Survol du rapport du Conseil régional de développement social des Laurentides
Les impacts négatifs de la pandémie sur les organismes communautaires existent
La quasi-totalité des organismes communautaires des Laurentides a connu une augmentation importante de leurs services. Le Conseil régional de développement social des Laurentides (CRDSL) a déposé récemment un rapport intitulé "Les impacts de la pandémie communautaires et le développement social de la région des Laurentides - phase 2". Soixante-quinze organismes communautaires œuvrant en itinérance, jeunesse, aînés, logement, sécurité alimentaire, employabilité, santé mentale, lutte à la pauvreté, etc., ont été sondés.
Le document présente le résultat du 2ème sondage de 23 questions effectué entre le 15 février et le 5 mars dernier. L’info a obtenu un sommaire des conclusions.
Pour assurer la continuité, les organismes ont fait preuve d’ingéniosité dans leur capacité d’adaptation mettant en place des stratégies, comme la priorisation de services qui s’avère plus recherchée. « Ils ont également dû partir à la recherche de fonds publics ou de subventions afin d’être en mesure de répondre à l’augmentation des demandes et être en mesure de réorganiser leurs activités pour respecter les mesures sanitaires », soulève le rapport.
Comme d’autres organismes, le développement du télétravail et l’adaptation de l’offre des activités à distance ont bouleversé l’organisation en plus de s’adapter aux modalités de soutien et d’intervention. « Parfois ils n’ont pas eu d’autre choix que de réduire leurs activités par manque de ressources financières et humaines », un geste souvent lourd de conséquences.
Trop généreuses les prestations?
« La sur-sollicitation [sic] des employés et des bénévoles durant la pandémie a eu un effet direct sur la santé mentale de tous. Le sentiment de fatigue et d’usure est de plus en plus présent. Des signes d’anxiété, de détresse et d’épuisement se font sentir malgré les stratégies mises en place par les organismes pour soutenir les équipes », informe le document.
En effet, les arrêts de maladie se sont multipliés, sans oublier les heures supplémentaires et la charge de travail, etc. Le stress aux changements apportés par la pandémie est aussi important. Que dire de la pénurie de main-d’œuvre, présente avant la pandémie, et les répartitions de tâches? Et le rôle de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) et la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) dans tout ça? Oui, elle a eu un effet « pervers, car elles rémunèrent parfois mieux les individus qui choisissent donc de ne pas reprendre le travail », déplore le rapport.
Trouver du financement
Parmi les points négatifs, le financement trône haut dans les soucis des organismes. Les levées de fonds virtuelles laissent des résultats souvent maigres, ce qui n’aide en aucun point la survie des organismes. Le rapport indique tout de même que les activités en personne sont un peu plus lucratives. « Le contexte a conduit de nombreux organismes à repousser leurs échéanciers de réalisation, mais heureusement la plupart des bailleurs de fonds ont accepté de donner des délais supplémentaires pour les projets en cours. Les mesures de subventions salariales d’urgence ont permis de combler le manque à gagner et ainsi maintenir les salaires, ce qui fut rassurant pour les organismes », comprend-on du rapport.
Le manque de connaissance des nouvelles technologies et le manque d’accès à l’Internet ont eu un impact important. Le manque de services haute vitesse est aussi un enjeu.
En résumé, ce sont quelques-uns des points négatifs soulevés dans le rapport du CRDSL.
Pandémie et santé mentale: méchant cocktail
Le rapport indique plusieurs causes et effets sur la santé mentale de la clientèle desservie par les organismes. « L’isolement, déjà présent avant la pandémie pour la plupart des clientèles qui bénéficient des services des organismes communautaires, s’est accentué dans la dernière année en lien avec les mesures de confinement et de couvre-feu, et les impacts sont nombreux : Fatigue, Anxiété, Stress, Dépression, Repli sur soi, Perte d’intérêt et de motivation, Décrochage scolaire, Sentiment d’insécurité, Augmentation de la violence, pour n’en citer que quelques-uns. Les femmes et les mères n’ont plus accès aussi facilement à un réseau de soutien et d’entraide et se trouvent de plus en plus isolées et en situation de vulnérabilité. L’augmentation de la charge mentale a des conséquences néfastes. Les familles s’épuisent et les premiers effets du manque de socialisation des enfants avec leurs pairs commencent à se faire sentir, notamment retard de développement, troubles du langage, troubles de la socialisation… Certains enfants nés au début de la pandémie n’avaient encore jamais eu l’occasion de côtoyer physiquement d’autres enfants au printemps 2021. Les liens de confiance et le sentiment d’appartenance à un groupe se sont fragilisés et les organismes doivent redoubler d’efforts afin de garder le contact avec leur clientèle. »
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