Resserrement du marché immobilier dans les Hautes-Laurentides
Le 11 janvier dernier, l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) a publié son rapport du 4e trimestriel de 2021, concernant le marché immobilier résidentiel de la province de Québec. Selon la base de données de Centris des courtiers immobiliers, on note une forte hausse des prix partout. La MRC d’Antoine-Labelle n’est pas épargnée.
Dans la MRC d’Antoine-Labelle, alors que le prix médian des unifamiliales était de 179 000$ en 2020, il a grimpé à 227 500$ en 2021, ce qui représente une croissance de 27%. Pour l’agglomération de Mont-Laurier, le prix médian des unifamiliales est passé de 185 000$ en 2020 à 222 500$ en 2021, une hausse d’environ 14%. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette forte hausse.
D’abord, il y a un impact très important qui provient du sud des Laurentides. « Les fortes hausses des prix des maisons dans les Basses-Laurentides ont des impacts importants sur les prix des maisons des Hautes-Laurentides », explique Charles Brant, directeur de l’analyse du marché immobilier de l’APCIQ. Comme le télétravail est de plus en plus implanté dans notre société, il y a un engouement pour les maisons secondaires et les déménagements vers les campagnes se multiplient. Dans le secteur des Basses-Laurentides, c’est 12 600 personnes qui s’y sont installées en 2021. Ces facteurs ont un effet domino qui s’enclenche dans toute la région des Laurentides.
Puisque de nombreux ménages se sont installés dans les Basses-Laurentides dans les dernières années, cela a fait augmenter les prix des maisons.
« Les prix sont tellement élevés dans les Basses-Laurentides, que les gens cherchent plus haut. » – Charles Brant, directeur de l’analyse du marché immobilier de l’APCIQ
Il ajoute que « Dans le secteur de Mont-Tremblant, les prix ont aussi explosé. Cela explique aussi le désir de certains ménages de là-bas de venir s’installer davantage au nord ». On note donc une pression des gens du sud qui montent toujours plus au nord.
Un autre facteur qui explique l’augmentation des prix des unifamiliales dans la MRC d’Antoine-Labelle, est dû aux investisseurs. En effet, il y a de plus en plus d’investisseurs dans notre région. Ces derniers achètent des unifamiliales dans le but d’en faire la location, comme des chalets. Pour les investisseurs, les prix des unifamiliales dans la MRC d’Antoine-Labelle sont à leur avantage.
À Saint-Sauveur, le prix médian d’une unifamiliale est à 450 000$. Les investisseurs regardent donc dans la MRC d’Antoine-Labelle pour l’aspect locatif d’une maison, qui est beaucoup moins chère ici malgré la forte hausse. Certes, ces investissements ont du bon, notamment au niveau de la croissance économique et du tourisme de villégiature, mais cela a aussi pour effet de dissuader les ménages locaux d’acheter des maisons.
Un marché à l’avantage des vendeurs
Un autre facteur qui explique aussi la forte hausse des prix, c’est que les vendeurs ont l’avantage de pouvoir augmenter leur prix. Cela est dû aussi aux investisseurs, qui arrivent dans la région avec des salaires de la métropole. Ils ont un pouvoir d’achat bien supérieur aux locaux et ils sont bien positionnés pour surenchérir.
Dans les Laurentides, entre août 2020 et avril 2021, 61% des acheteurs étaient des Montréalais. Il est aussi à noter que les ventes se font très rapidement. En 2020, il fallait en moyenne 160 jours pour vendre une propriété dans la MRC d’Antoine-Labelle, alors qu’en 2021, ce n’était pas plus de 93 jours.
En 2021, le nombre de propriétés disponibles sur le marché québécois a baissé de 60%. Il y a donc davantage de demandes pour les Hautes-Laurentides. En réponse, il est même difficile de trouver un logement et cela s’applique sur toute la province. Cela vient s’ajouter à l’équation des hausses de prix phénoménales. C’est donc pour ses raisons « qu’on arrive avec hausses de prix de 30% à 40% dans certains marchés des Laurentides », explique Charles Brant. Il ajoute que « Le taux d’épargne n’a jamais été aussi élevé au Québec », ce qui est aussi un avantage pour les investisseurs.
Quelles solutions pour les ménages locaux?
Face à ces difficultés pour les ménages locaux de se loger, Charles Brant explique que « La solution serait de réglementer la location à court terme, car elle entraine des hausses de prix assez rapides ». Certaines municipalités ont déjà recours à des solutions. Charles Brant affirme que « La municipalité de Labelle a durci les règles de location à court terme, pour dissuader les investisseurs, car ils passent avant les ménages ».
Au cours des prochaines années, le phénomène de surenchère devrait disparaitre, selon Charles Brant. Ce dernier prévoit « Une légère augmentation du taux hypothécaire en 2022, ce qui devrait dissuader certains investisseurs ». Il explique aussi que l’augmentation du taux hypothécaire a ses dangers: «si on monte trop vite les taux d’intérêt, ça va faire tomber l’économie en récession. Le taux d’intérêt ne devrait pas augmenter beaucoup l’année prochaine, car la banque du Canada est dans une position délicate ».
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