Les municipalités devront assumer plus dans quelques mois
Cette flambée d’essence qui siphonne le budget
L’essence connait une flambée de prix qui ne laisse personne indifférent. Les entreprises et les municipalités passent dans le tordeur. Ces dernières devront tôt ou tard jongler dans les réserves pour assumer certaines factures si ce n’est pas déjà le cas. Mais l’énergie fossile aura un impact sur les prochains budgets municipaux.
Depuis la mi-mai 2021, l’essence « ordinaire » comme le « diesel », se vend à la pompe près de 0.75$ de plus le litre dans la MRC d’Antoine-Labelle (MRCAL). Le préfet de celle-ci, Daniel Bourdon, maire de Mont-Laurier, explique que, pour l’instant, ce n’est pas le sujet de conversation mis de l’avant sur les comités où les maires se rencontrent.
« Je n’ai reçu aucun commentaire d’élus pour l’instant ni de transporteurs, par exemple, de gravier. C’est sûr qu’eux, ça les affecte. En fin de compte, c’est l’ensemble de la population qui va écoper, remarque le préfet, car les charges administratives seront transférées sur les biens et services ».
« Par contre, récemment, pour la Ville [de Mont-Laurier, NDLR], nous étions en appel d’offres pour l’essence comme le diesel. Personne ne nous a fait part de modification dans les prix. »
Comme le signale M. Bourdon, le citoyen ne doit pas s’étonner de voir dans quelques mois les frais de taxes augmenter de 15%.
La petite flotte s’en sort mieux
Daniel Bourdon indique que des municipalités plus grandes, comme Rivière-Rouge et Mont-Laurier, doivent passer par appels d’offres pour l’essence. Les plus petites d’entre-elles, celles avec une flotte de véhicules moins importante, comme Mont-St-Michel ou L’Ascension, tirent peut-être leur épingle du jeu, selon l’élu.
« À Mont-Laurier, nous avons dégagé un surplus pour 2021. Mais pour cette année, je n’ai pas reçu de note comme quoi l’on dépasse notre budget dans les coûts fixes et l’essence. Ça fait quand même quelques années le dernier appel d’offres », observe le maire. Cette discussion avec M. Bourdon se tient à la mi-mai.
Manque de soumissionnaires
L’élu ne cache pas que la Ville puisera sans doute dans les réserves pour couvrir en 2022-2023 les coûts de déneigement de son réseau routier. Une problématique de ce service existante à Mont-Laurier depuis des années refera surface dans quelques mois et les chiffres risquent fort de majorer.
« À Mont-Laurier, nous n’avons que deux soumissionnaires. Peut-être trois. Si nous étions dans un grand secteur où se trouvent 25 fournisseurs de services, ça serait différent. Pour l’instant, tout est imprévisible. Preuve, la semaine dernière, nous avons accepté des soumissions pour des travaux de voirie, de construction de route, et les prix sont sortis en bas de nos évaluations. Nous sommes heureux, c’est un plus. Nos camions, disons-le, n’effectuent pas de trajets bien longs, mais, dans les municipalités comme Rivière-Rouge, Nominingue et Ferme-Neuve, c’est certain qu’un impact se fera sentir. »
Revoir le budget
Pour le maire de Rivière-Rouge, Denis Lacasse, une révision du budget s’impose. Malgré tout, les sommes consacrées à certains projets de la Ville augmentent. L’essence aussi.
Rivière-Rouge a l’avantage d’effectuer elle-même son déneigement sur son réseau routier d’environ 200 kilomètres. À cela s’ajoutent quelques kilomètres sous contrat avec le ministère des Transports du Québec (MTQ). Des contrats qui connaitront des ajustements, remarque M. Lacasse.
« On n’aura pas le choix de rajuster au prochain budget », confie-t-il au journal.
Biénergie: une solution?
Nominingue est l’une des rares municipalités de la MRCAL à opter, dans la mesure du possible, pour la transformation de sa flotte de véhicules dès l’achat. La mairesse Francine Létourneau explique à L’info que l’approche n’est pas de la dernière page du calendrier.
« Nous avons transformé beaucoup de nos camions en véhicule biénergie, c’est à dire au propane et essence. Avec la grosse machinerie lourde, ce n’est pas possible, mais si pour un véhicule ça s’y prête, la Municipalité fonce. Si l’on peut dire, une grande part du problème du coût de l’essence est amortie. Par contre, un problème existe ».
La mairesse effleure ici les contrats déjà signés avant la flambée du coût de l’essence, notamment pour le déneigement. « C’est l’hiver qui s’avère problématique », souffle l’élue. « Comme d’autres, prendre en compte tout ça dans les prochains contrats et le budget 2023 ».
Bref, à l’écoute des élus, de toute évidence c’est au prochain budget que la facture de l’essence siphonnera un peu plus dans le budget.
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