La SOPFEU lance un appel à la prudence

Publié le 11 mai 2022 par Laureen Peers

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Laureen Peers

Journaliste | lpeers@medialo.ca

Bien que l’on puisse penser que l’été soit la saison la plus à risque pour les incendies, c’est au printemps que surviennent la majorité d’entre eux, en raison de la perte de maitrise des feux effectués par les citoyens. C’est la raison pour laquelle la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) lance une campagne de prévention.

Annuellement, la SOPFEU fait face à des feux de broussailles et des feux de rebuts ainsi qu’à des feux de camp mal éteints. (gracieuseté: SOPFEU)

En effet, maintenant que la neige est partie et que les beaux jours, accompagnés d’une remontée des températures, s’en viennent, de nombreuses personnes effectuent un nettoyage printanier dans leur jardin. Afin d’éviter que ces feux ne deviennent des incendies de forêt, la SOPFEU a lancé une campagne sur les médias sociaux avec une série de plusieurs vignettes, ainsi que deux vidéos animées, baptisées Mythe, pour rappeler les risques et les dangers liés à ces brûlages.

« La campagne est nouvelle, mais le fait qu’on fait de la prévention contre les incendies de printemps, ça, c’est annuel. C’est vraiment pour démystifier, pour continuer l’éducation auprès des gens à leur faire comprendre que le printemps est la période la plus propice aux incendies de feux de forêt. C’est pour quoi on faisait la campagne des Mythes, pour faire comprendre aux gens que même s’il a plu la journée précédente, c’est un peu humide le matin, ça prend juste quelques heures de soleil et de vent en après-midi et le tout est rendu sec et prêt à brûler » explique Mélanie Morin, agente à la prévention et aux communications de SOPFEU.

Elle indique également que la majorité des incendies sont des feux de surface à cause de la végétation morte de l’année précédente qui brûle très rapidement, même si le sol est encore humide. «Le printemps est la période où on a le plus grand nombre de feux. C’est souvent les plus petits feux, des feux de surface, où on peut intervenir rapidement. Par contre, il ne faut pas prendre ça à la légère, parce que oui, ça peut être un feu de deux, trois, quatre, cinq hectares, quand on compare ça avec les feux de grande superficie, qu’on a dans la forêt boréale, c’est petit. Par contre, si on brûle cinq hectares dans le voisinage ou le champ du voisin ou la plantation en arrière de la maison, c’est très triste dans le fond », poursuit-elle.

25% naturels, 75% humains

25% des feux sont dû à la foudre, « c’est le seul acte qui est clairement naturel et qui peut causer des incendies de forêt». Les 75% sont quant à eux imputables à l‘activité humaine.« Dans les 75 %, on trouve des feux mal éteints et le tout feu, donc feu de camp, feu de cuisson, feu d’ambiance, feu de joie, ces choses-là. À ce temps-ci de l’année, on retrouve beaucoup de feux de brûlage, des gens qui veulent nettoyer leur terrain, que ce soit brûler des feuilles, des branches, les rebuts, on ramasse un peu tout, c’est le fun à être dehors, on fait un feu, mais les gens, souvent, sont méfiants par rapport aux dangers. Ils n’ont peut-être pas encore sorti le boyau, ne font peut-être pas une surveillance constante, ils rentrent, ils sortent de la maison, vont faire une autre tâche », raconte Mélanie Morin.

MRC Antoine-Labelle et Laurentides

Depuis le début d’année, la MRC d’Antoine-Labelle ne déplore aucun incendie, contrairement à celle des Laurentides qui en compte 3 au cours des dernières semaines. Les 5.1 hectares de forêt incendiés sont « tous des feux de causes humaines ». Si la MRC d’Antoine-Labelle n’a pas été touchée au détriment, des Laurentides est un hasard. « On est vraiment au début de la saison, il y a des années, comme l’an passé, où les feux ont commencé très tôt. La moyenne joue toujours entre 70 à 75 % de causes humaines. On calcule la moyenne sur 10 ans et Dame nature, avec la quantité de foudre qu’on reçoit, joue sur nos statistiques, soutient-elle.

« On voit, par contre, que depuis les années 90, le nombre de feux de causes humaines continue a baissé annuellement. Les gens ont vraiment compris et le message continue à se propager. Par contre, annuellement, on a des feux de broussailles et des feux de rebuts et des gens avec des feux de camp mal éteints. Donc on va continuer à faire nos efforts de sensibilisation », explique l’agente à la prévention et aux communications de SOPFEU.

Pour rappel, l’utilisation du feu dans les municipalités est légiféré par celles-ci. Il est important de vérifier auprès d’elles avant de se lancer dans le nettoyage du jardin. De plus, la SOPFEU, demande aux citoyens de privilégier le compostage, les écocentres, ou la collecte des résidus verts aux brûlages.

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