Des élèves du Méandre au programme Formation de métier semi-spécialisé
Des stages en entreprise redonnant de l’espoir aux ados
Les gens ont la fâcheuse habitude de dénigrer les ados de 15 à 17 ans en les croyant fainéants, qu’ils n’ont d’yeux que pour leur cellulaire. Au ministère de l’Éducation du Québec existe un programme, "Formation de métier semi-spécialisé", qui permet à des ados de suivre un stage dans une entreprise. Souvent, ces passages permettent aux jeunes d’aiguiller leur avenir. Depuis décembre, l’école du Méandre de Rivière-Rouge a placé des ados un peu partout et avec succès.
Joanie D. Chénier occupe le poste d’enseignante et superviseure en milieu scolaire, en fait, c’est la personne-ressource du projet à l’école. Elle partage de l’information sur ce qu’elle considère une réussite. « C’est avant tout un parcours axé sur l’emploi. Depuis décembre dernier, les ados qui ont participé au projet de 375 jours devaient vivre deux jours de stage et trois jours d’école. Les jeunes n’étaient pas rémunérés », remarque Mme Chénier. Quant à l’entreprise, elle obtient un crédit d’impôt du ministère de l’Éducation.
Dans les entreprises participantes, les jeunes apprenaient les rudiments du métier choisi. En échange, les élèves obtiennent une certification dans un métier semi-spécialisé, de type poseur de pneus, entretien intérieur d’un véhicule, préposé à la marchandise, etc.
« On peut constater que de chaque côté, élèves et entrepreneurs, le programme est un investissement pour tous. » -Joanie D. Chénier
L’enseignante devait de son côté effectuer un suivi hebdomadaire auprès des élèves en stage, se déplaçant vers l’entreprise pour tâter le pouls de la situation. Après quoi, lors des trois jours scolaires, où les mathématiques, le français et l’anglais sont enseignés, les jeunes reviennent sur ce qu’ils ont vécu dans la semaine.
« Comment ils ont géré un conflit avec un employé, gérer une difficulté avec un client, comment on fait pour répondre au téléphone, des trucs comme ça », illustre Mme Chénier.
Un emploi pour sa mère
Les stages ont apporté de bonnes nouvelles. Par exemple, une jeune fille a trouvé place dans l’entreprise Reliures Caron-Létourneau-Travaction à Labelle, car le Centre de services scolaires des Laurentides ne pouvait placer un étudiant dans cette entreprise. La jeune stagiaire est heureuse aujourd’hui, même si son stage, comme pour les autres, se terminait avec la fin de l’année scolaire, car elle a trouvé son emploi d’été. Et rémunéré! Plus encore, quand un poste a ouvert à l’entreprise, la jeune a conseillé à sa mère de donner son nom. Vous devinez, mère et fille travaillent ensemble cet été.
« Celle qui était de passage chez Rona Delongchamps voulait s’en aller dans la construction. Chez l’entreprise, elle a connu les matériaux, elle a approfondi ses connaissances de base », se réjouit Mme Chénier.
Avoir confiance en soi
Selon l’enseignante, les entreprises ont apprécié le passage des stagiaires en leurs murs, surtout que trouver des bras et des mains est un grave problème partout en ce moment, et dans tout type d’entreprise. « Ça leur a permis de répondre adéquatement aux clients. Par exemple, à Ventes et Services Ste-Marie, un élève a monté beaucoup de tracteurs à gazon et des coupe-bordures. Le commerce n’a jamais manqué de produits pour sa clientèle: le stock était toujours prêt. »
Autre bel exemple. Alors que l’hiver s’avérait calme sur le plan des affaires (pandémie oblige), Automobiles Gaétan Gargantini a profité de cette période pour transmettre des connaissances à un élève. De la pose de pneus au départ, ce dernier assistait les mécaniciens dans diverses tâches du métier au point que cet élève a véritablement craqué pour le métier.
« Le but dans tout ça, c’est de diriger le jeune vers un DEP, un diplôme d’études professionnel, et de garder l’élève en emploi. Car ce sont ces derniers qui ont choisi leur stage en fonction de leurs intérêts et de leur qualité », explique Mme Chénier.
« J’ai même un stagiaire qui a confié se “sentir bon” pour la première fois à l’école, qu’il a réussi “haut la main quelque chose”. C’est un élève qui habituellement ne parle pas beaucoup », conclut-elle.
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