Hôpital de Ste-Agathe
À bout de force, une infirmière rend les armes
Maude Ségleski, une infirmière qui travaillait à l’hôpital de Sainte-Agathe depuis six ans, a décidé d’accrocher son stéthoscope pour une durée indéterminée et même, d’aller vivre dans l’Ouest canadien pour un certain temps. La raison? Elle n’en peut plus.
« C’est vraiment les conditions de travail qui sont aberrantes. Moi, j’ai toujours été une infirmière qui donnait des soins de qualité. C’est rendu qu’on n’est même plus capable d’exercer notre travail en donnant de bons soins. Moi, je ne suis pas une botcheuse dans la vie. Ce n’est pas vrai que je vais commencer à prioriser des humains et à laisser les moins prioritaires un peu s’arranger avec eux-mêmes », confie la résidente de Labelle.
Celle-ci déplore le manque d’organisation et de prévoyance pré-COVID dans l’établissement où elle travaillait. « Avec la pandémie, on a vraiment vu qu’ils étaient zéro organisés. On n’avait aucun matériel de protection. Les protocoles étaient toujours faits un peu en broche à foin, sur le fly. »
Mme Ségleski raconte aussi que depuis six ans, elle a fait deux dépressions majeures. « En travaillant vraiment fort avec ma psychologue, j’ai commencé à me mettre au premier plan dans ma vie. »
Celle-ci dit avoir réalisé qu’ailleurs au pays, les conditions de travail des infirmières sont beaucoup plus avantageuses. « Avec tout ce qui se prépare avec la 4e vague, je ne suis vraiment plus heureuse. Quand j’entre travailler, tout le monde se plaint de ces conditions-là, mais on a tous un peu la chienne de se faire taper sur les doigts et menacer. Un moment donné, ça suffit! »
Ainsi, Maude Ségleski part vivre dans l’Ouest canadien, en compagnie de son chien. Elle y travaillera dans un café. « J’ai une belle grosse écœurantite aigüe du Québec! » dit-elle.
Toujours passionnée du métier d’infirmière, elle assure qu’elle reviendra un jour dans le domaine, mais pour l’instant, elle confie avoir « besoin d’une grosse pause ». Car pour l’instant, elle ne veut plus « appuyer ce que le gouvernement veut. On est vraiment rendus des esclaves du gouvernement, c’est carrément ça! ».
« Un départ de trop »
Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) des Laurentides se désole de constater de telles histoires. « Bien que nous ne puissions commenter le départ spécifique d’une employée pour des raisons de confidentialité de son dossier, chaque départ de notre organisation en est un de trop. Au niveau du personnel infirmier, la situation est préoccupante, comme dans l’ensemble de la province. Le Québec vit une pénurie importante de main-d’œuvre dans plusieurs domaines, et son impact sur une organisation comme la nôtre est très important. La pandémie a également rendu les conditions de travail plus difficiles pour certains », affirme Hugo Morissette, adjoint au Directeur des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques au CISSS.
Ce dernier explique que l’organisation tente malgré tout de maintenir un certain bien-être chez ses employés. « Cette pénurie de main-d’œuvre nous force à être très créatifs afin de concilier les besoins grandissants de notre population ainsi que ceux de notre personnel. Entre autres, le CISSS travaille sur des aménagements d’horaires lorsque la situation le permet, sur l’implantation de systèmes de garde, et tente de maximiser la conciliation travail et vie personnelle en fonction des besoins de chacun. L’organisation vient aussi d’obtenir la certification Entreprise en santé, une démarche visant le mieux-être du personnel par l’entremise, entre autres, de bonnes habitudes de vie. »
M. Morissette rappelle que l’issue de cette crise ou ce qui peut à tout le moins l’atténuer, c’est la vaccination. « Nous sommes conscients de l’ampleur du défi que notre personnel doit surmonter et nous sommes très reconnaissants envers ceux qui choisissent de rester en poste pour continuer à le relever. Plusieurs sont d’ailleurs encore très mobilisés dans leurs fonctions. Nous sommes confiants qu’avec la vaccination qui se déroule très bien dans notre région, nous pourrons tendre à retrouver une situation plus « normale » pour notre personnel », conclut-il.
En attendant, une infirmière passionnée qui voulait faire sa part dans la région ira la faire ailleurs, emportant avec elle une amertume qui, elle l’espère, s’atténuera avec le temps.
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