant, le secteur de la Goutte-d’eau était aux deux tiers en réserve de biodiversité, mais là, il va l’être pratiquement avec l’agrandissement de la réserve de biodiversité projetée. Étant donné que ce territoire va être soustrait à l’exploitation des ressources naturelles, il sera possible d’exploiter les ressources récréotouristiques. Nous, on a de l’intérêt. » – Jérémie Gravel, directeur général du Parc régional du Poisson Blanc
« Dans le fond, l’activité existe déjà, c’est juste de pouvoir la contrôler pour pouvoir mieux protéger le territoire et rendre cette activité sécuritaire et accessible », poursuit M. Gravel.
Par ailleurs, le parc continue à mettre l’emphase sur les activités d’escalade, qui le distinguent autant des autres parcs régionaux des Hautes-Laurentides que du reste des parcs régionaux québécois.
Faire découvrir la forêt
Au parc régional Kiamika, c’est le projet de centre éducatif à l’accueil de la baie Blueberry récemment annoncé qui promet de l’inédit.
« L’objectif, c’est vraiment de faire des formations sur la faune, la flore, le savoir traditionnel. On veut travailler en collaboration avec la communauté de Kitigan Zibi, qui revendique le territoire. On veut vraiment travailler en partenariat avec eux, dans l’idée, justement, d’éduquer », détaille la directrice générale Marie-Claude Provost.
« On a prévu d’avoir une érablière-école, savoir comment, traditionnellement, on fait du sirop d’érable, avec une cuisine sur les lieux. »
– Marie-Claude Provost, directrice générale du Parc régional Kiamika
Elle explique également pourquoi une étude de préfaisabilité pour l’alimentation électrique du secteur du barrage s’effectue avec l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
« On aimerait développer de l’hébergement alternatif dans le secteur du barrage, ne serait-ce que des chalets, un bloc sanitaire aussi », mentionne-t-elle. Quand? Peut-être dans cinq ans, répond la directrice générale. « Tout ce qu’on peut faire, on le fait, mais j’ai appris qu’il faut être très patient », ajoute-t-elle.
Maintenir des infrastructures de qualité
Avec les minimaisons au Windigo, le Parc régional Montagne du Diable ne s’adresse plus seulement aux « puristes » et propose, selon les mots de la directrice générale Isabelle Legault, un peu plus de « haut de gamme ».
Au moment de son entrevue avec L’info, elle attendait également la livraison d’une tour d’observation.
Le parc entend ajouter 10 km de pistes de vélo de montagne supplémentaires, davantage à destination des débutants. « Les commentaires qu’on reçoit, c’est que quand on part de Montréal, venir faire 25 km de vélo, c’est pas suffisant pour un deux jours », détaille la directrice générale.
« Le reste du parc, en ski, on est pas mal complet. La seule chose qu’on est en train de finaliser, c’est une boucle qui va aller jusqu’au Windigo. Parce qu’on en a une, mais on traverse le chemin. C’est pas dangereux, mais la côte elle est plus qu’intermédiaire et on veut vraiment faire plus facile », ajoute Mme Legault. Le résultat devrait être « une superbe randonnée » de 15 km, « plus adaptée, plus facile ».
« On est bien installé et là, le défi, c’est de maintenir des infrastructures de qualité. Si on veut rester populaire et attrayant, ça va être l’enjeu. »
– Isabelle Legault, directrice générale du parc régional Montagne du Diable
Enfin, il y a toute la question de l’accessibilité du parc aux personnes à mobilité réduite. À ce niveau, le parc a récemment acheté une joëlette et prévoit de nouveaux investissements. « L’accessibilité au Windigo n’est pas facile, par exemple pour des personnes qui sont en chaise roulante. Pour aller sur la rive, notre prochaine subvention, on essaye d’avoir un tapis d’accessibilité, ça se fait, qui se déroulerait (…) », termine Mme Legault.
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